Belvédère de Cadarache


Départ du parking la Boulangère à Jouques (hameau de Bèdes) pour le belvédère de Cadarache. Sentier forestier classique fraîchement débroussaillé dans une forêt de chênes verts, royaume des sangliers. Sentier fleuri au printemps. Beaucoup de VTT mais peu de randonneurs.

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Nous quittons le sentier balisé pour le lieu-dit Camp de Mus ; Bob_13, un de nos amis, est persuadé d’y avoir repéré de loin des constructions ; à l’aller, nous ne trouvons rien ; me rappelant le sens du mot ‘camp’1 en ancien occitan, et que près d’un ‘camp’, des cabanes peuvent servir d’abri ou de remise à outils, je propose de longer le champ en contre-bas du chemin où des terres sont cultivées dans un étroit goulet entre deux zones boisées ; nous longeons donc ces terres jusqu’à repérer au loin une cabane de pierre sèche. Elle est de taille assez impressionnante, renforcée d’un second mur pour la soutenir ; elle devait autrefois être à l’intérieur d’un enclos de pierre sèche couronné, aujourd’hui à l’abandon. Mais c’est plutôt l’oppidum indigène de Mus que nous aurions aimé découvrir. Entre Antiquité et haut Moyen Age : traditions et renouveau de l’habitat de hauteur dans la Gaule du sud-est, L. Schneider, Actes du colloque de Fréjus, 7 et 8 avril 2001, Michel Fixot Ed., 2004

Au retour sur le sentier balisé, nous nous approchons d’une belle borne-limite  en granit (et non granite, la roche, terme de géologie) lisse et brillante ; plusieurs suivront à courte distance ; sans doute marquent-elles la limite des communes de Jouques et Saint-Paul. Les nombreux repères forestiers – rectangle blanc avec liseré rouge médian – délimitent quant à eux, la forêt communale de Jouques.

Au carrefour suivant, nous retrouvons le chemin balisé ; estoublon me fait remarquer la présence d’un impluvium – grande plaque de béton inclinée – qui permet à l’eau de pluie de s’écouler dans une citerne de protection contre les incendies ; il décode les informations que l’on trouve sur le pylône à haute tension juste à côté. Pylône 27 : Boutre-Tavel dériv tore-supra 400kv attache 27 ; Boutre-Plan d’Orgon 220kv attache 27.

Décodage: La fusion thermonucléaire vise à reproduire sur terre l’énergie des étoiles. Pour cela, il faut atteindre et maintenir des températures de l’ordre de 100 millions de degrés. Depuis 1988, date de sa mise en service, l’installation de recherche TORE SUPRA est le plus grand tokamak2 à aimant supraconducteur du monde. La ligne électrique de Boutre (près de Ginasservis) à Tavel (Vaucluse) a été déviée vers le poste de Plan d’Orgon ; elle sert donc à fournir l’énergie électrique nécessaire au fonctionnement de la région sud-est et à celui du tokamak. L’autoroute nouvelle puissance délivre 400 kV par l’intermédiaire de deux lignes électriques distinctes et redondantes. Traduit du site iter.org.

RTE a décidé de mettre en place des balises avifaunes  sur les 350 mètres de liaison aérienne entre les deux nouveaux pylônes ; ces mesures permettront entre autres espèces, de protéger un couple d’aigles de Bonelli récemment installé dans le secteur (dont seulement 25 couples sont recensés en France). Extrait du site Réseau de Transport d’Electricité, dépêche du 14 juin 2004

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Boucle dans le Tallagard : trop de lignes à haute tension


Cette boucle dans le massif du Tallagard, massif pas très connu de ceux qui habitent ce département, a la particularité de se trouver près de l’usine de production d’énergie électrique de RoqueRousse où se concentrent des dizaines de lignes à haute tension. Je suis donc passée plus d’une dizaine de fois sous un pylône électrique, ce que personnellement, je n’apprécie pas trop. Ce circuit parce qu’il emprunte plusieurs sentiers balisés de couleur différente, offre des paysages variés. J’ai ajouté une variante vers le mur à abeilles (ou apié1) du Val de Cuech. Pour ceux qui ont un GPS, je peux fournir la trace, ce qui facilitera grandement la randonnée car de très nombreux sentiers sillonnent le massif.

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Le parking du départ se trouve près de l’entrée de l’autoroute du soleil à Salon Nord.
Départ  sur le sentier des Caussiers balisé bleu en direction de la S.P.A. qui, ce jour là, est en fête. Après une montée caladée et un large virage, je tourne sur la droite hors balisage pour la variante vers l’apié.

Pas évident de le trouver même s’il est le long du sentier. Je dois descendre dans un champ dont le mur de soutènement en pierre sèche est équipé d’un escalier volant1 permettant d’optimiser le rendement des terres parce qu’il n’empiète pas sur les terres cultivables. J’y vois un autre intérêt : c’est la possibilité de remonter sur le chemin sans faire demi-tour par l’entrée. L’ayant trouvé fragile, j’ai préféré ne pas l’utiliser pour remonter sur le chemin.

