* L’ermitage de Cucuron par Vaugines


Inspirée d’une page pleine de grandes photos, trouvée sur le site de belrando (merci Muriel), cette randonnée a toutes les caractéristiques que j’apprécie : des tronçons variés en terrain et paysages, des centres d’intérêts nombreux et provisoirement, de faibles difficultés techniques.

J’ai eu un peu de mal à trouver une place de parking en ce dernier dimanche de janvier. Je commence par une petite boucle à l’intérieur du village, côté sud-est.

Near Cucuron village, Serge Robert

Fontaine de l'obélisqueTour de l'HorlogeBeaucoup de ruelles anciennes ; les fontaines portent toutes la mention « eau d’agrément non potable » ; l’horloge et la cloche de la ville ont été ajoutées vers 1540 sur une tour de la première enceinte médiévale ; le beffroi d’aujourd’hui à trois étages est surmonté d’un campanile du XVIIè dont le clocheton sert de support à une croix. Sous cette croix, un ornement en forme d’insecte, un charançon, était sensé protéger les récoltes de céréales. D’après Cucuron-Luberon.com. La fontaine de l’obélisque au bassin hexagonal, porte six mascarons, six têtes féminines dont la bouche recrache l’eau. Une pancarte rappelle qu’il était interdit de salir l’eau de cette fontaine, en y lavant son linge par exemple. Place de l'arbre de maiEglise ND de BeaulieuAprès la belle place caladée qui accueillait l’arbre de mai, j’entrevois l’église Notre Dame de Beaulieu : énorme portail orné d’un tympan à décor géométrique, nef romane, chapelles ajoutées au XVIè. A l’intérieur, un bas-relief en marbre de l’Assomption attribué au sculpteur Pierre Puget et le reliquaire de Sainte-Tulle, patronne du village.

Le Mai à Cucuron, Pierre CrouxLe Mai de Sainte Tulle […] est la fête la plus traditionnelle du village : […] elle résulte d’un vœu que la population du village a fait lors de la grande peste de 1720. Pour supprimer ce fléau […], les habitants promirent à Sainte Tulle de lui consacrer […] un peuplier aussi haut que l’église. Illustration de Pierre Croux dans son ouvrage Rebelote

L’orgue Marchand très ancien et rare, dont il ne reste que 4 jeux (1614, restauré plusieurs fois) a attiré le grand organiste Gustav Leonhardt en 2001 lorsque le directeur du prestigieux Festival International de la Roque d’Anthéron y organisa son concert annuel.

Portail GinouxLavoirJe passerai devant deux des six anciens lavoirs de Cucuron alimentés par les sources du Luberon. Le premier du XIXe siècle est situé sous l’angle Sud-Est de la deuxième enceinte, couvert par un appentis porté par trois piliers de pierre ; le second à l’angle de la rue de l’Annonciade et du moulin à huile ; ils possèdent encore leur barre de suspension pour le linge. enceinte médiévaleFace au portail Ginoux, les enseignants ont de quoi faire un cours sur les fortifications médiévales ! Au pied de la rue du moulin à Huile, en levant la tête, vous verrez l’enceinte et les ruines du village primitif.

GR97 sentier des vignesJe quitte maintenant le village par la route de Vaugines puis rapidement par le chemin Sourd qu’emprunte également le sentier balisé des vignes. Entre champs et résidence, au calme, je rejoins le village de Vaugines ; GR97un couple s’arrête brusquement pour observer un faisan sautiller devant eux. Je tenterai en vain de le capturer avec mon appareil photo tout en prêtant un peu d’attention aux racines et aux bosses rocheuses du sentier ; Le village de Vaugines depuis le sentier champêtredu sentier champêtre, le village de Vaugines apparaît sur son piédestal. Au carrefour suivant, un vaste bassin recueille l’eau du ruisseau de Laval.

Continuer la lecture de * L’ermitage de Cucuron par Vaugines

Balcons de Caderaou


Rando avec Majo aujourd’hui. Nous partons pour Saint-Mitre les Remparts, au bord de l’étang de Berre qui a si mauvaise réputation, par un balisage jaune donc a priori sans difficulté. La FFR conseille de ne plus se garer sur le petit parking Gouin pourtant toujours signalé, mais sur celui de la plage de Massane juste à côté. Le Caderaou1 ou cadaraou est une colline qui culmine à 127m d’altitude sur le flanc de laquelle nous allons circuler.

