Les Goudes avec FR3, le bout du monde à deux pas du centre de Marseille


les-goudes-base-joconde.jpgPourquoi le bout du monde ? parce qu’à la sortie des Goudes, si on poursuit vers le Sud sur la route de Callelongue, on bute sur le massif des Calanques et on ne va pa plus loin. Sur mon plan de Marseille, les Goudes figurent dans un petit carré en bas à droite. Ici, peut-être pour faire plaisir à un Parisien, il y a une rue du Louvre mais une avenue de la pétanque, une rue Pite-Pite et une Pite-Pite prolongée, une rue des Bons Voisins, autant de noms évocateurs de la vie d’un village de pêcheurs. Par le chemin de la batterie, je rejoindrai tout à l’heure le fort avec l’équipe de tournage de FR3. (Photo de gauche : carte postale du port des Goudes, base Joconde)

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

« Les Goudes est un quartier de Marseille. Accolés aux Goudes, on trouve le massif de Marseilleveyre qui selon Maurieton était appelé Marseilho-Veïre qui signifie le Vieux Marseille et qui a été source de débats sur les origines de la ville. » (selon encyclopédie Wikipedia)

Pas encore embouteillée en ce 1er mai, la rue Pelaprat descend dans le hameau ; des cabanons hérités d’une tradition plus que centenaire, ont quelquefois été transformés en résidences principales en élevant ici un mur, là un toit, en débordant sur la route, en gagnant sur la mer ou les collines. Certains cabannoniers paient-ils encore leur loyer en poisson frais ? Ce fut jadis la villégiature des voyous venus se mettre au «vert» après quelques mauvais coups (Spirito et Carbone). Aujourd’hui c’est le refuge du policier désabusé des romans de Jean-Claude Izzo, Fabio Montale.

img_3812.JPGjfr3.jpgPour ce tournage sur le geocaching (si vous ne savez pas ce qu’est cette activité, voir le reportage de FR3 Méditerranée sur le site de France 3 dès le 2 mai1, ou lire dans ce blog Chasse au trésor high tech au barrage Zola), je suis partie avec Serge, grand geocacheur aixois qui m’a aidée à mes débuts. Nous devons chercher deux caches (sur 7) de la série Un grand bol d’air marseillais posée par Ti’Mars aux Goudes. Pour accéder à la première, nous coupons court dans les éboulis. Je m’arrête, surprise : je img_3813.JPGimg_3814.JPGcrois reconnaitre des fossiles étoilés, comme des coquillages ou des oursins. La caméra est lourde à porter mais Valérie notre camerawoman (photo du haut à gauche, avec son aimable autorisation, auteur nicoulina), s’en tire avec brio, même quand elle est en équilibre sur le trou du rocher d’où elle filme Serge en train d’enregistrer son passage dans le logbook. Nous ne sommes qu’à 10mn des Goudes, 51m d’altitude mais déjà la vue sur Marseille et le petit port a quelque chose de charmant. Le rocher qui abrite la cache est percé d’un trou au travers duquel j’aperçois le fortin et le paysage rude de ce massif. La cache se trouve juste au dessus de la tête de François, le journaliste (photo du haut à gauche, avec son aimable autorisation, auteur Serge) : Serge l’avait déjà repérée grâce à l’image spoiler !

img_3819.JPGimg_3821.JPGDirection le fortin après être descendue un peu rapidement dans les éboulis mais le fessier est fait pour cela, n’est-ce pas ? Le fort a pris des couleurs (tags) sur toutes ses faces. Sur un côté, on peut lire le mot PIRATE. Peut-être date-t-il de la seconde guerre mondiale car beaucoup de blockhaus sont  présents près de la calanque blanche et sur le cap Croisette. De nombreuses bornes blanches numérotées, à section carrée, jalonnent le chemin vers la batterie Croisette ; Luc Malchair, spécialiste des fortifications, et toujours disposé à me répondre, écrit : « Cette borne est donc carrée. Il s’agit donc d’une servitude, traduisez un chemin militaire pouvant être emprunté part des civils, généralement des pasteurs ou agriculteurs. » En effet, aux Goudes, pour accéder à l’ancienne chapelle de l’ermitage troglodytique Saint-Michel, les pèlerins devaient probablement passer par ce sentier.