Les marches sont constituées de larges et longues boutisses2 encastrées à plus des deux tiers dans son épaisseur et émergeant en porte à faux à la manière des corbeaux. Extrait du chapitre sur les aménagements du livre 25 balades sur les chemins de la pierre sèche, Florence Dominiquele bec en l’air, 2009

L’apié se trouve dans le prolongement en contre-bas du sentier mais ne voit pas : l’étroit sentier de terre sera l’unique indice. Deux rangées de cellules l’une au dessus de l’autre.

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Une demie-journée à Pélissanne


Petite balade pour une demie-journée en commençant par la borne milliaire anépigraphe1 chemin de Gigery au lieu-dit Bidoussane sur l’ancienne voie aurélienne forcément. Inclinée mais bien stable, elle ne porte aucune inscription. Les voies Auréliennes des Côtes et de Redourtière relient alors Pélissanne aux grandes villes romaines.
On sait qu’après Aix la Voie Aurélienne se partageait en deux : l’une d’Aix à Arles par Pisavis, (Pisavis serait aux Redortières à Pélissanne pour certains historiens). Ces bornes situaient  les étapes de la Via Aurelia, positionnées tous les mille pas soit tous les 1481,50 mètres. Les indications gravées sur les bornes donnaient les valeurs de distance en chiffre, les lettres donnaient le nom de l’empereur qui avait fait entreprendre les travaux et les honneurs rendus à ce dernier.

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Les bornes milliaires de la Via Aurelia

Vous y trouverez une cache la borne milliaire de Bidoussane posée par liodan13

Je rejoins maintenant l’unique place de parking partagée avec celle d’un propriétaire, à l’entrée du chemin des Redortières. Au départ, c’est l’apié que je recherche. Je suis le chemin vers le nord jusqu’à rencontrer un travailleur dans son champ d’oliviers ; je le questionne ; il propose aussitôt de me conduire à l’apié (privé) : il s’en occupe souvent en l’absence de son propriétaire qui vit le plus souvent à l’étranger. L’accès n’est pas facile depuis chez lui mais heureusement, il me montre un accès beaucoup plus évident à partir du sentier parallèle plus à  l’est. La propriété n’est pas close mais il faut se souvenir quand même que vous circulez dans une propriété privée. C’est un apié familial de 5 cellules qui n’est plus entretenu. Construit dans un mur de soutènement, chaque alvéole constitue un abri surmonté d’un linteau. On y disposait le « brusc », ruche rustique confectionnée en écorce de liège. La production habituelle d’un brusc  tournerait autour de 5 à 6 kg de miel, à une époque où le miel était un édulcorant recherché et cher.

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Les murs à logettes, étude archéologique du site itarkeo

Je monte sur la colline totalement dénudée qui redescend par un sentier longeant un champ non loin de l’oppidum des Redortières occupé aux VI-Vè av JC puis IIè-1er siècle avant JC (carte archéologique de la Gaule p.265) pratiquement détruit par un charruage profond. Ce n’est pas tout à fait un chemin car la pierre est creusée sur plusieurs dizaines de mètres dans le rocher, et se termine par une carrière près de l’ancien chemin de Pélissanne à Lambesc. Qu’a-t-on pu transporter sur cette voie à ornières profondes ? selon la carte archéologique de la Gaule – l’Etang de Berre 13/1, Fabienne Gateau, Frédéric Trément, Florence Verdin, Ministère de la Culture, Ministère de l’enseignement supérieur, 1996 la voie est large de 2m environ, les ornières de 0m30 de profondeur et distantes de 1m20 : une voie se dirige vers Sainte-Croix à l’ouest, une autre vers la villa en contre-bas ; est-ce un chemin saulnier – en latin via salaria – qui permettait d’acheminer « le sel extrait des étangs de la région d’Istres à Lambesc et à la Durance par Aurons » ? (selon l’histoire de Pélissanne, par l’association AD3P)

[Les voies à ornières] Ce sont des paires de rainures tracées dans le rocher, qui servaient à conduire les chariots selon une ligne donnée, à la façon des tramways modernes. Ce guidage était particulièrement important pour les véhicules qui étaient utilisés avant le XIXè siècle, car ils ne possédaient pas encore de freins pour contrôler les roues. En règle générale, les roues étaient bloquées par des chaînes […]. Si les roues n’étaient pas guidées, il n’était pas rare, sur cette surface rocheuse, que le véhicule sorte du chemin. Extrait du site suisse viastoria sur les voies de communication à travers la route du sel.

Le petit circuit peut-être complété par la visite de Pélissanne : son beffroi, le lavoir des Passadouïres, son moulin, le canal de Craponne, la fontaine du Pélican, la chapelle Saint-Laurent.

Image de l’itinéraire 59m dénivelée, 2km700, 45mn environ

1anépigraphe : qui est sans inscription