Les aiguilles de Chabrières (Hautes-Alpes)


À l’Est de Chorges, les pentes de la rive septentrionale de la retenue de Serre-Ponçon, qui constitue avec ses 20 km de long le plus grand lac artificiel d’Europe, s’élèvent d’abord doucement pour se redresser en falaises impressionnantes qui culminent aux Aiguilles de Chabrières. Les roches de la partie basse sont essentiellement constituées par les Terres Noires du jurassique supérieur, alors que les escarpements de la crête sont formés de calcaires très agréables à grimper.
Je vous propose une randonnée sportive, magnifique et inoubliable. Il faut parfois mettre les mains pour quelques passages d’escalade facile notamment pour le sommet dont l’accès est facultatif. Comptez 4 bonnes heures pour faire les 850 m de dénivelée et les 12 km de la boucle.
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Départ : Station de Réallon (Hautes-Alpes) située juste au nord du lac de Serre Ponçon. Accès de Chorges ou de Savines-le-lac via Saint Apollinaire.
Topo : Nous nous garons à l’extrémité nord ouest du grand parking de la station où un chemin de terre démarre, c’est la route forestière de Joubelle que  nous quittons rapidement pour prendre, à droite, un très bon sentier qui serpente en traversant de superbes forêts de mélèzes, et qui nous amène sur la crête où  la vue sur le lac de Serre Ponçon est extraordinaire.
Nous poursuivrons le sentier très marqué en suivant la crête jusqu’à la croix du vallon (Sommet du télésiège de Chabrières) où nous trouvons une table d’orientation avec un point de vue unique sur le lac et sur les aiguilles que certains nomment « les petites dolomites ».
Après une courte pose, nous suivons le sentier bien visible qui traverse les pierriers de la face Est des aiguilles pour nous amener au pied d’un raide couloir que nous grimpons facilement en nous aidant des mains et qui nous amène à une brèche très nette dans la crête de Chabrières (Voir photo ci-dessous). Nous continuons l’ascension en longeant la face Nord des arêtes jusqu’à ce que nous rejoignions la crête où la vue s’ouvre à nouveau sur le lac.

La crête de l’Ourbès : vue dominante sur le lac de Sainte-Croix


IMG_7148.JPGDépart dans un lieu perdu, presque inaccessible, dépaysant et pourtant à quelques km à vol d’oiseau de Moustiers Sainte-Marie. Après une longue piste de terre de moins en moins carrossable, nous nous garons sur un immense plateau nu, entouré de collines, avec une seule ferme à proximité : Vénascle, au pied de la Serre de Montdenier.

IMG_7152.JPGLa piste forestière qui longe le ravin de Font Rouit, suit approximativement la voie romaine de Castellane à Digne ; sa longue ligne droite en témoigne ; nous tournons sur la droite sur un étroit sentier qui longe une petite gorge où l’eau a creusé une grotte. Le vallon est frais et le sentier parfois givré.
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** Circuit des Orris à la Roquebrussanne


C‘est à l’occasion de l’assemblée générale 2010 de l’ASER que nous avons pu nous rendre au lieu-dit les Orris à la Roquebrussanne, commnune autrefois composée de deux seigneuries, celle de la Roque, – partagée entre Bertrand Icard, Guillaume de Gardion – et celle de Brussan. Ce dernier, seigneur du château, donna son nom à la totalité du fief. En 1793, pendant la période révolutionnaire, Roque-Brussanne deviendra Roque-Libre.

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IMG_0441.jpgAvec les caches placées par papounet83 et Elia’s, nous décidons d’improviser un circuit, en utilisant la possibilité offerte par le GPS de recalculer un itinéraire sur route à partir d’un point de départ (le petit parking sur le chemin des Baumes) et d’un point d’arrivée (la cache la plus proche). Ce sera donc Inspiration GC1YJMM d’Elia’s, chapelle édifiée au XIIIè siècle au sommet d’une colline, accessible par un sentier grossièrement caladé et balisé de sept oratoires. De hauts murs de IMG_6540.JPGsoutènement en pierre sèche annonce notre arrivée sur l’esplanade. IMG_0447.jpgLe cadre de la chapelle Notre-Dame est véritablement enchanteur. Nous sommes face à Sainte-Marie, autrefois paroisse du lieu. Sur la façade à gauche, un grand Saint Etienne, oeuvre du sculpteur Portanier, à droite, un tout aussi grand Saint Bruno, œuvre du chartreux Don Alphonse. L’incursion du duc de Savoie et du prince Eugène en 1707 frappa les habitants et les habitations : le village fut saccagé et incendié. Un amphithéâtre en pierres sèches aménagé par un ermite au XVIIIè siècle, a été construit avec les pierres récupérées du château.