Plages « istréennes » : Massane, par Flapcri ; cette cache est désactivée temporairement depuis le 29 janvier 2014

Plage de Patorgue : descendre sur la riveLe tracé balisé longe la plage ; à la seconde plage, nous descendons par un petit escalier sur le sable : un vieux panneau de bois du CG13 indique le chemin. Là, on dirait un classique sentier du littoral, tranquille et agréable avec son petit pont de bois et ses mini-dénivelés. Nous essayons d’identifier au nord la chaîne de montagne que nous voyons au loin : d’après la fiche, ce serait le mont Ventoux ; je l’admets, n’ayant pas trop le sens de l’orientation… mais je me soigne en ce moment avec la formation de François Jourjon, de randonner malin !

Le sentier du littoral de l'étangPanneau sur le sentier d'interprétationLe sentier serpente ainsi, montant et descendant, poursuivant tout droit vers un petit escarpement rocheux. Nous suivons un sentier pédagogique avec de vieux panneaux complètement délavés. Presque au sommet du plateau, les chemins sont nombreux et le balisage absent ou pas visible : nous nous contentons de maintenir la bonne direction, celle qui descend vers le rivage. Un beau mur de pierre sèche sur une cornicheUn sentier rocheux en escalierLes barres rocheuses parfois s’écroulent sous le travail de l’eau. En haut d’une corniche, un long mur de pierre sèche rappelle qu’autrefois la colline était occupée par de rudes travailleurs. Le chemin alterne à nouveau montées et descentes : nous dominons maintenant l’étang. Le sentier monte en escalier sur des paliers rocheux, traverse un étroit pont de bois, nous apprend que les feuilles de l’érable sycomore ressemblent à celles du platane et que le cèdre peut vivre plusieurs siècles.

Ruine de la LoubièreDans la descente, nous hésitons ; la lecture du topoguide nous laisse perplexes : nous prenons un chemin qui n’est peut-être pas le bon mais qui nous mène au bon endroit, à la ruine de la Loubière qui porte la trace du balisage. Sur la carte IGN, je relève deux allusions au loup : la loubière et la fontaine du loup, toponymes qui témoignent de l’existence ou de la peur du loup. Sur le site geneprovence d’ailleurs, même s’il ne rapporte pas d’histoire de loups dans ce coin, indéniablement les loups au xixè vivaient bien dans le coin (Aubagne, Aix, Pertuis,…) et n’attaquaient pas que les animaux…

Environnement karstiquenous avons encore raté le balisage. Laisse de moules, palourdes, myesLe chemin se rétrécit, entre dans un univers karstique creusé de petits abris sous roche, longe la barrière d’un enclos (enfin ce qui a dû être un enclos mais à l’abandon aujourd’hui) puis se perd au sommet d’une falaise : demi-tour ! à l’enclos, c’est à gauche qu’il faut tourner, Enfin nous approchons de la côte et là, ce qui nous frappe, c’est la quantité énorme de coquillages (des moules surtout) en plusieurs vagues parallèles, qui couvrent la plage. C’est la bonne heure et un endroit idéal pour pique-niquer. le plateau de Vitrolles, la chaîne de l'Etoile ?Nous nous installons face à l’étang. Deuxième exercice d’identification des montagnes en face de nous, donc à l’est : nous reconnaissons facilement le plateau de Vitrolles ; au delà, Majo pense à la Sainte-Victoire.

Au vu de la quantité de moules déposées sur le rivage, nous nous demandons si ces petites bêtes sont mortes naturellement ou à cause de la pollution. Les laisses de mer, constituées d’organismes morts depuis longtemps, sont amenés sur le rivage après un épisode de fort vent ; quelquefois en quantité anormale suite à un épisode d’anoxie… D’après le témoignage d’un ancien pêcheur, autour des années 1950, la vente de moules parfaitement saines, était lucrative. Aujourd’hui les pêcheurs récoltent des naissains de moules pour les mettre en élevage, preuve que la santé de l’étang s’est améliorée, mais elles doivent intégrer des parcs à moules pour y être purifiées.

Les coquillages de l’étang de Berre

Une asperge sauvage aurait-elle décidé d'attaquer Majo ?Après le pique-nique Majo m’initie à la cueillette d’asperges sauvages. Un indice ! une asperge qui a trop poussé dépasse la végétation environnante. Celle de la photo se penche au dessus de la tête de Majo : elle mesure plus d’un mètre de haut. Si la tête se coupe facilement avec les doigts c’est signe qu’elle sera tendre. Dés la mi-février, les versants sud, proches des côtes méditerranéennes voient apparaître les premières asperges sauvages. Fin mars c’est plutôt la fin de saison.

J’ai donc fait une omelette aux asperges (merci Majo qui les a lavées et étêtées).

  • 4 oeufs pour une poignée d’asperges sauvages
  • huile d’olive
  • sel, poivre, persil.
    Faire revenir les asperges dans une poêle avec de l’huile d’olive. Casser les œufs, saler, poivrer, ajoutez du persil haché et battre l’omelette. Une fois les pointes d’asperges dorées, faire cuire l’omelette et consommer chaud.

