Refuge Baudino par la Torque


Une randonnée sur la face sud de la Sainte-Victoire, au départ du parking du Saut du Loup, qui m’a plutôt surprise : aride et dégagée habituellement, ici, pendant un long moment, on traverse une zone boisée et de garrigues ; au vu des formes et de la composition de certaines roches, différentes de chaque côté de la Torque1, on évalue le témoignage des bouleversements tectoniques. Le temps est gris, quelques gouttes de pluie assombriront les photos mais ça vaut le déplacement.

Album partagé : cliquer sur les points en haut à droite
(plus d’options, diaporama)
La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Le domaine départemental de la Torque, ce sont 91 hectares situés sur la commune de Puyloubier auquel on n’accède qu’à pied. Au loin la Torque en forme de couronne aplatie et pentue qu’il me faudra contourner pour atteindre le refuge. Le sentier étroit, parfois difficilement repérable, sinue jusqu’au pied de l’énorme rocher aux formes dodues fortement inclinées. Alors que je suis proche du rocher, je vois arriver de Saint-Ser un grand rapace qui plane longuement, très haut dans le ciel. Dans ce coin de nature, où courent lièvres et petits rongeurs, nourriture principale des aigles, je me plais à imaginer qu’il s’agit de l’aigle de Bonelli si rare à la Sainte-Victoire. Tout en bas, la ferme de Genty.

Lors de la première phase tectonique importante, une compression brutale entraîne la formation d’un pli anticlinal dans la région de Sainte Victoire. L’érosion de ce nouveau relief engendre des éboulis qui une fois cimentés formeront les brèches visibles à la Torque. La faille du Delubre représente une limite naturelle : il s’agit de l’endroit où la partie occidentale  de la falaise sud se décale d’environ 200 m par rapport à celles du Pic des Mouches.

Association pour le Reboisement et la Protection du Cengle et Sainte-Victoire

Plus je monte, plus je distingue clairement la forme de cuvette du plateau du Cengle (qui fut un lac il y a fort longtemps). Tapissé de mosaïques de verdure, avec quelques habitations éparpillées (dont la célèbre ferme templière de Bayle), le plateau est couronné d’une barre de calcaire blanc que l’on voit encore mieux depuis l’autoroute A8.

La Barre du Cengle est constituée de strates épaisses de calcaire massif. Elle présente un grand nombre de diaclases orthogonales aux strates. Localement, ces diaclases favorisent la circulation d’eau et la dissolution de la roche. Peu à peu, les diaclases s’élargissent et des blocs écroulés se retrouvent au pied de la barre. Extrait de la lithothèque de l’académie d’Aix-Marseille

La montée est de plus en plus difficile sur un sol caillouteux parfois dérapant ; le ressaut rocheux au pas de la Torque, assez impressionnant vu d’en bas, se franchit avec prudence derrière le rocher de la Torque. Après une petite erreur d’aiguillage, je repère la trace rouge sur les rochers. L’arrivée sur ce balcon naturel, dans l’îlot de verdure entourant le refuge Barthélémy Baudino, est un vrai réconfort. De là haut, au delà du Cengle, le regard balaie « la plaine de l’Arc, l’agricole Trets, l’industrielle Rousset, la chaîne du Regagnas, les monts Auréliens ».

Continuer la lecture de Refuge Baudino par la Torque

La chapelle Saint-Eucher sous la falaise des Rochers Rouges


Certes cela ne constitue ni une randonnée, ni une balade à part entière : vous pourrez donc ajouter cette découverte à la randonnée De Mirabeau au pont de Mirabeau ou quitter l’autoroute A51 pour la D996 entre Aix-en-Provence et Manosque. Mais ce coin est si chaud sous la falaise dorée de Roches Rouges, si respectable avec sa chapelle toujours entretenue, si romantique avec ses nombreux graffitis laissés par les gens de passage, si curieux avec sa ruche d’abeilles sauvages gavée de rayons de miel, que je ne peux résister au plaisir de vous en parler. Une marche de quelques minutes seulement.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Falaises des Rochers Rouges

