* Le dolmen de la Gastée


Je me souviens avoir appris à l’école, lorsque venait l’étude de la préhistoire, que menhirs et dolmens ne se trouvaient qu’en Bretagne. Je l’ai cru pendant longtemps. C’était l’époque où les paroles du maître valaient paroles d’évangile. C’était une erreur : la Provence est très riche en mégalithes. Le Var ne fait pas exception à la règle, avec plus de 50 dolmens et 20 menhirs, érigés entre -5000 et -2000 avant JC. Rien qu’à Cabasse, on en compte 5 : dolmen de la Bouissière, dolmen de Pont-Neuf, dolmen de Candumy, menhir du Reste et le dolmen de la Gastée1.

img_9426r.jpgimg_9435r.jpgJ’ai découvert ce dernier grâce à Papounet83, geocacheur varois, qui y a placé une cache le dolmen de Gastée. C’est le dernier week-end de septembre et le temps est idéal : ni trop chaud, ni trop froid. On emprunte d’abord une route interdite à toute circulation (?) puis un sentier de chasseurs étroit et encombré de végétation. Au premier carrefour, un vieux panneau indique le chemin ; ce monument datant du Chalcolithique est classé monument historique depuis le 22/02/1988. Il ne figure pas sur les cartes IGN. Après une demie heure de marche, on le découvre sur notre gauche mais il faut avoir l’oeil  : il est plutôt bien caché.

La météo aujourd’hui à cet endroit
Avec la température ressentie

img_9427r.jpgLe dolmen n’est pas une fosse commune mais un lieu où se retrouvent les morts d’un groupe, d’une tribu. « La société rurale et villageoise qui se met en place au cours de ce VIème millénaire avant J.-C. invente une religion forte : celle des ancêtres. Les mégalithes sont ainsi conçus pour protéger les plus prestigieux de leurs morts ou pour les évoquer. Les sépultures mégalithiques sont collectives avec des rites funéraires précis. » Quaternaire.net L’entrée aménagée sur la façade du tumulus était ouverte pour permettre de nouvelles inhumations. Ici, elle est précédée d’un couloir.  A l’origine, ces blocs étaient enfouis sous un tumulus de terre et de pierres. On y a retrouvé des pointes de flèches en silex, des pendeloques en coquillages, des perles cylindriques en roche verte.

img_9431r.jpgMais comment faisait-on pour construire un mégalithe ? On choisissait des pierres locales non loin de l’endroit où il serait construit. A l’aide de leviers de bois, la pierre était couchée sur de gros rondins de bois puis tractée horizontalement sur un chemin préparé et bien plat. Un trou dans le sol avec une paroi verticale (contre laquelle viendra s’appuyer la pierre) et une paroi inclinée (contre laquelle on fera basculer la pierre), recevait la pierre : quelques centaines d’hommes tiraient ensemble la pierre entourée de nombreux cordages et la faisaient basculer dans le trou. Une fois la pierre dressée, on comblait le trou par des pierres de calage. En ce qui concerne les dolmens, pour la mise en place de la dalle de couverture, on s’appuyait sur un plan incliné en pierre ou en terre. Quel travail ! Vous comprendrez sans doute mieux en consultant le schéma du gros document du Conseil général du Var, les pierres de mémoire (4.56Mo). Continuer la lecture de * Le dolmen de la Gastée

Les gorges de Badarel


img_9279r.jpgJ‘avais oublié l’interdiction de circuler dans les massifs du Luberon, situé en zone sud (voir interdiction de circuler en Provence 2008). Pour cette randonnée dans les gorges de Badarel1 au départ des Taillades, il faut que nous soyons rentrés avant midi. Nous ne renonçons pas à cette boucle sur laquelle 3 caches ont été posées par PAPY84. En tous cas, les sentiers sont bien balisés et les panneaux d’information bien situés à chaque carrefour de sentiers.

