L’étang des Jonquiers


panneau d information étang Jonquiers

Me voilà partie avec deux de mes filles et le chien Tatooine tenu en laisse (c’est le réglement) pour une balade à Meyrargues, le long des étangs des Jonquiers1, en bordure d’autoroute. Seul un pointillé laisse penser qu’il y a bien un sentier. Le parking de quelques places se trouve au bout d’un sentier tellement boueux que nous avons pensé que nous nous étions trompées ; un panneau affiche le contexte : site écogéré par Vinci Autoroutes et le Conservatoire d’espaces naturels. Autrefois c’était le lit mineur de la Durance avec ses iscles2.

Sur la carte IGN de 1950 il n’existe pas encore et pour cause : c’est une ancienne gravière ayant servi à la construction de l’autoroute A51 qui date des années 1980 pour sa partie entre Aix et le pont Mirabeau. A la fin des travaux, la remontée de la nappe alluviale de la Durance a remis en eau les bassins et la nature a repris ses droits.

observatoire

Le sentier de terre en aller-retour peut être boueux quand la pluie est tombée ; un observatoire en bois trône dès l’entrée. Le jour où nous y sommes allées, des travaux de débroussaillage venaient d’avoir lieu et le bois coupé laissé sur le chemin. Il faut donc enjamber les obstacles.

un castor est passé par là
Panneau d'information la roselière

Les quelques panneaux d’information enfont un parcours pédagogique ; malheureusement, nous n’avons vu aucun animal, seul un témoignage de la présence d’un castor grâce à l’arbre coupé comme s’il avait été taillé au taille-crayon ; les oiseaux sont plutôt côté autoroute. Au zoom noous pouvons deviner une aigrette, un cygne et quelques canards.

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** D’Alleins à Aurons : une tour, trois chapelles


Sur une idée d’André, nous retournons du côté de Vernègues où nous avions découvert le site peu connu d’Avalone. Là aussi, lieu riche en patrimoine religieux : c’est d’ailleurs près d’une chapelle que nous nous garons.

Chapelle Saint-Jean abside
Chapelle Saint-Jean intérieur

La chapelle Saint-Jean date du XIIe siècle (style premier art roman provençal) ; bien restaurée extérieurement avec assemblage de moellons et pierre de taille sur les chaînages d’angle, elle est à ciel ouvert à l’intérieur avec un bel arc triomphal en pierre de taille et une abside voûtée en cul-de-four. Selon Antonin Palliès, journaliste au Petit Marseillais en 1902, l’abside serait plus ancienne et contiendrait des bas-reliefs gallo-romains. Comme souvent, les fouilles archéologiques de 1986 ont révélé sous l’abside un foyer du Ve siècle avant J.-C.

Direction de la ferme de Rousset par un sentier communal, creusé d’ornières, datant sans doute des romains : en effet une villa romaine, des tombes, des moulures antiques réemployées dans cette ferme signent leur présence. Peu avant, pas de trace de la borne 35 dite des Trois-confronts (Alleins, Vernègues, Aurons) pourtant souvent matérialisée par un cairn imposant ou une grosse borne de pierre, gravée ou pas.

Nous continuons le sentier en bordure de bois, à la recherche d’un vieux puits ; nous avons pour cela la carte de l’IPIL d’Alleins ; André cherche d’un côté, je cherche de l’autre à l’aide de mon GPS et de la carte aérienne. Je trouve le vieux puits côté gauche, sans doute médiéval, dont la margelle est formée d’un seul bloc monolithe. Il se trouve dans une parcelle de pâturage d’une vaste propriété agricole (1827 section D3 du cadastre napoléonien) appartenant autrefois au seigneur d’Aurons Louis de Cordoue, famille venue d’Espagne et installée en Provence à la fin du XVe siècle.

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*** Castrum d’Avalone et Grand Puech à Vernègues


Une grande journée en perspective avec l’association Les Amis de Jouques qui propose régulièrement des visites fort intéressantes. Guy T., enfant du pays et Gaëtan C. ancien Conservateur en chef du patrimoine au Service régional de l’archéologie, seront nos guides.

Le rendez-vous est à la chapelle Saint-Symphorien dans le hameau de Cazan. Construite au XIIe siècle, elle est agrandie et réaménagée de façon à pouvoir accueillir tous les pèlerins venant vénérer saint Symphorien. Comme je suis arrivée la première, j’ai le temps de repérer ces curieux piliers de pierre devant la chapelle, liés au pèlerinage qui aurait été introduit en Provence dès le 6e siècle par saint Virgile, archevêque d’Arles, ancien évêque d’Autun. Un splendide bénitier – tridacne géant – fait office de… bénitier.

Le 21 Août se déroule chaque année le pèlerinage de Saint Symphorien. La statue du saint est alors descendue à pied depuis l’église Notre-Dame-de-Lourdes à Vernègues vers la chapelle Saint Symphorien à Cazan [ndlr : où elle est déposée sur le socle de pierre devant la chapelle] […] Il fut décapité dans sa vingtième année.
pelerinagesdefrance.fr

Dès la fin du 15e siècle, le saint est imploré comme saint guérisseur (les béquilles au mur témoignent des voeux en cas d’infirmité) et l’on vient de tous les villages environnants demander la protection de saint Symphorien. C’est le cas de Louise Bory (1763) et Honoré Marius Brillon (né le 07/01/1826 à Marseille), commissaire de police dont l’ex-voto est daté du 21 juillet 1859.

Marié à Blanche Roux à Orgon en 1856, venant d’Eyguières où il habite, il implore le 30 juin 1859 la guérison de son jeune fils Adolphe Théodore (né le 02/04/1857 à Orgon) qui frôle la mort dans la nuit du 30 juin 1859. Il sera exaucé ; vingt ans plus tard, un second fils Marius Adolphe Désiré portera en quatrième prénom Symphorien.

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