img_3818.JPG« La batterie abritait 3 canons […] Leurs emplacements de tir sont circulaires, ce qui en fait d’authentiques cuves, chose rare à l’époque. L’entrée s’ouvre entre deux pilastres sur le petit côté droit de la courtine de gorge. Le casernement […] est en ruines et les tags y sont nombreux. Le magasin sous roc… a jusqu’ici (10/2005), été épargné par ce genre de vandalisme. » (Extrait du site Index des fortifications françaises 1874-1914)

Nous pouvons montrer aux journalistes que le plus court chemin indiqué par le GPS n’est pas toujours celui qu’il faut suivre !  Nous img_3820.JPGcontournons le fort et trouvons sans difficulté la cache. Pendant que Serge remplit le logbook et procède aux échanges, je capture l’ïle Maïre pour mon reportage photographique.

« Etes-vous de grands enfants ? » nous demande François. Echange de regards et sourires entendus. Nous le sommes. Le geocaching conjugue le sport – oui c’est un sport puisque nous marchons, parfois même pendant des heures, comme dans cette série de 7 caches dans le massif de Marseilleveyre – la découverte de lieux culturels ou insolites, la nature, le respect de l’environnement, le jeu y compris en famille, tout cela à l’intérieur d’une communauté active et conviviale.

Court itinéraire (2km A/R) aux Goudes pour le reportage à FR3

Nous n’avons rencontré aucun geomoldu2 ce matin. Serge est resté sur place et a terminé la balade de 3 ou 4h, peut-être moins car il a bien préparé son itinéraire. Une autre fois, je visiterai le fort à la lumière des informations trouvées, je ferai les autres découvertes, tout en m’amusant à chasser les 5 autres trésors qui s’y trouvent. Merci Ti’Mars…

J’ai bien l’impression qu’après le reportage, la communauté va s’agrandir… Geocacheurs de Provence, êtes-vous prêts ?

Panoramique aux Goudes depuis le fort (Valérie en bas à droite)
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1Reportage disponible une semaine en ligne
2geomoldu en référence au terme moldu des films sur Harry Potter : personne étrangère à l’activité de geocaching

L’abbaye de Silvacane et la chaîne des Côtes


img_3446r.JPGDes années que j’espérais faire cette randonnée de 3h dans la chaîne des Côtes. Elle a commencé bien mal : le gardien du parking de l’abbaye, sachant que nous partions en randonnée, nous a carrément assurés que notre véhicule serait visité pendant l’heure où il n’y aurait pas de gardiennage. Ces menaces ressemblaient fort à une volonté de réserver son parking aux seuls visiteurs payants de l’abbaye…

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

img_3447r.JPGimg_3448r.JPGLa randonnée débute après le pont sous le canal de Marseille, entre chênes verts et pins d’Alep. Les collines sont boisées et c’est ce qui la rend agréable. Assise sur la première citerne, celle de Ménourque, j’allège déjà ma tenue. Cette journée d’avril promet d’être chaude. Depuis la crête, je ne reconnais pas les horizons lointains qui m’ont été promis : Sainte-Victoire, le pilon du Roy par exemple. Parvenue à la citerne de Caireval, le point culminant de la randonnée (434m), je crois reconnaitre au loin la falaise de Cassis ; pour m’assurer qu’il s’agit bien du sud, je me sers de la boussole. Mais oui, on peut voir la mer de cet endroit ! Continuer la lecture de L’abbaye de Silvacane et la chaîne des Côtes

Les gorges de Pennafort


nd-de-pennafort.jpgimg_0093r.jpgEn route pour le Var et le village de Callas : ancienne communauté médiévale de Pennafort, le village est situé à mi-chemin entre le littoral et les gorges du Verdon, dans la Provence verte Je suis accompagnée d’un habitué de la montagne et cela me sera utile. Nous montons d’abord à la chapelle Notre Dame de Pennafort (photo Ti’Mars…), sur les hauteurs, accessible à partir de l’aire de pique-nique par un sentier pédestre. Située sur l’éperon rocheux séparant Ayguier et Garidelle, elle a été construite en 1855 sur les restes d’une tour du XIème siècle (derrière la chapelle, sur la photo) puis « rhabillée » à l’italienne au 19ème. Lors du dernier pélerinage du 4 juin 2006, a été exposé le tableau de Notre Dame de Pennafort, recréé, le précédent ayant été volé.

Pennafort, de l’ancien provençal penna, signifie rocher (même origine que les Pennes). C’est l’équivalent du toponyme français Rochefort. D’autres chapelles Pennafort existent – du nom de saint Raymond de Pennafort – mais n’ont apparemment aucun rapport avec celle-ci.

