Lagremuse, village perché abandonné


Lagremuse, village abandonné (1793 : 74 habitants, 1844 : 66 habitants, 1918 : aucun) fait l’objet d’un circuit de découverte ‘La Route du Temps’ proposé par la Réserve Géologique à qui vous demanderez le descriptif détaillé des points de visite. Vous trouverez 3 panneaux d’information en cours de route. Sur les conseils d’estoublon, nous arrivons par la large piste forestière qui monte, qui monte de façon continue sur 164m de dénivelée, pas grand chose en soi, sauf si juste avant on a parcouru les gorges de Trévans avec ses 640m de dénivelées positives cumulées ! La moitié du parcours se fait en sous-bois.

IMG_1952.JPGComme beaucoup de petites communes rurales des Alpes-de-Haute-Provence, Lagremuse a été désertée à la fin du XIXe siècle.  Les habitants de la commune du Chaffaut portent un grand attachement à ce village perché de la vallée de la Bléone. Des vignes étaient cultivées à l’ouest du village, sans doute dans le quartier dit ‘des Vignes’ : peut-être y trouverez-vous encore quelques ceps abandonnés ; les oliveraies ont été récemment restaurées. cassini_lagremuse_.jpgSur la carte de Cassini (1778-1779), la commune s’appelait La Gramuse, du nom du petit lézard gris qui se dore tranquillement sur les murs et murets, au soleil brûlant de l’été. « […] Avant la révolution ce village se nommait presque toujours Lagramuse ou la Gramuse en deux mots ». Armorial des communes de Provence, ou Dictionnaire géographique et héraldique, Louis J S. de Bresc, 1866. En 1962 elle a fusionné avec la commune de Saint-Jurson pour former la nouvelle commune du Chaffaut-Saint-Jurson.

IMG_0400.jpgIMG_1940.JPGDu chateau fortifié construit sur trois rochers, dit-on,  il ne reste que les hauts murs et les ouvertures côté Bléone d’un côté, côté oliveraie de l’autre. Il a été construit au XVe siècle. La chapelle du chateau était consacrée à Sainte Agathe : difficile de reconnaitre un édifice religieux.

Le premier seigneur de Grémuse s’appelait Jean Guiramand au XIVe siècle. Un de ses ancêtres, Pierre de Guiramand, fut le maitre d’hôtel de Charles du Maine. Source : site de Jean Gallian, famille Guiramand. Les armoiries du village de Lagremuse sont donc celles de cette famille ; l’oiseau est un faucon qui a des longes au pied. Un faucon de sable symboliserait un homme fort et homme de guerre selon le Manuel héraldique ou Clef de l’art du blason, L. Foulques-Delanos, Limoges, oct. 1816.

lagremuse_blason.png

Petite digression. La longe est la seconde pièce essentielle de l’équipement du faucon. Nouée aux anneaux des jets, elle est solidement liée à la perche ou au bloc où l’oiseau est posé. S’ajoutent les sonnettes, petits grelots attachés aux tarses de l’oiseau par une lanière de cuir. Par leur son, le fauconnier peut suivre plus facilement les allées et venues de son oiseau et le localiser lors des parties de chasse. Informations extraites du forum sur la fauconnerie, site du Castel de Lyon.

Comment se passe la chasse au faucon ? On lâche une proie de sa cage. Le faucon s’élève à la verticale, reste en vol stationnaire ; au cri du fauconnier, il frappe violemment sa proie. Quand le fauconnier le rappelle, le faucon revient ; c’est le chien qui ramène alors la proie tombée au sol.
IMG_1941.JPGDepuis le promontoire, nous tentons de reconnaître les sommets et les villages grâce à la table d’orientation qui domine la vallée de la Bléone.  Beaucoup de vent et le risque sans doute pour de jeunes enfants d’être bousculés. Au loin, l’Estrop, où se trouve les sources de la Bléone, et souvenir d’une ascension particulièrement éprouvante

