Jusqu’à la veille de la rando, j’étais en liste d’attente sur O.V.S. Marseille ; vers 19h, j’apprends que j’intègre la liste principale et peux participer ; Maurice, notre guide, m’écrit un mot pour me rappeler qu’il y a plus de 800m de dénivelée, sous-entendu : ce n’est pas une rando facile. Mais je suis confiante : à mon rythme, habituellement je peux vaincre le dénivelée. A 7h le matin, je confirme le covoiturage avec Pascale qui me donne rendez-vous à la Chevalière. Voiture remplie avec 4 personnes : en route pour les Omergues, petite commune des Alpes-de-Haute-Provence dans la vallée du Jabron ; aujourd’hui composé de hameaux et maisons isolés, ce village, au moyen-âge, avait un habitat groupé et perché avec un château, au quartier de la Fontaine. Mouralis D., Les phénomènes d’habitat dans le massif des Baronnies (Préalpes du Sud), In: Revue de géographie alpine. 1924, Tome 12 N°4. pp. 547-644
Population des Omergues 1836 : 743 ; 1881 : 496 ; 1906 : 310 ; 2011 : 129 soit 3.8 habitants au km2. Vers 1884, 30 habitants sont morts du choléra en une seule journée. Gazette agricole n°237 17/08/1884
Maurice nous attend devant le bar des Omergues ; le panneau coloré Bistrot de pays évoque ce concept inventé dans ce département pour redonner vie aux petites communes rurales. Souvent, ces bistrots sont les seuls points de services de proximité encore présents au sein des villages.
Le label Bistrot de Pays a été créé en 1993. Un Bistrot de Pays est un café ouvert à l’année et situé dans un petit village rural. […] Les Bistrots de Pays s’engagent à constituer un point d’information touristique. Ils mettent en valeur autant que possible les produits et recettes du terroir.
Quel plaisir d’y déjeûner après une rando… ou entre deux petites balades ! j’ai dégusté l’agneau de Sisteron à Niozelles, une tarte à Chateauneuf Val Saint-Donat à la fin d’une rando, un repas gastronomique à Mallefougasse et suivi une conférence sur ‘le sexe des bories’ dans celui d’Ongles ! Une idée à suivre pour les randonneurs : les randos-bistrot.
Après un peu d’attente des retardataires, la longue file de plus de 20 personnes venant de toute la région paca et même d’au-delà, s’échauffe en prenant la route ; rapidement un sentier prend la relève et traverse des champs de fleurs sauvages. Le quartier s’appelle l’Adret et bénéficie en effet de l’exposition au Soleil. Après un chemin partiellement pavé, c’est un sentier classique caillouteux qui monte, monte, et montera ainsi jusqu’à 1433m d’altitude avec quelques passages un peu plus plats. Mais cela représente quand même une pente à presque 8% !
D’abord nous découvrons le fruit de la pivoine, formé par 3 à 5 follicules tomenteux1 étalés horizontalement ; c’est la forme qu’a pris le carpelle après la fécondation ; à l’intérieur de l’enveloppe protectrice, se trouvent l’ovaire, le style et le stigmate muni de papilles pour mieux capter le pollen ; après plus de 3 km de marche depuis le départ, la première pivoine sauvage grande ouverte séduit les marcheurs venus pour elle.
A la différence des pivoines cultivées qui comptent de nombreuses rangées de pétales imbriquées les unes dans les autres, la Pivoine sauvage possède des fleurs à une seule rangée de 5 à 8 pétales. Avec ses grandes fleurs rouges, ses étamines jaunes aux stigmates rouges, ses grandes feuilles aux multiples divisions, elle peut être identifiée facilement en lisière de certains bois clairs des Alpes du sud. Les fleurs sont pollinisées par les insectes. La floraison se fait en une semaine, entre avril et juin. C’est pour cela qu’il vaut mieux partir avec un guide qui saura quelle est la meilleure période d’observation. Il en existe plusieurs sous-espèces qui se différencient surtout par leurs folioles2 (nombre, couleur, aspect dessous). Je n’ai ni compté ni observé le dessous des feuilles : je ne peux que supposer qu’il s’agit de la pivoine mâle. Plante rare et protégée, elle ne doit pas être cueillie.