img_9275r-224x300.jpgimg_9277r.jpgDes cailloux, toujours des cailloux, trop de cailloux ! dans les éboulis, ça glisse sous les pieds. La  crau2 porte donc bien son nom. Les gorges, sans être aussi impressionnantes que celle du Régalon, offrent quand même deux passages délicats ; le verrou rocheux avec une échelle métallique et un pas mal calculé pour les tailles moyennes : c’est bien difficile d’attraper la main courante sur la gauche, et en plus, je me hisse sur une plate-forme caillouteuse. Le second passage sur une paroi raide où il faut mettre les mains, sans aide d’aucune sorte, m’a stressée pendant un instant : impossible de trouver un appui suffisamment large pour le pied. jp3 gorges de Badarel : GC1AGKH

img_9281r.jpgL’arrivée sur la crau du Colombier est reposante, ventilée agréablement, avec vue sur Cavaillon derrière nous et le géant de Provence [le mont Ventoux] devant, sur notre gauche : il ferait peut-être un bon panoramique pour renouveler le bandeau de mon blog… Deux chiens avec une clochette comme celle des troupeaux, devancent leur maître. Un groupe de randonneurs nous croisent. Nous les interrogeons sur la longueur du circuit pour savoir si nous aurons le temps de terminer avant 12h. Ils nous rassurent : le sentier dans les combes est plus facile.

img_9287r.jpgimg_9289r.jpgLa bergerie (cache jp5 la bergerie) est totalement invisible à travers la végétation tant que nous ne sommes pas à quelques mètres d’elle. Elle a été restaurée et, selon PAPY84, devrait être ouverte aux randonneurs. Pourtant, nous trouvons porte close. L’abri pour les animaux est vaste et encombré de gros bidons jonchant le sol. Nous nous demandons à quoi ils ont pu servir. Quant à l’abreuvoir extérieur, il n’est même pas digne d’abreuver les animaux et de figurer sur mon blog !

img_9294r.jpgLe sentier qui mène à la source de la belle marguerite est si bien caché que nous ne l’avons pas repéré. « Une curiosité naturelle qui fait de ce lieu l’un des rares points d’eau dans le Luberon. En fait, il s’agit d’une vasque dans laquelle tombe une goutte toutes les 5/7 secondes, mais il y a toujours de l’eau » (extrait du site Balades en famille). La grotte de la cache jp4 est bien là, non loin des bornes séparant les communes de Robion et des Taillades, offrant sa fraicheur pour quelques minutes de repos. Selon la carte des Baladins Vauclusiens, la baume de la belle marguerite est située plus bas, plus loin et abrite la source du même nom.

IMG_9283r.JPGEvidemment, le parcours continue en descente dans les cailloux. Combe3 par ci, combe par là : combe du colombier, de la taverne, de Vidauque. Coincé entre les barres rocheuses, le sentier est assombri mais frais, le GPS ne capte rien mais il est impossible de se tromper. Parfois nous entendons des cris d’oiseaux résonner, des cris que nous ne savons pas identifier, à part le geai peut-être. Pour une balade d’été, c’est un bon plan. Au croisement (CR1 sur la carte) de la cédraie, on laisse sur la gauche le sentier marqué d’une croix jaune qui mène à la roche percée, à quelques grottes dont la baume Martin (voir la description d’un autre itinéraire la combe de Vidauque et ses sites exceptionnels, sortie du 23/09/1997 par les Baladins Vauclusiens).

circaete.jpgEn sortant de la Combe de Vidauque, nous apprenons par un panneau que nous venons de traverser une réserve biologique du Parc naturel régional du Lubéron qu’il est interdit de survoler en delta, ULM ou parapente. Plusieurs espèces de grands rapaces devenus rares y vivent : l’aigle de Bonelli, le vautour percnoptère, le circaète Jean-le-Blanc (photo extraite du site Le monde des rapaces) et le hibou grand duc. Le site du parc naturel régional du Luberon nous parle de la faune des falaises connaitre la nature – falaises. Ne serait-ce pas l’un de ces rapaces que nous avons entendu tout à l’heure ? La dernière partie qui rejoint les Taillades par l’Aiguille est en plein soleil et il faut remonter une partie de ce que nous avons descendu. C’est la dernière difficulté.

Au final c’est un circuit agréable, varié, pas trop difficile, à faire le matin dès 8h si c’est l’été !

Merci Papy84 pour ce circuit geocaching.