IMG_1942.JPGIMG_1950.JPGDans le village, toutes les constructions étaient assemblées avec de très gros galets bien ronds de la Durance. Les rochers épars sur le site sont constitués de débris cimentés comme ceux des pénitents des Mées : le poudingue, « roche sédimentaire détritique consolidée, constituée de débris arrondis, qui sont d’anciens galets qui ont subi un transport sur une certaine distance dans des rivères ». Extrait de wikipédia. Le village abandonné de Bras d’Asse était bâti avec les mêmes matériaux, disponibles sur place. Regardez l’épaisseur des murs et admirez l’art d’assembler des murs droits avec des galets ronds !

poudingueIMG_1948.JPGDerrière le portail de fer que nous refermons soigneusement, c’est l’étroit sentier balisé qui suit partiellement le chemin existant à l’époque du cadastre napoléonien (1808) : chemin d’Entrevènes à Lagremuse puis chemin des Mées. Si vous êtes certain d’avoir trouvé le numéro de parcelle où est construit le château, faites-le moi savoir ! Le parcours est presque totalement en sous-bois, appréciable l’été.

Les graviers rendent parfois ce sentier balisé glissant ; il est plus rapide pour rejoindre le parking. Si vous faites l’aller et le retour par celui-ci, vous ne verrez pas le second panneau d’information et vous ne bénéficierez pas de la vue sur le village complet.

IMG_0404.jpgEn route, une zygène (du trèfle ?)  a été bien difficile à photographier.

Au retour, nous passons devant le chateau de Carmejane devenu lycée agricole dont le nom me rappelle le dernier propriétaire de la terre et du château de Lagremuse,  Albin Charles Marie de Carmejane, directeur des lignes télégraphiques au XIXe siècle. Trois corps de logis et un pigeonnier en tourelle ronde à toit en éteignoir […] (fin XVIIIe – début XIXe) p.272 du livre de Raymond Collier, la Haute Provence monumentale et artistique, Digne, 1986

Voilà une courte promenade vers un site qui plaira aux familles et qui méritait bien une cache Lagremuse, village abandonné  par estoublon.
Lagremuse 1h20 depl 3km645 dénivelée 164m

Le lac Egorgéou depuis l’Echalp, hameau de Ristolas


La précédente fête régionale de la randonnée à Volonne m’avait beaucoup plu. J’étais curieuse de savoir si l’ambiance 2009 de la fête départementale de la randonnée du 05, serait la même que celle de 2008. Toutes les photos de la randonnée Echalp – lac Egorgéou (20 juin 2009)

Tourisme et randonnées en Queyras, moteur de recherche géographique, photos hiver/été, descriptifs randonnées, hébergement, forum, etc.

jingle_queyr_de_l_ours.jpgMalgré une organisation de dernière minute, le comité a bien assuré. J’ai trouvé ma chambre au Queyr’ de l’Ours à Ristolas1, seul village du massif bâti à l’ubac2 et siège de la Maison du Parc Naturel Régional. La patronne est un vrai régal de naturel et de jovialité ; je passerai une partie de la soirée à discuter du Queyras, de la vie au village, des informations erronées qui ont circulé cet hiver sur l’impraticabilité des routes, etc. Mon téléphone portable ne captait pas mais le wifi fonctionnait bien : rare dans un gite ! Le couple de propriétaires élèvent des lamas pour accompagner les randonnées de plusieurs jours. Voir sur leur site la galerie photo du Tour du Viso. Une idée que je garde en mémoire maintenant que je sais que la mauvaise réputation des lamas est injustifiée…

Les Alpes en…  lama, l’Express, 20 juillet 2006

La météo aujourd’hui à cet endroit :
avec la température ressentie

ristolas_sous_la_neige_photo_O_Cousin_CRS_secours_en_montagneNous sommes 10 à partir pour le lac Egorgéou. Nous empruntons la passerelle de bois sur le Guil3. Ses rives, endommagées par les avalanches de l’hiver, témoignent du désastre : glissières enfoncées, ornières de boue, arbres déracinés, sentiers inaccessibles, caravanes détruites,… Dès le départ, n’ayant pas deux bâtons de randonnée comme les autres, je m’entends dire que j’aurai du mal à traverser les névés. Ristolas, 18 décembre 2008 : L’avalanche de la Fourche. Ci-contre une photo prise fin décembre 2008 par un CRS, empruntée au site briancon-escalade