Saint Raymond vint au monde l’an 1175, au château de Pennafort, en Espagne ; ce Catalan est professeur de philosophie à l’Université de Barcelone. Le Pape Grégoire IX […], lui confie la rédaction des « Décrétales » qui serviront de Code de Droit canonique à l’Eglise Catholique romaine jusqu’en 1917. Il rencontre alors saint Dominique de passage à Bologne et, dès son retour à Barcelone, il entre dans l’Ordre des Dominicains à 47 ans. Préoccupé par l’Islam, il encourage saint Thomas d’Aquin à écrire « la Somme contre les Gentils » et fonde simultanément l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour la Libération des chrétiens captifs des Sarrasins. C’est un esprit indépendant, et l’on raconte même que le roi ayant voulu le retenir dans l’île de Majorque, saint Raymond étendra son manteau sur la mer et la traversera ainsi jusqu’à Barcelone.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_3101.jpgimg_0098.JPGLe chemin d’accès aux gorges n’est pas facile à trouver. Le passage se dévoile derrière le pont où passe la rivière, au niveau de la route. Nous prenons ce chemin sur la rive gauche pour traverser une petite forêt, le long de la rivière. Nous passons ensuite sur une petite prairie qui se trouve à côté d’une propriété privée. Le massif de la Colle du Rouet se rattache géologiquement aux massifs des Maures, de l’Esterel et du Tanneron comme l’indiquent ses barres de rhyolithes1aux multiples reflets rouges. La balade dans les gorges se déroule sans difficultés pendant environ 20 minutes. 

img_3111.jpgEnsuite, le côté technique de la balade prend la relève. Il faut escalader 1m50 de roches : je glisse mes pas scrupuleusement dans ceux de mon accolyte (je n’ai guère de talent pour l’escalade), puis je saute d’une rive à l’autre d’un pas léger pour pouvoir continuer ma route et enjamber la rivière. Un énorme bloc rocheux est tombé dans le torrent. De petites cascades d’eau claire et froide dégringolent de vasque en vasque dans le sens du courant. L’été, ces réservoirs d’eau se transforment en piscines où il est interdit de se baigner mais dans lesquels tout le monde se rafraichit tant le lieu les y invite. Plus nous avançons et plus les gorges sont hautes et oppressantes, surtout en fin d’après-midi où la luminosité diminue. Mon GPS de randonnée ne capte plus aucun signal tandis que celui équipé d’une antenne SIRFIII ultra sensible y parvient même au fond des gorges. Là je me dis que les chasseurs de trésor équipés d’un modèle de dernière génération, sont quand même nettement avantagés !

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La balade se termine en arrivant sur une chute d’eau de 4 mètres de hauteur. Quelques pitons disposés là invitent les plus audacieux à exécuter un petit rappel. Il n’est pas possible d’aller plus loin, à moins de sauter dans l’eau ou d’escalader le rocher. La gueule béante d’une ancienne carrière de rhyolite domine la falaise. Le torrent rejoint quelques 300 m plus loin le cours de l’Endre grossi par les eaux du barrage du Riou de Meaulx. (Ci contre photo img_3102.jpgde Ti’Mars…)

Un endroit resté sauvage, une randonnée ressemblant à une véritable aventure, qui me ravira totalement : il en existe si peu en Provence ! Un endroit que nous n’aurions jamais découvert sans le geocaching. Merci Duvi pour la Gorge de Notre-Dame.

Il est également possible d’apercevoir les gorges depuis le haut de la route. Il vous suffit de vous garer le long de cette route et de pénétrer légèrement dans la nature.

* Les gorges de Pennafort 

* Histoire de Callas

* Télécharger l’itinéraire complet chapelle et gorges 3,2km 1h50 A/R avec la chapelle (en vert)

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1Rhyolite, géologie : les roches volcaniques sont issues d’une éruption volcanique et consolidées à la surface. Le refroidissement du matériel en fusion est plus rapide en surface que dans les profondeurs de la Terre, ce qui donne aux roches volcaniques une cristallisation fine et vitreuse. La rhyolithe, le basalte et l’obsidienne sont des exemples de roches éruptives qui se sont formées à la surface de la Terre. La roche est issue des premières manifestations volcaniques dans l’Estérel (porphyre rouge de l’Estérel). La ryolithe servait jadis à la fabrication de meules de pierre pour écraser le grain.