Des falaises hautes d’environ 80 m, s’étirant sur 1000 m au sud-est du village de Beaumont-de-Pertuis, creusée d’anfractuosités, grottes et avens exposés plein sud-est, d’où la présence d’espèces méditerranéennes en limite de leur aire habituelle de répartition. L’artiste Don Jacques Ciccolini a été inspiré par ces rochers. Et si vous observez bien sa toile, la petite chapelle Saint-Eucher y est représentée. Exposition « Don Jacques Ciccolini / L’atelier du paysage » en coproduction avec l’Atelier Cézanne et Michel Fraisset.

Chapelle Saint-Eucher

A peine visible depuis l’autoroute, la chapelle Saint-Eucher (Eucher, évêque de Lyon) intrigue ; lorsqu’on a la chance de l’apercevoir tout contre son rocher, on se dit, comme mon collègue qui passe devant chaque jour : ‘Il va falloir que j’y aille un de ces jours’.

Elle est entourée de plusieurs bâtiments en ruine, un ancien prieuré dépendant du monastère Saint-André à Villeneuve-les-Avignon. Un autel de pierre, une porte derrière donnant sur le presbytère, des murs sans décoration, ici tout est sobre mais entretenu.

Graffitis

Ce lieu, connu des locaux, est devenu lieu de pélerinage. Que d’inscriptions d’amoureux ou simples voyageurs ayant laissé définitivement la trace de leur passage ! Cela me rappelle les inscriptions rencontrées dans la bergerie des pierres écrites d’Abriès (Hautes-Alpes). J’ai pu ainsi retrouver Martine ayant gravé la pierre presque 50 ans auparavant, alors qu’elle était enfant !

Ici en 1901, deux italiens MOREL Cesare et Macchetto Virgilio ont mémorisés leur passage en ces lieux.

Ruche sauvage

La première ruche sauvage d’abeilles à miel que je découvre dans la nature. J’en avais entendu parler par la lecture d’un texte de Mistral lors de sa course au Rocher de Cire dans les gorges de la Nesque (voir les gorges de la Nesque, évocation de Frédéric Mistral). L’incessant ballet des abeilles que l’on peut observer avec une paire de jumelles, prouve qu’elle est toujours en activité.

En savoir plus sur Les murs à abeilles de Provence

Pour terminer, nous passerons au monument en l’honneur des résistants tombés le 20 août 1944, 5 jours après le débarquement sur les côtes de la Méditerranée .

Image de l’itinéraire, 450m A/R, 16 m dénivelée, 15mn (quelques km sur la gauche après le pont Mirabeau en direction de Manosque sur la D996)

Pirivigier


IMG_7246.JPGIMG_7249.JPGDépart de Chateauneuf de Chabre, hameau de Grange Neuve pour le Serre1 de la Croix (balisage jaune). Nous trouvons une place près du lavoir. Bien balisé au départ, vers 643m d’altitude le sentier censé tourner à gauche vers les ruines de Courantille n’est pas visible : le balisage a changé. Il continue désormais vers l’est passant devant une maison troglodytique creusée dans la terre ocrée. Nous y entrons, observant en sortant, avec curiosité, le travail de l’abeille maçonne dans la roche tendre. « Sitôt un emplacement trouvé, elle fait des allers et retours sur le sol pour y ramasser de la terre pour fabriquer un ciment pour constituer les différents compartiments dans lesquels elle installe ses oeufs et du nectar pour les futures larves ». Des centaines de petits trous, certains encore operculés par un mélange de sable et salive, ont transformé la paroi en véritable passoire.

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

Topoguide de Pirivigier sur le site Buëch rando (attention ! le balisage sur le terrain est différent de celui figurant sur la carte de ce site, entre la cabane troglodytique et le sommet du Pirivigier)

L’album photo de cette randonnée, en une autre saison, jm foulon

Continuer la lecture de Pirivigier