* le parcours en sens inverse

* Randonnées en Vaucluse

* Itinéraire gorges de Badarel – bergerie – retour par les combes, 10.870km, 4h, dénivelée 400m (616m montée, 651m descente)

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1badarel : ancien provençal de badareu, terrasse élevée, belvédère
2crau : plaine couverte de cailloux en Provence
3combe : vallon entre deux barres rocheuses

Le refuge de l’Estrop, le refuge du chant du monde


Démarrons bien :

  • Prononcez « Estro » et non Estrop1
  • Partez en pleine forme, bien équipé, après une bonne nuit de sommeil : c’est une randonnée sportive qui vous attend. Itinéraire de 18km A/R, 900m de dénivelée en montée puis 900m en descente, 6h A/R. J’ai eu une pensée pour Catherine qui fait si souvent des randonnées sportives à la journée… et de si belles photos !
  • Réservez par téléphone votre nuit au refuge pour avoir le temps et la force de monter sur la tête de l’Estrop le lendemain. Il est probable que vous n’aurez pas de réponse immédiate du gardien du refuge car, pour que son téléphone capte les messages, il doit monter sur la crête. Ce qu’il ne fait pas tous les 5 minutes !

La France

img_8502r-224x300.jpgNous sommes dans les Alpes-de-Haute-Provence mais ce sont des coins typiques de montagne qui vous attendent. Prads Haute Bléone, est un village reculé au nord-est de Digne, où ont été découverts récemment quelques fossiles d’ichtyosaures. Nous partons près du lac des Eaux Chaudes, 5km plus loin, lac que nous ne découvrirons qu’au retour : il est si petit et si bien caché que seul un petit bout de bleu apparait en contre-bas aux regards attentifs.

La légende du lac des Eaux Chaudes : il y a bien longtemps, un dénommé Quatorze, treizième enfant d’une famille nombreuse, fainéant et mécréant, se mit à labourer sa terre un vendredi saint.  En ce jour de la Passion, Dieu ne supporta pas l’affront et dans sa colère, engloutit le paysan et ses boeufs en créant ici le lac des Eaux Chaudes. Chaque vendredi saint, les eaux s’agitent : c’est Quatorze qui demande pardon…

Nous sommes sur le GR de pays Tour du Haut-Verdon Nord. img_8469r.jpgimg_8464r.jpgimg_8473r.jpgLes paysages rencontrés se suivent sans se ressembler, les difficultés aussi. ça commence par un un large et long chemin presque plat qui traverse à gué le torrent de Male Vesse, côtoie quelques chalets à la Combe le long de la rivière avant d’entrer dans un sous-bois frais. Nous passons sur une passerelle construite par les gens du village pour traverser la Bléone. Au croisement avec le sentier qui rejoint le hameau de Favière, nous nous demandons déjà si ce ne serait pas plus court de passer par là au retour… ce que nous ne ferons pas.

img_8484r.jpgimg_8481r.jpgimg_0181.jpgQue dire de ce large pierrier qu’il faut traverser ou de celui qu’il faut remonter en glissant à chaque pas ? et ces interminables lacets qu’il faut monter sous le chaud soleil de ce début d’été ? nous entendons  une cascade, parfois nous l’apercevons aussi, comme la cascade de la Piche qui dégringole de toute la hauteur de la falaise verticale.

img_0192.jpgimg_0191.jpgAprès le passage de la vire rocheuse, le sentier étroit traverse un troupeau de moutons. Quelques brebis sont couchées mollement sur le sentier lui-même et refusent de partir à notre approche. Manifestement, elles sont proches de l’agnelage et c’est nous qui devons bouger. Comment font les autres pour ne pas tomber dans les pierres de cette pente raide ? Le berger et son patou ne sont pas loin. « Dans les élevages en extérieur, la brebis qui est prête à donner naissance à un agneau s’écarte du troupeau, ou bien elle s’immobilise et le troupeau la laisse en arrière au fur et à mesure qu’il s’éloigne en broutant. Elle cherche à s’isoler dans un endroit où elle peut construire un « nid », de préférence avec des herbes sèches (fourrage). La température de la brebis chute de 0,5° C dans les 48 heures qui précèdent la mise bas. […] Mais, surtout, la brebis arrête de brouter dans l’heure qui précède l’agnelage. »

img_01971.jpg« Tous les moutons2 ont tendance à se tenir à proximité des autres membres du troupeau, […]. Les agriculteurs exploitent ce comportement pour garder les moutons ensemble sur des pâturages non clos et pour les déplacer facilement. On peut aussi dresser les moutons pour qu’ils restent sur des pâturages bien précis non clôturés sans qu’ils aillent errer librement dans les zones environnantes. Les brebis enseignent ce comportement à leurs agneaux […] « . Extrait de l’encylopédie wikipedia

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