L’abandon du village perché peut être ici précisément daté. En 1340, l’archevêque d’Aix en tournée pastorale autorise les habitants à déplacer la paroisse dans la vallée, à l’emplacement du village actuel. Notre dame d’Inspiration, site de la commune de la Roquebrussanne

IMG_6553.JPGIMG_0511.jpgLa seconde cache sera GC1Q6WH le vallon d’Orris de papounet83 ; le GPS nous conduit près de la cache par la carraire du Pas de la Nible, mais ce n’est pas le bon chemin. Nous rebroussons chemin et prenons celui juste au dessus. La zone est composée de roches dolomitiques que l’érosion a sculpté en étranges silhouettes. L’étude complémentaire sur l’environnement réalisée pour déterminer le tracé de la ligne LGV reconnait qu’il sera difficile d’éviter le passage dans ce micro-paysage…

IMG_6557.JPGL’improvisation n’a pas que du bon : la fameuse cheminée tant citée par l’ensemble des geocacheurs, se trouve dans le sens déconseillé, celui de la descente. Nous décidons de l’observer d’en haut avant de décider si nous prendrons la variante (en revenant sur nos pas jusqu’au Pas de la Nible puis direction ouest sur l’ET4). Nous passons sous une arche (balisage brunâtre ou vert) avant de découvrir la cheminée, étroit passage entre deux barres rocheuses.

IMG_0482.jpgIMG_0493.jpgVue d’en haut, elle nous impressionne (balisage verdâtre). Ti’Mars… l’observe longuement, tente une première approche par la droite avant de décider que c’est par la gauche qu’elle est le plus facile. Le passage est haut, étroit et raide : il faut poser les coudes à plat de chaque côté puis jouer des pointes de pieds pour descendre ce premier obstacle, sans les sacs à dos. Passé ! mais bientôt un second passage pose problème : mon pied gauche se coince, mon sac à dos me gêne. Je le passe. Le troisième passage nécessite de descendre en se retournant. Le reste du parcours moins technique requiert cependant quelque attention. L’arrivée sur la source des Orris GC1Q6VM de papounet83 sera notre récompense.

Ce terme d’Orris1 n’existait pas du temps de la première carte de Cassini en 1779. Il apparaît par contre sur le cadastre napoléonien vers 1831. Les orris désignaient au XVIIIè un nom commun et non un nom propre. C’est l’usage oral qui a sans doute transformé ce nom en nom propre. La preuve par M. Béraud, notaire, qui écrit en 1722 au moment où la peste atteint la Roque-Brussanne :

pour moi j’avais gagné les orris avec le cousin Nicolas Bosc, mareschal2 à qui cette terre appartient, et nous fûmes assez heureux d’être exents de cette maladie [la peste]. Il y avait des barrières aux extrémités du terroir […] où on allait prendre en payant tout ce qui est nécessaire pour la vie.

IMG_0501.jpgIMG_0496.jpgPar analogie avec ce terme employé également dans le massif du Canigou, au XVIIIè siècle, cela désigne le terrain de dépaissance3 du bétail. Selon le témoignage d’anciens du pays, « ce sont des bâtiments érigés en des lieux voués à la culture des céréales il y a encore 150 ans ; ils servaient […] de magasins provisoires pour les grains et, après la venue des troupeaux sur les pacages estivaux, d’abris pour les bergers et les agneaux, d’entrepôt pour le lait et de cave à fromages ». Terminologie Roussillon

Le site des Orris, base communale

Le site des Orris, mairie de la Roquebrussanne

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