* Le circuit des puits de mine à Gréasque


Le premier circuit des puits de mine, sans difficulté, se trouve sur le site de Michel (c’est celui que je vous propose, je le remercie) et un autre, plus long, sur le site ecobalade. Nous allons remonter le temps et parcourir l’histoire du charbon au XIXè ; sans doute faudra-t-il compléter cette visite par celle du musée de la mine car certains vestiges demeureront hermétiques aux yeux des novices.

Nous partons d’un petit parking le long de la D46A, après avoir traversé Gréasque ; quelques coureurs empruntent le sentier. De l’autre côté de la route, à peine caché par les arbres, un long tuyau de couleur verte longe l’ancienne voie de Valdonne, la voie ferrée du bassin minier. Il transporte jusqu’à Cassis les déchets d’alumine de l’usine Alteo de Gardanne.

Les argeiras en fleur nous ravissent : c’est le printemps. Le sentier sinue, se rapprochant du Vallat qui parfois abandonne de grosses cuvettes remplies d’eau.

Nous traversons à gué la rivière jusqu’à la descenderie1 qui permettait d’atteindre les couches de charbon peu profondes, système amélioré ultérieurement par un escalier à 45° et des cordes ou chaînes accrochées aux parois. Les quelques 500 descenderies identifiées sont désormais obstruées par un bouchon de béton appuyé sur un coffrage perdu installé entre 10 et 30 m de profondeur. Selon Musée de la mine, Coll., Pôle historique minier PHO, année ?? Les enfants, de par leur souplesse et leur petite taille, s’insinuaient dans les veines étroites de la houille.

Nous retraversons le Vallat sur un pont, à l’endroit du lieu-dit Tombereau, une vasque étonnante qui me réconcilie avec le lieu que j’avais vu à sec et malodorant il y a quelques années. Le grand ravin n’est pas long mais les traces de l’eau y sont nombreuses : rochers polis, petits prés humides, berges ombragées. Je me suis longtemps demandé pourquoi ce nom de Tombereau ; en lisant le livre de Bagnis, j’ai établi un lien avec la mine puisqu’un tombereau est un wagon PLM pour le transport du charbon mais c’est André qui m’a fourni la meilleure explication : toumbarèu, qui tombe, comme les cascades du vallat.

Le Tombereau, une douce et grande anse de pierres que l’on dirait agencées d’une main experte. Et puis un et deux escaliers monumentaux sur lesquels enfants et grands se rangeaient pour le bain salvateur par temps de grandes chaleurs. Et dessous une vasque, fraîche, large, immense […]. Et là, il y a encore de l’eau, par le miracle d’un bel aménagement qui la pompe d’en-dessous, bien loin, de ces tréfonds d’où elle ne sourd plus. […] Le Tombereau demeure, avec son pré tout proche que l’on a maquillé en aire de jeux. Gréasque : ici coulait une rivière (CG13)

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Sur les traces du train des Pignes Central Var


Peu de vestiges des installations du train des Pignes Central-Var entre Meyrargues et Peyrolles ; petite précision : le train ne s’est jamais appelé officiellement « train des Pignes » durant son exploitation : c’est un surnom par analogie avec le train des Pignes à vapeur remis en route en 1980 sur une partie de la ligne Digne-Nice par le Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence. Pigne désigne le cône des pins ou la graine qui se mange. Le train des Pignes traversait-il quelques forêts de pins qui lui auraient valu cette dénomination ? les voyageurs avaient-ils vraiment le temps de ramasser des pignes quand le train allait très lentement ?
Le TRAIN des PIGNES à vapeur, restauré et exploité par le Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence

Vous pouvez stationner à la gare de Meyrargues1, mais vous devrez suivre l’ex-nationale particulièrement dangereuse sur 450 m. La voie communale 202, parallèle à la nationale, si tentante soit-elle, mène à des propriétés privées…

J’ai d’abord repéré les trois lignes qui passaient par là : la ligne de Marseille-Saint-Charles à Gap-Briançon (bâtiment de voyageurs de 1ère classe à corps central de 12 m sur 8 encadré de deux ailes), avec une bifurcation vers Pertuis se trouvant à la sortie du pont sur la Durance ; une ligne départementale en direction de Salon-de-Provence et Arles, et celle à voie métrique des Chemins de fer de Provence, 210 km, à destination de Draguignan, Grasse et Nice qui a fermé en 1950. Sur la carte Michelin de l’époque, la voie étroite est représentée par une ligne noire dentée.

