Figuerolles, Martigues


J‘entends parler depuis longtemps du parc de Figuerolles1 Paul Lombard, à Martigues, entre étang et parc d’activités ; avec Anne, nous partons pour une courte découverte, profitant d’un déplacement obligatoire pour récupérer en mairie ma nouvelle pièce d’identité ; j’y avais fait une incursion lors de la randonnée Balcons de Caderaou. noter que ce parc municipal a des horaires d’ouverture et de fermeture différents au cours de l’année, et qu’il est fermé de mi-décembre à mi-janvier. Deux parkings : une entrée principale à l’ouest et une entrée de service au sud au bout du chemin de Figuerolles. C’est par là que nous sommes arrivées, nous arrêtant à la loge du gardien pour demander quelques renseignements ; il semble s’ennuyer et ne disposer que peu d’informations ; nous récupérons cependant un plan, le dernier…

Nous sommes parties un peu à l’inspiration, surprises de trouver beaucoup de vestiges ruraux, le premier étant un puits puisant son eau dans la nappe phréatique. Nous sommes dans le domaine Deverville, industriel de la grande bourgeoisie marseillaise qui avait acheté 18 ha de terrain à Figuerolles.

[Comme il] était friand de chasse au faisan et d’équitation, cette propriété lui servira de résidence secondaire. […] Mais les nouveaux habitants sont aussi des industriels spécialisés dans la fabrication du savon, et pas n’importe lequel : le savon de Marseille. Ils vont donc exploiter les cultures d’olivier.  [ndlr : Félix Fournier et Calixte Ferrier, créateurs des savons Le chat, avaient investi à Figuerolles]

La Provence 28/08/2016

Côté ouest, un très long mur d’enceinte puis au loin ce qui ressemble à une tour maigrichonne : c’est le curieux château d’eau du domaine ; au pied, la représentation de racines de yuca en ciment armé, et un peu plus haut une fausse fenêtre rouge qui n’est pas en brique mais en simple mortier. Sur le monument de 1899, tout est en trompe-l’oeil, conformément à l’art des rocailleurs à la mode sous Napoléon III.

Un autre vestige du domaine rural, un bâtiment à deux entrées avec tout proche son réservoir… et une vanne d’hydrocarbures qui appartient plutôt au patrimoine industriel…

https://www.martiguesbouge.fr/le-saviez-vous/du-cote-des-archives/figuerolles-mille-et-une-richesses

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Gardanne-Meyreuil : circuit inter-urbain


Partie du classique parking du pavillon de chasse du Roy René, j’ai choisi un parcours facile inter-urbain ; j’ai retrouvé le GR2013 – dans une partie commune avec le GRP Sentier Provence mines d’énergie – que je n’apprécie pas trop malgré les efforts des auteurs pour éviter la route.

Parc derrière le pavillon de chasse

Pour rejoindre puis traverser la route très passante D7 d’Aix à Gardanne, j’ai traversé le parc derrière le pavillon de chasse. Après être passée devant l’écomusée de la forêt, je monte la route allant vers le quartier de Roman et Meyreuil, bordée le plus souvent d’un sentier aménagé à droite, tout en petites bosses.

cheminée de Gardanne

Bien surveiller le balisage qui tourne à droite dans les bois au niveau d’une ligne électrique, permettant de voir les deux tours de réfrigération de la centrale à charbon et la fameuse cheminée de 297m de hauteur de l’usine de Gardanne. Je redescends sur le chemin de Roman (une route en vérité !) qu’il faut suivre sur 3 km. Sur la gauche, entre les maisons, vous pourrez deviner les contreforts du Montaiguet, la colline des Aixois.

Oratoire Benoit Labre

Avant de tourner à droite dans le chemin de Roman, en écartant les herbes folles qui le masquent, l’oratoire de Saint-Benoit Labre (Amettes 1748 – Rome 1783), saint du XVIIIe et pourtant peu connu, qui s’est réfugié dans la grotte de Chicalon dans le Montaiguet durant son court séjour à Aix en 1773. De ce carrefour, vous pouvez vous y rendre ; à lire dans ce blog Sur les traces de saint Benoît Labre. Partout où il est passé, un oratoire a été élevé : vous en trouverez un à Beaurecueil, au Tholonet, à Gémenos, depuis 2016 au sanctuaire de saint-Gens au Beaucet, Artigues,… Biographie

Dans le village de Meyreuil où il s’arrêta et trouva asile dans la famille Lafarge (célèbre depuis pour ses ciments, chaux et béton), il prédit que ses descendants feraient de grandes réussites en affaires, faits exacts qui arrivèrent par la suite.

Route Europe chrétienne
Lieu-dit Le Château

Arrivée sur la commune de Meyreuil. Les deux GR se séparent. Bientôt je quitte la route pour un chemin balisé par un panneau portant un petit bonhomme bleu ; il passe au lieu-dit Le château dont la particularité est qu’il est doublé d’un chemin pour la promenade des chiens !

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De la glacière à la chapelle Saint-Pancrace de Puyloubier


Tout a commencé lorsque, en étudiant le cadastre napoléonien de Puyloubier (= colline des loups), je repère un petit cercle marqué ‘glacière’ dans le bois de la Glacière ; je n’ai rien vu lorsque j’ai parcouru le sentier vigneron qui passe pourtant bien près. André m’envoie une photo aérienne sur laquelle il l’a repérée. J’en profite donc pour ajouter quelques points d’intérêt.

Nous partons de la cave des vignerons, passons devant le lavoir communal, le parking des Vertus et descendons le chemin un peu boueux menant au vieil oratoire Saint-Roch. Nous longeons le bois jusqu’à être à l’aplomb de la glacière dont on aperçoit les ruines depuis le chemin.

Une construction couverte en ogive pourrait être une ancienne source ; nous avons été surpris de l’humidité présente partout : beaucoup de puits, ruisseaux, citernes, lavoirs témoignent de ce passé hydraulique.

Bien que proche de celui-ci, la glacière n’est pas si facile d’accès : terrain embroussaillé, raide et glissant, bois mort au sol, il faut grimper tout en passant au dessus des obstacles. Murs épais, toiture écroulée, 5 m de diamètre intérieur ; on devine cependant l’entrée par laquelle on chargeait la glace à rafraîchir l’hiver ; l’intérieur est comblé et colonisé par une végétation humide. Où étaient le(s) bassin(s) de congélation ? devant la glacière ou près de la source du domaine la Tour ? A l’arrière côté vallon, à l’accès un peu risqué (c’est André qui a pris le risque !) se trouve probablement l’évacuation des eaux de fonte.

Une glacière est une construction souterraine, couverte, dans laquelle on accumule de la glace que l’on a fait geler l’hiver dans des bassins, pour la récupérer l’été ; au XVIIe, petit âge glaciaire selon Le Roy Ladurie, c’était encore possible même à faible altitude. La glace est transportée sur des charrettes jusqu’au lieu de débite. Ceux qui sont assez riches paient un impôt sur la parcelle où elle est construite.

Puyloubier n’est pas indiqué dans les actes notariés étudiés par Jean Proust dans Développement des glacières provençales au XVIIe siècle et la glacière de Pélissanne, Actes de la première rencontre internationale sur le commerce et l’artisanat de la glace, Brignoles, 1994, ce qui nous prive de sa datation. La majorité des actes concernent les bourgeois, marchands et hôteliers. Comme celle de Puyloubier est en ruine en 1826, on peut supposer qu’elle date du XVIIIe et qu’elle a été construite par le propriétaire précédant Louis Camoin, de Marseille.

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