IMG_1715r.JPGIMG_1670r.JPGJe passe le premier névé4 dans les pas de ceux qui me précèdent. La neige est légèrement craquante  mais je sens que dessous, ça glisse.  Nous nous arrêtons au pré de la Médille, à l’endroit exact où a été prise la photo de la couverture de la nouvelle éditon du topoguide Tour du Queyras, parc naturel régional du Queryas, FFrandonnée, 11ème édition, mai 2009. Le fameux mont Viso, 3841m, le plus haut sommet des Alpes occidentales en région italienne du Piémont, se reconnait facilement sur le fond de ciel bleu. Au pied de cette montagne, le Pô, le plus long fleuve d’Italie, y prend sa source.

La montée est rude ; sans acclimatation à l’altitude, je monte à 130 battements par minute et je ne récupère pas assez vite. Deux randonneuses (un mèdecin et une infirmière, que vouloir de mieux ?) m’aident à gérer les difficultés de respiration. J’arriverai finalement avec une demie heure de retard mais le spectacle du lac me récompensera de tous mes efforts.

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IMG_1681r.JPGIMG_1688r.JPGLe lac Egorgéou est limpide comme un miroir, c’est un miroir. Malgré le froid du torrent, un groupe de randonneurs traverse le lac pour rejoindre l’autre rive. Tous de sexe masculin, nous – presque toutes de sexe féminin -, je les soupçonne d’avoir voulu frimer ! près d’eux, le torrent de Bouchouse se faufile sous la neige glacée et chute avec bruit dans le ravin.

IMG_1698r.JPGAprès le pique-nique, c’est la sieste au son de mélodies irlandaises. Le son clair de l’harmonica au milieu de la nature, au creux des montagnes, est une incitation à une sereine rêverie, un moment d’émotion privilégié que je n’oublierai pas. On en redemande et Jean-Pierre parcourt son répertoire musical, entrecoupé de courtes leçons sur l’apprentissage de cet instrument.

IMG_1682r.JPGIMG_1683r.JPGIMG_1687r.JPG

fleur_mélèzeNotre guide, Jean-Paul, l’oeil aiguisé par des années d’observation dans les Alpes, nous indiquera la présence d’animaux sauvages (bouquetins, marmottes). A moi qui suis la seule à ne pas connaitre le coin, il me montre les mélèzes en fleurs. Etonnée d’apprendre qu’on peut en faire une liqueur, je reçois aussitôt 40 fleurs fraichement cueillies (photo empruntée au site natuxo), et note la fameuse recette. Maintenir les fleurs bien fraîches jusqu’à mon retour, fut pratiquement impossible mais j’ai tenté quand même l’expérience. Le résultat prochainement…

  • 40 fleurs de mélèze
  • 1/2 litre  d’alcool à 90°
  • une bouteille vide contenant l’alcool et les 40 fleurs que l’on bouche

Au bout de 2 jours, dit Jean-Paul (40 jours, disent la plupart des internautes), on filtre le mélange. On verse 1/2 litre  d’eau dans une casserole, on ajoute 40 sucres en morceaux, et on fait chauffer l’ensemble pour que le sucre se dissolve bien dans l’eau. Enfin, on ajoute le mélange (eau + sucre) au mélange (alcool + fleurs de mélèze), tous deux à la même température. On obtient une liqueur à 45° d’alcool.

IMG_1766.JPGQuant au pin cembro, seul conifère à perdre ses aiguilles, il m’apprend qu’il a cinq aiguilles et que c’est le pin dont on mange les pignes en salade ou sur un gâteau. « Le pin cembro (Pinus cembra), appelé aussi pin des Alpes, se développe entre 1700 et 2400 mètres d’altitude, là où les hivers sont très longs et les températures rigoureuses. […]. Les cônes […] tombent sans s’ouvrir la première année. […] Adulte il mesure jusqu’à 25 mètres et son espérance de vie est de 600 ans. Son bois, facile à travailler, est utilisé pour la contruction de meubles, qui protègent dès lors leur contenu des insectes. Chacun de ses cônes peut contenir une centaine de pignes qui constituent un véritable festin pour l’oiseau appelé casse-noix moucheté. Celui-ci extrait les graines des cônes du pin qu’il casse avec son bec et enfouit sous terre dans plusieurs centaines de caches disséminées sur son territoire de reproduction pour constituer des réserves. »

IMG_1705r.JPGArrêt aux pierres écrites le long du sentier. Qui donc a gravé ces messages éternels sur les pierres à l’aide d’un burin et d’un marteau ? des bergers  installés là pour plusieurs mois en période de transhumance ? Abriès est réputé pour le nombre de celles-ci. « Sur les frontons des façades jusqu’aux rochers de montagne, les colporteurs et bergers avaient l’habitude de signer leur passage en inscrivant joies et frayeurs ».