Continuer la lecture de Balcons de Caderaou

Les Tours Gros par l’étang du Pourra


J‘ai choisi Saint-Mitre les Remparts et le Circuit les Tours Gros pour profiter ensuite du week-end photographique 2012, 11è édition ; dans plusieurs lieux publics – hôtel de ville, maison de la jeunesse et du social, restaurant municipal, bibliothèque Vaillant, la Manare -, les clubs photos exposent leur travail ; Audrey Deleuze, l’invitée d’honneur, expose sur le thème de ‘la Sainte-Victoire’ à l’école maternelle Edouard Vaillant ; elle a fourni une partie des photos du diaporama de l’exposition 2012 organisée par l’association des Amis de Sainte-Victoire à Saint-Antonin sur Bayon.

Partie du parking de la Manare, presque plein en milieu de matinée, je traverse le village que je découvre. Les remparts furent construits au début du XVè siècle et existent encore dans leur quasi totalité aujourd’hui. Je découvre le poète Louis Brauquier et même Robert Guidicelli, l’instituteur assassiné à Lyon par la Gestapo le 9 août 1944, soit quelques jours avant le débarquement en Provence. Il avait participé à la libération du premier département français : la Corse.

Un passage piéton permet de passer sous la route sans danger ; au loin la chapelle Saint-Michel sur son promontoire ; le balisage bleu est bien présent mais de petite taille : ouvrez l’oeil ! l’ancien chemin de Fos se prolonge jusqu’à une ruine où il faut obliquer à droite ; le sentier s’approche de l’étang du Pourra, quelques mètres sous le niveau de la mer : parce qu’il est particulièrement boueux, emprunté par les chevaux, je ne peux éviter de marcher dans la gadoue ; mais confiante en mes baskets outdry Columbia (voir le test effectué dans la note Du Caramy à la chapelle Saint-Probace), je n’essaie même pas de l’éviter ; je les lave ensuite dans le ruisseau pour être présentable à l’exposition de cet après-midi. La végétation est si haute que je ne pourrai voir le plan d’eau temporaire du Pourra. Le sentier longe la ligne à haute-tension, les énormes pylônes (les pokémon comme les appelle Lilou, 6 ans) aux boules colorées côtoient également le pipeline Total. Où la nature ? Un ancien sentier abandonné mène à la citerne rouillée des Olivets, un autre matérialisé sur la carte IGN est désormais propriété privée : plus d’accès direct à l’étang.

La montée vers les Tours Gros, à droite juste après les ruines, particulièrement ravinée, traverse un bois ; les VTT descendent à vive allure ; les multiples chemins de traverse peuvent représenter un piège si vous ratez les traces bleues ; de gros rochers curieusement creusés de multiples alvéoles, ont été fouillés par des amateurs de fossiles. D’ici, l’étang du Pourra est bien visible mais je ne repère aucun oiseau. Du plateau, je peux voir le village de Saint-Mitre. Dans la descente, je perds deux fois le balisage, passe dans une décharge peu  avant la route. De l’autre côté de la route, le sentier barré protège une ‘propriété privée’ : la suite du circuit est pourtant là, à nouveau traversée par un bois ; attirée par une affiche placardée contre un arbre, j’imagine qu’un chasseur a dû perdre son chien ; mais non, c’est une annonce pour la vente d’un meuble porte-fusils ! Le souterrain pour les piétons évite la route très fréquentée, passe devant le cimetière puis rejoint le parking.

Petite visite au moulin restauré (il date de 1625) ; quand on regarde la carte de Cassini, on s’aperçoit que ce n’était pas un mais cinq moulins qui existaient à Saint-Mitre. De silo à grains, celui là est redevenu moulin à vent. La bluterie1 était probablement en dessous, c’est pour cela qu’on y monte par des escaliers.

Après un bref pique-nique, je pars voir l’exposition de photos. Parmi les photographes des clubs photos, on reconnait déjà ceux qui savent trouver l’angle, le sujet qui sortent de l’ordinaire ; dans les photos d’Audrey Deleuze, les nuages et le ciel ne sont pas anonymes ; chaque détail prend de l’importance puisqu’il participe au tout. Audrey se lève tôt et passe des heures dans la Sainte-Victoire, belle en toutes saisons sous son objectif ; quant à la photo choisie pour l’affiche, on dirait presque qu’elle est ‘fabriquée’, irréelle, mais non, c’est bien la vraie Sainte-Victoire…

Itinéraire 7km 2h déplacement (2h30 au total) 107m dénivelée

1Bluterie : la bluterie est le réservoir dans lequel tombe la farine après être passée dans la meule.