Le phare de la Gacholle, en Camargue


Une randonnée en Camargue un 26 août, img_5160r.JPGimg_5139r.JPGen saison touristique, est-ce raisonnable ?  : accès au parking difficile et juste toléré aux voitures, chaleur et sécheresse, pas d’eau sur le parcours, la platitude camarguaise sur 12km jusqu’aux Saintes-Maries de la Mer. Je m’arrête à la Capelière -centre de la réserve nationale – pour retirer le dépliant d’informations sur ce parcours « De la digue à la mer », digue construite durant la seconde moitié du XIXème siècle.

La description du parcours sur le site Week-ends et tourisme en Provence

img_5087.JPGimg_5154r.JPGEt pourtant ! la piste qui permet d’accéder au parking de la comtesse est déjà en soi une aventure : des cuvettes profondes, des dos d’âne à faire grincer les amortisseurs, il faut sans cesse sinuer de gauche à droite. Elle serpente entre l’étang de Fangassier – site majeur de reproduction des flamants roses – et celui de Galabert où les oiseaux donnent déjà du gosier. Des oiseaux autant qu’on en veut. Je m’arrête plusieurs fois pour les observer avec des jumelles.

img_5109rr.JPGimg_5130r.JPGPetite halte au phare de la Gacholle où il n’y a pas d’eau potable. Après lecture de quelques panneaux d’information, je prends mon déjeuner sur l’aire d’accueil ; je me protège contre les moustiques puis quitte le phare.

img_5103r.JPGConstruit en 1882 pour empêcher les naufrages dans le golfe de Beauduc, restauré après la guerre en 1947, il permet aujourd’hui aux plaisanciers et pêcheurs de rejoindre le port des Saintes-Maries. Les bancs de sable ne pouvant supporter le phare, il est situé à l’intérieur des terres, comme les deux autres phares camarguais, mais près de la digue pour faciliter son accès. 17m de haut. Portée : 20km. Feu à éclats rouge, vert, blanc toutes les 4 secondes (dont 3s d’extinction), télé-contrôlé à distance depuis 1967 par le Service des Phares et Balises. L’énergie des lampes est fournie par des panneaux solaires.

Plus un seul arbre désormais sur le parcours. 2km plus tard, j’oblique sur la gauche par le chemin des douanes. La mer est loin, la marche dans le sable parfois fatigante. Au bout, une plage à l’infini avec quelques baigneurs épars qui ont eu le courage de marcher durant quelques kilomètres pour mériter le plaisir de la Méditerranée pour eux tout seul. La baignade et la pause silencieuse ont une saveur particulière.
img_5142r.JPGimg_5151r.JPGJe décide de revenir par la mer ; le sable est vierge de toute trace, sauf celles de quelques oiseaux qui ont laissé également quelques plumes. Dans la nature ici totalement préservée, je n’entends au loin que le bruit de moteur d’un jetski. Dommage ! Impossible de traverser la réserve : il faut donc rejoindre le phare par les seuls accès autorisés et ça peut paraître long… à moins de traverser l’étang du Tampan à sec en suivant quelque sente tracée par les vélos, mais c’est en principe interdit.

C’est le geocacheur aero30 (auteur de cette cache n°4 : le phare de la Gacholle) qui m’a donné envie de découvrir ce phare. Une fois sur place, je troquerai mes projets de chasse au trésor contre une balade naturaliste et une baignade rafraichissante dans une mer sans touristes ; rien que pour cela, il mérite mes remerciements. Quelle bonne idée de faire découvrir la Camargue avec un rallye de 8 caches !