Nous allons tenter de suivre cette dernière ligne entre Meyrargues et Peyrolles ; la gare se trouvait à angle droit de la gare actuelle. Du temps de la traction vapeur, un seul train quotidien faisait le trajet complet – durant plus de onze heures – de Meyrargues à Nice. Entre Meyrargues et Peyrolles, 5km en 8 mn, soit 37 km/h environ.

Gare de Meyrargues, Yves Provence

Les travaux débutèrent sur l’ensemble de la ligne entre 1886 et 1887, […]. Pour la première fois en France, une ligne à voie étroite atteignit  une centaine de kilomètres de long. Le premier tronçon Draguignan-Salernes fut officiellement ouvert le 23 avril 1888. Le 27 août, la ligne rejoignit Barjols, puis le 28 janvier 1889 le terminus de Meyrargues. L’inauguration officielle de la ligne Draguignan-Meyrargues eut lieu le 22 mars 1889. Historique train des Pignes

Baguenaude sur la ligne Meyrargues-Nice, M.-A. Dubout
Le train des Pignes d’hier à aujourd’hui, P. Lambérieux, Editions Alan Sutton, 2013
Le siècle du train des Pignes, J. Banaudo, Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence, Les Editions du Cabri, 1991. Ouvrage très complet, nombreuses photos d’époque, informations techniques.

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Les ocres du Luberon et la colline de Perréal


Gargas, une des communes du massif ocrier vauclusien (ocre jaune), connu pour son site archéologique de l’Age du fer et ses marnes grises fossilifères, me tente bien. Mais les caches se trouvent toutes en bordure de route : la moitié du parcours se fera donc sur le bitume. En fin de page, je vous proposerai une variante plus « nature ».

Les photos

Dans le quartier des Chaffrets, nous remarquons tous cette construction métallique abandonnée, un chevalement avec son treuil sur la plate-forme, son wagonnet rouillé à ses pieds et sa rampe prononcée dirigée vers l’entrée de la mine. Avec le puits et le cavage, cette descenderie – galerie en descente – est une des trois façons d’accéder aux carrières d’ocre.

L’OCRE DE GARGAS – LES OCRIERS, jeancaching84

Dans le sable ocreux, l’ocre pur ne représente que 10 à 20%. D’un point de vue composition chimique, l’ocre est donc un silicate d’alumine (kaolinite) ferrugineux (goethite) et siliceux (quartz). Pour extraire l’ocre il faut donc le séparer du sable par lavage. Jusque vers les années 60, on utilisait un malaxeur : on faisait s’écouler le sable avec de l’eau dans des batardeaux (photo extraite du livre Ocres et ocriers du pays d’Apt, référence un peu plus loin dans la page), le sable tombait au fond tandis que l’ocre, plus léger, flottait et s’écoulait vers des bassins de décantation. Nous longeons ces grands bassins aux reflets moirés dans lesquels l’ocre sèche naturellement de mai à septembre jusqu’à atteindre 50 cm d’épaisseur.

Les carrières d’ocres, histoire et techniques d’extraction

Je ne sais trop comment mais nous nous retrouvons dans la carrière en exploitation de Gargas : les marques de pneus des camions ont laissé des profonds dessins au sol. Le bas du pantalon a déjà changé de couleur : l’ocre est un colorant naturel ! De nos jours, c ‘est le cyclone (à droite sur la photo) sépare l’ocre du sable par la force centrifuge ; il ne fonctionne donc pas aujourd’hui. L’eau ocreuse sort en surverse puis est dirigée vers la canalisation allant aux bassins de décantation.
Vidéo ocres de gargas, société des ocres de France

L’ocre de Gargas, les mines, jeancaching84

La galerie de mines n’a plus de porte ; on peut donc y pénétrer, voir encore les traces de creusement et ressentir sa fraîcheur dès que l’on s’y enfonce. Côté gauche de la piste, si on lève les yeux, on peut repérer plusieurs creusements de mines en forme d’ogive, peut-être des galeries de recherche de l’ocre par un mineur d’avancement.

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