*** De Notre Dame de Grâces au monastère Saint-Joseph à Cotignac


IMG_0114.jpgIMG_0121.jpgParcours sur les traces de deux miracles ayant eu lieu à Cotignac1. Nous prenons le chemin qui démarre à l’oratoire Sainte-Anne. En haut de  l’impasse, nous traversons la route et montons sur le chemin des Pélerins, large escalier qui mène à Notre Dame des Grâces de Cotignac.

Dès le début, un chat s’approche de nous et se frotte à nos jambes. Il fait froid et nous nous étonnons qu’il ne recherche pas la chaleur. Nous montons, il monte ; nous nous arrêtons pour faire une photo, il nous attend ; même quand nous sinuons, il ne nous perd pas ; nous entrons dans le diorama2, il nous suit.

Un chat qui agit comme un chien ! Il nous accompagne jusqu’à la cache de carfantin. mais le ne la trouve pas Cotignac #4 : Notre Dame de Grâces par carfantin.

La météo à cet endroit aujourd’hui et à 3 jours

IMG_0133.jpgIMG_0113.jpgBien que seuls visiteurs en ce jour de janvier, nous devinons qu’en période d’été, le site doit être très fréquenté : un magasin de souvenirs, un distributeur de boissons, un parking aménagé, tout indique qu’un large public y est accueilli, et depuis longtemps. En 1660, la présence de cabarets sur les deux lieux de pélerinage Notre Dame et Saint-Joseph, fournissaient de gros revenus à la commune ; le seigneur du lieu – le comte de Carcès – fit un procès à la commune pour les récupérer. Qui devait conserver la juridiction de ces sanctuaires et toucher les bénéfices ? la commune s’en sortit par un stratagème ingénieux.  Elle céda ses droits à la communauté des Pères de l’Oratoire de Notre Dame des Grâces (moyennant quelques arrangements), à charge pour eux d’ester en justice. Le comte se trouvant maintenant devant une communauté indépendante  sachant faire valoir ses droits, dut s’incliner. Le récit entier

IMG_0157.jpgLe 10 août 1519, un bûcheron, Jean de la Baume, gravit le mont Verdaille. Comme d’accoutumée, il commence sa journée par prier. A peine s’est-il relevé qu’une nuée lui apparaît, découvrant la Vierge Marie, et l’Enfant Jésus dans ses bras, qu’entourent Saint Bernard de Clairvaux, Sainte Catherine martyre, et l’Archange Saint Michel. […] Elle s’adresse alors à Jean « Allez dire au clergé et aux Consuls de Cotignac de me bâtir ici même une église, sous le vocable de Notre Dame des Grâces et qu’on y vienne en procession pour recevoir les dons que je veux y répandre. Jean garda pour lui le message… ce qui lui valut une seconde apparition de la Mère de Dieu et des Grâces ! Cette fois, il s’y résolut et redescendit au village sans attendre.

IMG_0139.jpgIMG_0130.jpgEn 1637, le Frère Fiacre a une soudaine révélation intérieure : pour que la reine ait un enfant, elle devait demander publiquement qu’on fasse en son nom trois neuvaines de prières, dont la première à Cotignac, à Notre-Dame-de-Grâces. Le 5 septembre 1638, Louis XIV naît. En 1638, Louis XIII consacre la France à la Vierge Marie, ce qui nous vaut un jour de fête le 15 août de chaque année. En 1660, Louis XIV, accompagné de sa mère, fait un pèlerinage à Notre-Dame-de-Grâces. C’est ce que racontent les scènes du diorama2. Dans les comptes de la commune, on peut voir les dépenses faites pour leurs majestés, lors de cette visite : 24 pots de confiture dite coutignac1, 20 boîtes de fruits secs divers, des raisins de Marseille, pommes et poires royales, 24 douzaines de galettes, 70 bouteilles de vin muscat de pays pour un total de 53 livres 24 sols. J’aimerais bien savoir ce que ça représente en euros aujourd’hui…

Notre Dame de Grâce, site officiel de Cotignac
Dans le Bulletin de la Société d’études scientifiques et archéologiques de la ville de DraguignanSociété d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, Draguignan, 1855-1955, je vois que la procession a eu quelques difficultés à se maintenir au long des années. En cette période de guerre et de famine, pour inciter les plus pauvres à quitter leur travail durant une journée, on a même payé les gens pour qu’ils participent à la procession !

En 1714, pouvoir est donné au consul de rétribuer ceux qui assisteraient à la procession,
En 1735, le premier consul de Cotignac propose à ceux qui assisteront à la procession à notre dame de Grâces de Cotignac de leur donner les 10 écus distribués habituellement pour acheter la poudre de guerre lors de la bravade de Saint-Gervais,
En 1745, monsieur d’Abeille se charge de rétablir la procession si le conseil le dispense de payer la taille de sa terre roturière de Ponton (cela ressemble à de la corruption de fonctionnaires !)