Ci-contre, vous pouvez lire « 1901 BARIDON JEAN » au sein d’une croix boutonnée, ce qui me fait penser que cet homme devait être protestant. Quel talent pour graver dans de la pierre de si petites boucles ! Le nom est répertorié comme vaudois sur le site Info-Bible. En cherchant sur internet, j’ai peut-être trouvé sa généalogie : il pourait être né à Bobbio Pellice en Italie, village proche du Queyras. L’hypothèse qu’il soit venu travailler dans le Queyras est donc possible. « De part et d’autre des cols, le traffic était incessant ; en l’absence de main d’oeuvre familiale installée durablement , on fasait appel aux piémontais pour les travaux de récolte et les activités pastorales. Certains immigrés s’installeront à la place des familles parties définitivement ». (extrait de Parc naturel régional du Queyras, coll., Gallimard Loisirs, 2006). C’est peut-être le cas de cette famille BARIDON dont le nom se retrouvait à Freyssinières au XIXème siècle et aujourd’hui à Dormillouse. J’ai averti le propriétaire de cette généalogie. J’attends sa réponse…

La réponse est venue de Chirstel qui parle ainsi de son arrière grand-père :

Le Baridon dont vous évoquez les écrits est mon arrière pépé ! Jean, qui est effectivement né à Bobbio Pellice (val italien peuplé pour l’essentiel de protestants francophones) a « passé » la frontière (si tant est qu’on puisse parler de frontière à l’époque) au début du siècle dernier avec son épouse Anne et tous ses enfants sont nés dans le Queyras. Il a choisi de venir vivre en France avant la première guerre mondiale parce qu’il voulait que sa descendance soit française. Pour quels motifs ? On ne le sait pas bien en fait. Quant à son métier, là c’est plus trouble pour moi mais je sais qu’il a été garçon de café, berger… mais concrétement je ne sais pas quel a été son métier principal.
La maison de famille situé à l’Echalp a été emportée par une avalanche mais les ruines persistent au village.
Et oui tout le monde connaît la croix de l’arrière pépé 😉

La croix huguenote aurait emprunté à la croix du Languedoc […] les boules ou perles qui en garnissent les pointes. Les huit pointes munies de « boutons », par allusion à ce que l’on met sur un fleuret d’escrime pour le rendre inoffensif, rappellent les béatitudes.

IMG_1706r.JPGL’autre pierre est datée d’un « IX ? Pierre Rua » ou Ruz. La photo a été contrastée pour une meilleure lisibilité. Mais je ne suis pas certaine du nom de famille. Que lisez-vous ?

IMG_1714r.JPGIMG_1713r.JPGLes névés n’ont plus la même consistance au retour. La surface molle cache une couche inférieure plus glissante ; marcher dans les pas de celui qui précède s’avère plus risqué qu’à l’aller. L’unique bâton ne parviendra pas à m’empêcher de glisser sur la moitié de la traversée. Une glissade sur les fesses, bâton levé, qui se terminera sur le côté opposé, heureusement pour moi, pas dans le sens de la pente… Ce qui me rassure, c’est que je ne serai pas la seule à finir au sol (oeil_image.jpgclin d’oeil à Claire).

Le petit Queyrassin

Lac_Egorgéou 11km_A/R 4h30_720m_dénivelée

De ce week-end je tirerai trois leçons pour les randonneurs non montagnards :

  1. se réserver une journée d’adaptation à l’altitude avant de faire une quelconque ascension ;
  2. utiliser deux bâtons de randonnée ;
  3. emporter des barres de céréales et une poche à eau permettant de s’hydrater de façon constante.