Site de la réserve de Camargue

Image de mon tinéraire du phare de la Gacholle à la mer, 4km aller depuis le parking de la comtesse, 8 à 10km A/R selon le sentier pédestre – pas de dénivelée

Le meilleur moment : le matin tôt ou le soir pour observer les oiseaux

Les meilleurs équipements : une bonne paire de jumelles, un appareil photo, beaucoup d’eau, un chapeau, un produit anti-moustiques

Le meilleur moyen de locomotion : le vélo si l’on veut aller jusqu’au pont de Rousty ou les Saintes-Maries

Promenade sur les rives de l’étang de Bolmon


img_5249r.JPGLe cadre : l’étang de Berre et celui de Bolmon, la zone industrielle de la Valampe avec une vanne hydrocarbure pas très loin ; en fond, la Mède et ses raffineries, les pistes d’envol de Marignane, le pont de Martigues. Tout le long du sentier longeant le canal de Marseille au Rhône, des bornes de repérage du pipe-line Total France, des conteneurs en plastique à la dérive dans l’eau du canal.

Beaucoup de sources de pollution : trop de rejets d’eau douce de la part de la centrale hydraulique de St-Chamas, des rejets de nitrates via les stations d’épuration, un déficit en oxygène, un envasement dû aux eaux de la centrale chargée en limons, des polluants piégés dans les sédiments.

L’état de santé de l’étang de Berre, le choc des eaux douces

A priori, rien de vraiment attirant…

…et pourtant, il s’agit d’un site naturel protégé, classé en espace naturel sensible et en espace natura 2000  !

img_5258r.JPGimg_5267r.JPGimg_5284r.JPGimg_5279r.JPG

img_5261r.JPGimg_5270r.JPGUn sentier couvert de canne de Provence mène au petit port (selon les termes du propriétaire) au bout du sentier des pêcheurs ; deux cygnes nagent avec élégance à côté d’un bateau qui ne peut plus naviguer ; il est quasiment impossible de continuer, la canne ayant envahi le sentier. Dans la direction opposée, l’observatoire du Barlatier permet de guetter les oiseaux de l’étang, mais il est à sec l’été. Quelques oiseaux sur la digue (un héron cendré et  ?) sont perchés sur une épave tandis que l’on devine un peu de vie à la surface de l’eau.

C’est un espace sportif pour les amateurs de ski nautique et d’aviron, randonnée à pied, à VTT ou à cheval. Il y a du monde en ce dimanche matin. Personne ne semble incommoder par la proximité des installations industrielles.

Des solutions aux problèmes de pollution de l’étang ?

De nombreux organismes s’occupent de la santé de l’étang et ce succès me rassure : « Après négociations entre les ministres français de l’Industrie et de l’Environnement et la Commission européenne, le gouvernement a décidé de limiter à 1,2 milliard de m3 par an la quantité maximale d’eau douce qu’EDF pourra rejeter dans l’étang de Berre. »

Peut-on sauver l’étang de Berre, La Provence, 5 janvier 2007

Un contrat pour sauver l’étang de Berre, La Provence, 27 mars 2007

Je suis tiraillée : dois-je vous conseiller la balade ? A vous de juger. Mais si vous venez pour une balade nature, notez que la période la plus favorable pour l’observation les oiseaux va de mars à juin et qu’en avril, vous trouverez en plus des orchidées.

Mon itinéraire autour de l’étang de Bolmon (6.400km, dénivelée 18m, 1h45 env – balisage vert-jaune du côté Barlatier – possibilité de prolonger jusqu’à la grande Palun au milieu des marais)

Le sentier du littoral du port de Saint-Cyr sur mer au port d’Alon


Grand vent annoncé pour le 9 août 2007. Nous avons prévu de retrouver des amis geocacheurs mais nous hésitons sur le lieu. Partout le risque d’incendie étant sévère ou maximum dans le Var et les Bouches-du-Rhône, la circulation dans les massifs est déconseillée ou interdite (voir dans ce blog la réglementation 2007). Nous espérons que le sentier du littoral en bord de mer sera épargné par cette interdiction.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

 

img_4503r.JPGÀ ce jour, le littoral varois offre aux promeneurs un sentier de plus de 200 km sur 432 km de côtes que compte le Var. Le sentier du douanier, créé sous la Révolution par l’Administration des Douanes, était emprunté exclusivement par les douaniers afin de surveiller les côtes : ils y circuleront jusqu’au début du XXème siècle, sans doute à l’affût de quelque contrebandier. La loi du 31 décembre 1976 instituant une servitude de passage d’une largeur de 3m le long du littoral, et la loi littoral de janvier 1986 permettant la création d’une servitude transversale au rivage, redonnent véritablement vie au sentier rebaptisé sentier du littoral (Informations extraites du Petit Pierrot, journal illustré du site Camping Clair de Lune).

