Siou Blanc : les aiguilles de Valbelle


C‘est Gérard du blog Sentiers de pleine nature, La ferme de Siou Blancqui m’a donné envie d’aller découvrir les aiguilles de Valbelle. Le circuit est extrait de la brochure du CG83 Sentiers du plateau de Siou-Blanc1 mais que j’ai pris à l’envers de la description. Les sentiers sont bien entretenus, bien fléchés avec chacun sa couleur : Rocher indiquant les balisagescelui-ci est orange mais cotoiera parfois d’autre couleurs. Nous sommes sur un Espace Naturel Sensible protégé. Un point qui peut avoir son importance : les téléphones mobiles ne passent pas sur le plateau : si vous marchez seul, n’oubliez pas de prévenir quelqu’un avant de quitter votre domicile ; vous ne pourrez pas non plus vous servir de la cartographie de votre smartphone ; par contre un GPS de randonnée fonctionne.

Tour des Avens – 01 Abri Siou Blanc, Toutouille family

Sur les 10km de Signes jusqu’à l’abri, le chemin est en mauvais état, avec des bas-côtés instables et même un effondrement. Je me gare sur le parking face à l’abri, ancienne bergerie qui servit au ralliement des forces résistantes le 6 juin 1944 ; la plaine agricole qui s’étend devant, est encore déserte. Cela fait plusieurs années que je ne suis pas allée sur le plateau de Siou-Blanc ; je retrouve mes premières impressions, celles d’un paysage qui aurait été bouleversé par un cataclysme.

Vision cataclysmiqueLes jouncesAprès 1 km sur la piste de l’Eoure, par une variante à gauche un peu avant le carrefour des Jounces2, je rejoins la piste orange. Très vite l’ambiance est donnée : des blocs rocheux épars dans une garrigue de chênes verts et de genévriers dont les fruits nourrissent la faune tout l’hiver. La piste DFCI a été débroussaillée puis le sentier s’enfonce et descend, abondamment affouillé par les sangliers. Un bref instant, un coin de montagne apparaît au nord-est : le Grand Puy de la forêt de Morières. Aucune visibilité : des forêts partout. Un couple, carte IGN à la main, se demande où il pourrait se trouver : le balisage et la carte papier ne suffisent pas toujours. Comme je viens de passer la patte d’oie du GR9, je peux leur pointer l’endroit approximatif sur la carte. Le sentier est caillouteux, un peu désagréable.

Siou Blanc la dalle, Toutouille family

Siou Blanc, le tunnel aux sangliers (quitter le sentier), Toutouille family

Siou Blanc, sur un caillou perché, Sylberfil

Après un long passage en forêt qui ne laisse entrevoir que de hautes bornes rocheuses sur la colline opposée, je débouche au carrefour de 4 chemins et coupe la large piste qui fait le tour des Friginaires et du Grand Puy ; je suis à 439m d’altitude : tout ce que j’ai descendu, je vais devoir le remonter. Mais le GR9 se monte facilement.

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Seillons source d’Argens : le circuit du Gascon


Sortie avec Yves Provence et OVS ; nous nous retrouvons sur le  parking du cimetière de Seillons-Source-d’Argens : un bon choix à deux titres : il y a toujours un parking pour se garer et de l’eau à disposition pour ceux qui l’auraient oublié.
Cette sortie est essentiellement destinée aux geocacheurs qui voudraient en une demie-journée, ajouter 14 caches à leur palmarès ; à part la première cache dans le vieux village, toutes les autres sont posées dans une forêt de chênes, paysage uniforme dont je me suis quelque peu lassée, et qui n’offre que peu de points de vue. L’avantage c’est que par temps venteux, on est bien à l’abri. Pour les curieux, j’ai sélectionné quelques points d’intérêt qu’ils pourront ajouter à leur parcours.

Le château (photo Yves Provence)Près du châteauAncien village près du châteauNous commençons la visite du vieux village perché, un mélange d’ancien et de restauration moderne. Le bourg primitif était situé au pied de l’ancien château, les maisons étaient accrochées au rocher comme en témoignent les cavités aménagées en cuves, fours à pain, citernes et autres.

Malgré son apparente évidence, la cache Seillons ‘la colline’, de papounet83 nous résiste.

Point de vue depuis la terrasse sur le mont AurélienAccoudés sur la table d’orientation, nous portons notre regard au loin sur la plaine de Saint Estève : en mettant en commun nos connaissances de la région, nous parvenons à identifier les montagnes en face de nous : la Loube côté Var, le mont Aurélien côté Bouches-du-Rhône. Vers 1789, quand son propriétaire a fui, le château a été incendié par les révolutionnaires. De défensif au moyen-âge, il est devenu résidentiel.

Une couche de calcaire tendre (tuf lacustre) a favorisé le creusement artificiel de plusieurs cavités. L’une de ces cavités fut occupée par la première église de Seillons ; elle est située […] sous le château. Paul Courbon

vestiges de l'ancien village et de la première chapellechapelle st pierre photo P CourbonHélas, depuis la terrasse, nous n’avons vu que des murs de l’ancien village sans savoir que la chapelle troglodytique Saint-Pierre de Barbourin était dessous.

