Majo avait si peur d’arriver en retard, que nous sommes parties tôt et arrivées les premières sur le mini parking près du pont sur la D951. Le froid est mordant. Pendant que le groupe s’équipe, nous cherchons la première cache.
Début sentier de St BARTHELEMY-VIERE d’ONGLES, tatibanon
En route pour le village de Vière1, emplacement initial d’Ongles2 que j’ai visité pour la première fois en 2006 avec l’association Alpes de Lumière ; à l’époque la mise en valeur n’était qu’à l’état de projet : Village médiévial abandonné de Vière ; les travaux seront faits 10 ans plus tard…
Mon album photos, les photos de Yves Provence
La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie
Chemin classique dans un sous-bois de chênes et qui, lentement, mène au vieux village de Vière. Nous longeons un rempart de pierre sèche complètement écroulé vers la fin ce qui rend le chemin propice aux torsions de la cheville.
Nous passons à côté de ce qui ressemble à une haute tour mais qui serait plutôt une maison à deux étages si je me réfère au plan du cadastre népoléonien ; juste en face, un abri de pierre sèche est intégré dans le mur.
Enfin nous arrivons sur le site de l’église saint-Barthélémy dont les dimensions m’ont toujours surprise. Elle fut église paroissiale : l’arc de décharge brisé à double rouleau, le départ de voûte en bon appareil, permettent de penser qu’il y avait un transept et trois chapelles latérales. La chambre des cloches est rajoutée au sommet de la tour au XIIIe ; au XIVe ou XVe s’ajoute la chapelle latérale sud-est ;
au XVIIe celle du sud-ouest. En 1844, nous dit Raymond Collier, ancien archiviste à Digne, elle était encore debout ; rien n’a été démoli, rien n’a été reconstruit, juste consolidé par quelques tirants métalliques noyés dans la maçonnerie et que l’on ne voit pas.
Un ensemble complet de photos par Jean-Pierre sur facebook
Nous arrivons par l’esplanade qui n’est autre que l’ancien cimetière dont le mur a été reconstruit : quelques tombes subsistent encore (Olympe Laugier épouse Turin, par exemple).
Le bassin monolithe qui nous étonne, ce sont les fonds baptismaux qui se trouvaient dans la chapelle du XVIIe. Pas de trace du vieux château qui se trouvait au sommet à côté de l’église ; pendant que les photographes immortalisent l’instant, que Daniel escalade le reste d’une voûte effondrée, les geocacheurs cherchent.
Eglise St Barthelemy-VIERE, tatibanon
Le site de Vière connait son apogée au XIIIe siècle grâce à l’extension de la ville, au développement économique et au renforcement des ouvrages défensifs. […] Le démantèlement du village est un choc majeur dans l’histoire du vieil Ongles.
Au XVIIe et au XVIIIe siècle, le village s’est recomposé […]. Cependant, le XIXe siècle est marqué par l’abandon définitif de l’habitat. Selon la Fondation du Patrimoine
De là haut, le nouveau village apparaît en entier dans la plaine. Sa traversée réserve plein de surprises : un lavoir de 1898 dont l’emplacement a été offert à la commune par la famille Rouchon ; des décors de jardins pittoresques ; des personnages peints sur des volets bleus.
L’église actuelle occupe la place du vestibule et de l’escalier du château construit par Jacques de Lignon. Le sonneur de cloches a été foudroyé en juin 1892 parce qu’il avait voulu sonner les cloches un jour d’orage : peut-être croyait-il pouvoir écarter la foudre comme on le pensait au XVIIe ? L’Écho rochelais 6 juillet 1892. Non repéré par le groupe, dans le château, un musée inattendu :

MOUMEN Abderahmen, Ils arrivent demain : Ongles, village d’accueil des familles d’anciens harkis (1962-1971), Ongles, Archives Départementales des Alpes de Haute-Provence, 2008. Document des archives à télécharger
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