Quant à la réponse à la première question sur l’ambiance dans les clubs FFR : je vous le  confirme, c’était très sympathique, je ne me suis pas sentie délaissée un seul moment bien que non membre de l’Association des randonneurs et baliseurs du briançonnais. Merci à tous ceux qui étaient présents !

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1Ristolas : du latin Rivus Tollens signifiant ruisseau destructeur
2ubac : versant d’une montagne qui est exposé à l’ombre
3guil : toponymie locale, eau courante tumultueuse
4névé : amas de neige durcie qui aboutit à un glacier. Selon le dictionnaire Reverso : état particulier de la neige qui n’est pas encore arrivée, par la compression et par d’autres causes, à être la glace du glacier. Le névé est situé immédiatement au-dessus de la ligne où commence le glacier

*** A l’ombre du rocher de Roquebrune


La journée est organisée par l’ASER (Association de Sauvegarde, d’Etude et de Recherche pour le patrimoine culturel et naturel) que j’apprécie énormément tant elle propose des journées qui correspondent à ce que j’attends : de la marche, des découvertes de notre patrimoine local souvent riche mais peu connu, de la convivialité. Et des visites gratuites de plus ! Je peux alors poser des questions et y trouver de quoi vous faire partager mes découvertes. J’adresse mes remerciements à Philippe Hameau de l’ASER, qui a accepté de relire cet article.

La première visite prévue est pour la glacière située à l’intérieur de la Maison du Patrimoine, dans l’impasse Barbacane, sans doute l’ancienne rue de la glacière, comme dans beaucoup de villages provençaux. La communauté a racheté tôt le droit de faire de la glace. Des travaux de restauration du bâtiment municipal ont permis la découverte de cette glacière du XVIIe siècle exploitée par l’évêché de Fréjus qui en assumait l’entretien (On sait qu’en 1664-65 elle avait fait l’objet de réparations). Mais c’est devant une maison fermée qu’Ada nous expose ce qu’elle a découvert dans les archives.

Sur le thème de la glace, visitez le musée de la glace !

Nous passons devant le cadran solaire créé en 2005, situé en bas de la rue Grande André Cabasse  (ci-contre carte postale ancienne de la rue) : certains s’essaient au calcul de l’heure légale à partir des indications fournies mais ça paraît bien compliqué. Le temps solaire n’est pas aussi uniforme que le temps de nos montres : il faudra donc ajuster par rapport au temps moyen, en fonction de la saison. Contrairement à l’heure solaire qui dépend du lieu, l’heure légale est identique sur tout le territoire : il faudra donc apporter une seconde correction due à la longitude de Roquebrune. Je dirais (simplement ?) de faire le calcul en 4 étapes :

  • Lire l’heure locale de Roquebrune au soleil grâce à l’ombre du style sur le cadran ;
  • img_0863.jpgcorriger ce temps solaire : c’est l’équation du temps (site de l’Institut de mécanique céleste et calcul des éphémérides)  ; en été la terre se déplace moins vite qu’en moyenne : pour le 19 avril à peine -1mn de correction ;
  • Roquebrune étant à l’est du méridien de Greenwich, ajouter les 26mn de décalage (on trouve les coordonnées dans un atlas géographique), calculée à partir de la correspondance 24h correspond à 360° (rotation de la terre en 1 journée) ;img_0864.jpg
  • L’heure légale en France l’été étant égale à UT (Temps Universel) +2, ajouter ces deux heures.

Il était 9h40 au soleil quand nous avons quitté le centre du village ; l’heure légale était donc : 9h40-0h1′-0h26’+2h=11h13 à nos montres. Il est temps de partir pour la chapelle Saint-Roch.

img_0874.jpgSaint-Roch s’arrêta dans plusieurs villes d’Italie atteintes par la peste ; il s’employa à servir les malades dans les hôpitaux. Pendant 3 ans il s’occupa des malades à Rome. Il finit par attraper lui-même la maladie et se retira dans une forêt près de Plaisance pour ne pas infecter les autres. Seul un chien vint le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l’animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu’il put ainsi secourir. D’où l’expression, pour parler de deux personnes inséparables : c’est saint Roch et son chien. Extrait de Wikipedia.