Rendez-vous à 10h sur le port de Saint-Cyr sur mer avec Christian et sa famille. Chacun a emporté son GPS de randonnée. Tout le monde est à l’heure. Un premier panneau d’information sur le port de la Madrague nous rassure tout de suite : pas d’interdiction par grand vent, seulement par temps de pluie (Arrêté Municipal n°2001-08-920). Allons à Alon !

img_4504r.JPGimg_0211r.JPGLe départ du sentier se fait à l’extrémité sud-ouest du port. La mer est déjà agitée. Petite montée par les escaliers, descente sur la plage de la Reinette et remontée par les rochers. Dans les marnes irisées le long du chemin, se trouvent du sel gemme, du cuivre, et du gypse avec lequel on fabriquait du plâtre. Les ruines de l’ancienne plâtrerie reposent sous la carrière. Des trois fours (photo 1) dans lesquels le gypse était chauffé à 150° pour enlever l’eau, il ne reste que l’entrée et les murs. Après plusieurs jours de séchage, le plâtre était trié sur un tamis puis broyé dans une auge circulaire en pierre dure (photos 2 et 3) ; les sacs de plâtre descendaient ensuite le long du toboggan sculpté dans le rocher (photo 4 profil : on le devine entre les deux avancées rectangulaires) puis chargés sur des tartanes (photo 5) amarrés devant le petit quai de chargement.

1 – un four       2 – une meule      3 – le broyage autrefois

 

img_4512r.miniature.JPGimg_4514r.miniature.JPGmeules-platre.jpg

4 – le quai entre les deux avancées   5 – la tartane

img_4516r.miniature.JPGtartane-1.jpg

img_4517r.JPGimg_4521r.JPGAprès la visite de la plâtrière, le rythme s’accélère : il s’agit de trouver la première cache Massif d’Alon #1 le Grenier du circuit encore inexploré de Seal13. Chacun cherche dans un endroit différent, le plus vite et le plus consciencieusement possible, les enfants vers le bas, les grands vers le haut. Soudain Christian brandit fièrement la boîte aux trésors ! Il est le premier à l’avoir trouvée.
img_4529r.JPGimg_4527r.JPGLa Pointe Grenier1 offre un point de vue sur la baie des Lecques. Elle bénéficie, depuis l’antiquité, d’une situation géographique stratégique permettant la surveillance et la défense de la baie. Simple tour de guet au moyen-âge, on y trouvait une véritable batterie durant la seconde guerre mondiale. La tour de vigie a été maintes fois reconstruite au cours des siècles. La poudrerie servait à stocker les munitions. Je ne reconnais ni l’ancienne chapelle (transformée en logement d’officier) ni le casernement dont il ne reste que des murs en ruine.

img_4533r.jpgimg_4535r.JPGLe sentier se fait ensuite beaucoup plus étroit et longe la falaise jusqu’à la Pointe Fauconnière en hommage aux faucons pèlerins et faucons crécerelles qui y nichent. faucon-pelerin.jpgLe faucon pèlerin (photo Serge Hansi du site Nature Photo), espèce protégée, est un grand faucon vivant souvent près des falaises côtières. Sa caractéristique est sa robe barrée de blanc et noir sur le ventre. Son envergure est comprise entre 95 et 115 cm ; son piqué est fulgurant sur ses proies : en vol, c’est le plus rapide au monde 180km/h. Assez rare chez les êtres vivants, voilà une espèce où le mâle (600-750g) est plus petit et plus léger que la femelle (925-1300g)… Il se fait plus rare aujourd’hui, d’ailleurs je n’en ai pas vu, mais soyez sûr qu’il vient nicher sur les falaises marines entre Saint-Cyr et Bandol.

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