La seule littérature concernant l’église se trouve dans le livre écrit par (†) Elie Florens en 1975 et édité par son fils Daniel en 2006 [2]. […] Elie Florens avait dactylographié […] treize exemplaires de son manuscrit dont un avait été envoyé à Jean Giono. Extrait des chroniques souterraines

Eglise Immaculée conceptionEglise Immaculée ConceptionMalgré la construction de l’église Saint-Pierre, celle de l’Immaculée Conception et de la chapelle Saint-André, les habitants de Seillons ont connu une période sans lieu de culte au début du XXè.
Une autre particularité : des galeries creusées dans la roche pour récupérer les eaux pluviales Les mines à eau de Seillons

Extrait de Habitat et patrimoine rural PNR Luberon

Extrait p. 105 de Habitat et patrimoine rural : connaitre et restaurer, M. Heintz, O. Joubert, Parc National du Luberon / Edisud, 2002

En arpentant les rues, nous découvrons les récits imaginés par Gaspard de Raousset, seigneur du lieu.

le pont de l arrosage (site vivreaseillons.fr)Le seigneur Gaspard de Raousset a édifié un pont d’arrosage au XVIIIe siècle sur le canal qu’il a fait creuser portant actuellement le nom de « Meyronne ». Les lavandières venaient y laver leur linge. En ouvrant les portes en fer faisant office de vannes, il arrosait les terres environnantes, tout en créant une retenue dans laquelle il pouvait se baigner.

Le lavoir d'Elie Florens, ancien instituteurLe lavoirFaucheuseTrois églises, deux lavoirs : celui d’Elie Florens, ancien instituteur de la commune, devant lequel trône une ancienne faucheuse et sa lame de coupe (il ne lui manque que son siège de métal), l’autre à la source Saint-André près de la citerne, régulièrement entretenu par l’association ASPECTS.

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Reillanne : boucle par le signal du Patis


La fontaine de la place de la LibérationEn route pour Reillanne où nous attend Yves Provence et son groupe de fidèles marcheurs. A peine arrivées, Majo et moi réussissons à passer à côté du plus grand parking, place de la Libération, attirées que nous sommes par la chapelle se dressant fièrement au sommet de la colline.

Montée caladéeA l’origine, Reillanne était une bourgade romaine située dans la plaine. Au Moyen Âge, le village se fortifie, un château est construit.  Brève histoire de Reillanne. Nous montons sur la colline Saint-Denis dont l’accès me fait penser à celui de Notre-Dame à Forcalquier ; nous y montons par une ruelle caladée, la rue des Bouliers ; rien à voir avec le système de calcul avec des boules mais plutôt avec la famille des Vicomtes de Reillanne.

Le premier Bouliers, Francesquin de Bouliers fut autorisé par la reine Jeanne à augmenter ses armoiries d’une bordure componée de huit pièces d’Anjou-Sicile et de Jérusalem, pour le récompenser de plusieurs blessures qu’il avait reçues à son service. Selon Jean Gallian

Tour du castrumChapelle Saint-Denischatons joueursLa ruelle tourne en épingle à cheveu avant de déboucher sur une rotonde où deux vestiges se font face : d’un côté les vestiges de l’ancien donjon du castrum, de l’autre la chapelle Saint-Denis. C’est manifestement le lieu d’origine du village ; deux châtons jouent avec le bout de nos bâtons de randonnée mais c’est peut-être les grands qui s’amusent le plus ! la cache de la chapelle Saint-Denis de jrigole ne se trouve ni en haut, ni en bas aux coordonnées de la fiche : nous renonçons. En redescendant, nous découvrons quelques murs du rempart, et la porte des Forges, passage sous le clocher de l’ancienne église Saint-Pierre. Après le dédale dans de vieilles ruelles moyenâgeuses, des passages couverts, le quartier juif et ses maisons du XVIe, nous quittons le centre par la route.

Arrivée dans le fond de valléeGuéPas assez organisé sur route (côté gauche pour les groupes de moins de 20), le groupe retrouve un peu de liberté sur la piste : la longue, très longue descente caillouteuse vers le Grand Vallat est désagréable ; et dire qu’il va falloir remonter… ; les champs de lavande sur la droite n’ont pas encore leur couleur franche et leur odeur d’été ;champ de lavande bastide noble (photo Yves Provence)après avoir passé le gué, une fois tout en bas, Yves nous présente les ruines de la Bastide Noble (photo YvesProvence issue d’une autre randonnée) sur le territoire de la commune de Sainte-Croix-à-Lauze. Elle n’a plus rien de noble mais, déjà recensée sur la première carte de France de Cassini en 1778, on peut comprendre…

procession de chenillesAlors que nous pensions faire la pause en bordure de rivière, Yves propose de poursuivre pendant que nos muscles sont chauds ; nous remontons tranquillement le Reclapous dans une pinède, sur une piste plus facile que la précédente mais parfois mouillée et argileuse. A plusieurs reprises, les chenilles processionnaires se suivent, tête à cul, menées par une femelle. Elles adorent le pin d’Autriche et il y en a plein dans cette forêt.

Elles vont s’enfouir dans le sol à quelques centimètres sous terre (5 à 20 cm) dans un endroit bien ensoleillé. Deux semaines plus tard, toujours dans le sol, chacune tissera un cocon individuel, se transformera en chrysalide, et restera dans cet état pendant plusieurs mois. Puis chaque chrysalide se métamorphosera en papillon, toujours sous la terre. Un soir d’été, les papillons sortiront de terre…

Le plus sage d’entre nous, nous met en garde sur les poils urticants microscopiques qui provoquent des réactions cutanées importantes ; il en écrase une mais aussitôt la procession reprend avec les survivantes. Heureusement qu’aucun chien curieux ne vient coller sa truffe ou sa langue sur une belle procession de chenilles. Les conséquences pourraient être terribles. Conséquence du réchauffement climatique : elles remontent vers le nord de la France.

Les chercheurs de l’Inra tentent d’utiliser d’autres espèces végétales ou animales pour minimiser l’impact de la processionnaire. […] L’une de ces méthodes [ndlr : expérimentale] consiste à poser, en ville ou en forêt, des nichoirs à mésanges. Ces gracieux oiseaux insectivores peuvent en une seule journée dévorer une quarantaine de chenilles, prélevées directement dans l’abri de soie. INRA

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