C’est pour cela que dans les villes et villages de Provence qui ont été touchés par la peste, il y a presque toujours un oratoire ou une chapelle dédiée à Saint-Roch que l’on invoquait pour être protégé de la peste. Par exemple aux Mées, à Fontvieille, sur la route de Saint-Cannat, à Cazan, Saint-Rémy, le Beausset, etc.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_0870.jpgimg_0872.jpgPetit arrêt à la chapelle Saint-Roch, restaurée par le Comité pour la Protection des Monuments Historiques et des Sites de la Commune de Roquebrune-sur-Argens.

img_0875.jpgimg_0878.jpgDevinette ensuite face à un gros bloc rocheux abandonné sur la rive du lac Arena, à l’emplacement du bras de l’Argens. A quoi servait-il ? personne ne trouve qu’il s’agit d’une bigue, c’est à dire le point d’amarrage de la grosse corde à laquelle était arrimée la barque qui traversait l’Argens avant la construction du pont.

Les seigneurs et les grands monastères possédaient des terres de chaque côté de l’eau et les échanges étaient intenses. La communauté dut se doter d’une barque pour permettre le transport d’une rive à l’autre des habitants et des animaux. Cette barque devait être assez large pour faire passer des charrettes. […] ; pour que la barque lourdement chargée ne dérive pas ([ndlr] à cause du courant), on l’arrima à une grosse corde qui était tendue, d’une rive à l’autre entre deux gros blocs de maçonnerie (l’un deux a été retrouvé, enfoui dans la sablière Perrin). Le point d’accostage s’appelait alors le capoul.

Pour se rendre au pélerinage à la chapelle de la Roquette, soit les pélerins traversaient à gué, soit ils empruntaient le bac. La fonction de barquier était obtenue par adjudication. Sur le recensement de 1826, figurait encore Peyrin Sauveur, barquier.

Cassini_le_Muy_Roquebrune.jpegCe bac devint, pour la cité, un véritable service public, affermé dès 1546 par la communauté pour ‘passer chacun, tant allant que retournant, franc et sans faire payer personne, étrangère ou privée’. En fait, les étrangers et les animaux payaient une redevance par homme ou par tête de bétail.
Il fallait souvent réparer ou changer la barque malmenée par les troncs d’arbres charriés par le fleuve en temps d’inondation, et « nourrir » la corde avec du goudron ou la changer. […] Les ouvriers agricoles perdaient beaucoup de temps pour franchir la rivière ; il fallait parfois toute une journée pour faire passer un troupeau d’une rive à l’autre ; il n’était pas rare de voir des bêtes effrayées tomber à l’eau et se noyer.

Sur la carte de Cassini (1778), le bac y figure bien à côté de la chapelle Saint-Roch. La solution fut la construction d’un pont. Ce n’est qu’en 1829 que l’Argens cessa d’être pour la cité un obstacle à l’ouverture au monde. L’Argens et le vieux pont par le Comité pour la Protection des Monuments Historiques et des Sites de la Commune de Roquebrune-sur-Argens.

img_0881.jpgPetit cours de géologie avec M. Blanc qui a amené son graphique sur le terrain. J’entends pour la première fois le terme d’arkose. Le rocher de Roquebrune est constitué de granites et gneiss vieux de 560 millions d’années […] ; et si la surrection de ce relief est très récente (environ 30 millions d’années) le granite est un reste du socle hercynien. Extrait de Geoforum. L’arkose est la roche issue de l’altération et de l’érosion de ces granites et gneiss.

IMG_0883r.JPGExtrait du site ifrance, le rocher de Roquebrune :
A l’ère tertiaire, des mouvements tectoniques […] font remonter le conglomérat à la surface. Sa couleur caractéristique est due à une quantité inhabituelle d’oxyde de fer. Selon notre géologue, le soulèvement continue, les reliefs s’élèvent de 2 à 3mm par anIMG_0894r.JPGimg_0890.jpg. Avant de repartir après le pique-nique pris en commun, alors que je m’apprêtais à marcher bien involontairement sur une fleur poussant au ras du sol, une dame de l’association me crie stop ! vous allez écraser une orchidée !
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