Ce n’est pas la première fois que je passe à l’oppidum de Roquepertuse ; en 2007, 2008, et 2009 avec ma nièce avec qui j’étais montée jusqu’au sommet de la colline Sainte-Propice. Je pars en direction du plateau de l’Arbois.
Le parking se trouve près du parcours sportif dans un espace boisé. Le quartier a pris le nom d’un grand domaine Prends-toi-Garde appelé ainsi sur le cadastre napoléonien (section B1 Roquepertuse et la Garenne, 1832) appartenant à Pignon P. dit le Cadet. Au bord de l’Arc il est à l’époque entouré d’amandiers, oliviers et vignes et doit bien rapporter à son propriétaire.
Ce n’est pas le seul domaine portant un verbe à l’impératif , comme une mise en garde ; il existe au moins neuf Prends-toi-Garde en France dont six en Dordogne et un Prends-Garde-à-toi à Saint-Michel-en-Brenne ; il y a aussi Regarde-moi-Venir à Grambois ou Regarde-Venir à Lambesc et Grans. Serait-ce la proximité d’une tour ou d’un lieu de surveillance en haut d’une colline proche ? Ou comme ici un lieu de chasse prisé où il vaut mieux prendre garde aux coups de fusil ?…
Cette section du cadastre La Garenne – lieu boisé où les lapins vivent à l’état sauvage – rappelle que les lapins de Velaux fort réputés, étaient dégustés au Buffet des Quatre Tours tout proche. Qui n’a pas mangé de lapin de Velaux n’a pas mangé de bons morceaux, écrivait L. Gleize-Crivelli dans Le Petit Marseillais du 14 août 1898, à l’occasion de l’ouverture de la chasse.
Après avoir longé le pied sud de la colline, dans un quartier résidentiel, je repère pour une prochaine fois le petit sentier botanique fléché et qui, en 18 panneaux, arrivera jusqu’à la chapelle au sommet ; pas prévu aujourd’hui.
Carrefour du Val-des-Vignes. Ce vaste domaine de deux cent hectares acquis par le Département des Bouches du Rhône en 1991, est entrecoupé de multiples sentiers, cultures de vignes, restanques, et descend jusqu’au bord de l’Arc. En 1934, c’était un des trois grands domaines de Velaux mis en vente aux enchères. La description du journal Le Petit Provençal, 4/1/1934, témoigne de l’importance du domaine (maison de maître à 11 pièces !).
Je délaisse le Val-des-Vignes pour une piste large qui monte, monte, passe par la Brèche laissant à gauche le sommet du Collet Redon ; les cyclistes sont heureux dans la longue descente. Cet ancien chemin de Roquepertuse se prolonge jusque sur le plateau de l’Arbois, un autre descend à Velaux.
Mais avant, au loin côté est, j’arrive à repérer le pylône à haute tension qui supporte le nid d’aigles de Bonelli qui y est installé depuis plus de 30 ans. Sans doute le seul couple au monde qui ne niche pas dans les falaises. Sous peine d’être épinglée par les gardes nature, je ne peux vous le situer avec précision…
Chaque année, un agent de la RTE monte en haut du pylône, récupère les aiglons, les descend dans un sac à dos puis les replacent, bagués, dans leur nid ; ainsi ils seront suivis au long de leur vie.
Peu de risque d’électrocution vu l’écartement des câbles et l’envergure de l’oiseau. Ce n’est pas la même chose pour les lignes à moyenne tension. La Provence, 6 juin 2011.
Ils se nourrissent de petits mammifères dont certainement les lapins du secteur. Pour préserver leur tranquillité, certains chemins proches du pylône sont désormais fermés aux randonneurs.
J’ai détesté la descente sur Velaux par une piste caillouteuse, désagréable et risquée pour les chevilles. Ce chemin de l’Arbois mène à Velaux que l’on voit bien de là haut avec sa tour. Je passe devant la maison du sculpteur Rosario Cilia qui fait des sculptures en pierre, métal, marbre, serpentine et… galets. Le chemin plus sympathique désormais croise celui de Marseille.
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