Continuer la lecture de *** De Notre Dame de Grâces au monastère Saint-Joseph à Cotignac

*** La Roche Amère ou le vieux village de la Roque


photo_aerienne_la_roque.jpg

Vue aérienne des gradins de la carrière, de la chapelle et des ruines du château médiéval – extrait du site de l’IGN www.geoportail.fr –

IMG_0555.jpgIl fait froid ce matin à Villeneuve ; pour nous réchauffer, Ti’Mars… a préparé le café, j’ai préparé le Lusse bröd (pain de Sainte-Lucie), spécialité des pays nordiques finement parfumé au safran (saupoudré de sucre glace, ça c’est une idée à moi !) que l’on mange le jour de la Sainte-Lucie (13 décembre), début de la période des fêtes. J’ai adapté la recette à la machine à pain. Mais si j’en crois mes deux compagnons de route, il n’en est pas moins bon pour autant.

Pâte à pain à mettre dans l’ordre préconisé par la machine ou dans cet ordre :

  • 120ml lait porté à ébullition dans lequel on fait infuser environ 0,5 gramme de stigmates de safran (ou une dosette) hors du feu pendant 15mn
  • 120ml d’eau tiède
  • 50g beurre en pommade
  • lusse_brod_photo_menyse_com.jpg200g farine blanche
  • 2.5g sel
  • 1/2 tasse de raisins secs
  • 75g sucre de canne en poudre
  • 50g d’amandes en poudre
  • 200g farine blanche
  • 1 sachet de levure de boulanger

Garniture :
1 oeuf battu dans du lait

Mettre sur le programme ‘pâte’. Diviser la pâte en 12 parts égales et en faire des boudins. Leur donner différentes formes en S, en étoile (en coupant le boudin en 2), en U renversé. Facultatif : laisser fermenter au chaud pendant 30mn sous un film huilé.  Préchauffer le four à 200°. Badigeonner les gâteaux avec l’oeuf battu dans le lait. Faire cuire 10 à 15mn. Se mangent un peu chauds ou froids saupoudré de sucre glace.

IMG_0548.jpgIMG_0542.jpgNous traversons le village de Villeneuve ou Vilo Novo de la Roco. La tour de l’horloge nous intrigue parce qu’elle ne sert qu’à cela, donner l’heure. On s’attend toujours à ce qu’une tour sert à surveiller. Nous montons jusqu’au point de vue figurant sur la carte. Un peu déçus, nous reconnaissons au loin la montagne de Lure, les Monges, les alpes enneigées. Si la descente repérée par Ti’Mars… à travers bois est raide et caillouteuse, elle a l’avantage d’être rapide.

IMG_0580.jpgIMG_3134r.JPGLIMG_0570.jpge Luberon se termine à Villeneuve, au niveau de la carrière de la Roche-Amère qui exploite des calcaires urgoniens pour le granulat. Au loin la chapelle Notre Dame de la Roque (Notre Dame des Rochas au XVIIIème siècle) n’est qu’un petit point au milieu de la verdure. Quand nous arrivons près de l’accès à la carrière, de grands panneaux nous annoncent une propriété privée  mais c’est le seul accès au castrum, site occupé depuis la plus haute antiquité. Notre Dame de la Roche est perchée au sommet du piton rocheux dominant le confluent du Largue et de la Durance.  Elle fut donnée en 1150 à l’abbaye de Saint-Gilles par l’évêque de Sisteron Pierre de Sabran. L’abside est flanquée au nord des restes d’une absidiole romane curieusement intégrée, soudée dans le nouvel édifice. Au sud, au XVIIème siècle, il y avait un ermitage achevé d’être démoli  en 1972 : il figure sur la carte de Cassini de 1778. La chapelle a été restaurée il y a une trentaine d’années. Jauge Saugnac pour la fissure de la façadeSur la façade, un expert a posé une jauge sur une fissure à lèvres parallèles pour en mesurer l’écartement : les importantes vibrations du sol causées par le travail d’extraction dans la carrière déstabilisent l’édifice. Sur le vernier, je peux lire que l’écartement est de 10.2mm mais en combien de temps, un an, dix ans, trente ?

IMG_3162r.JPGIMG_3159r.JPGancienne archère ?

plan_castrum_villeneuve.jpgIMG_0597.jpgEn grimpant jusqu’au sommet, nous longeons l’ancienne enceinte avant d’atteindre les vestiges de la forteresse du Moyen-Age. Le donjon, construit sur le rocher, est de taille impressionnante : nous dominons la vallée et le village de Volx. Une archère a été dégagée. Aux alentours se trouvait l’ancien village de la communauté de la Roque de Volx, abandonné pour difficulté d’accès, en 1443, au profit du nouveau village. IMG_0604.jpgDe nombreux tas de pierre en témoignent. La translation s’est effectuée à la suite d’un accord entre la communauté et les seigneurs de Brancas de l’ancien village de La Roque. La Haute-Provence monumentale et artistique, R. Collier, Imprimerie Louis Jean, Digne, 1986
Translation de la communauté de la Roque de Volx au lieu actuel de Villeneuve, Loth, Léon de, Annales de Haute-Provence, tome XXII, société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence, 1928 – 1929
Le site a été fouillé en premier lieu par Pierre Martel, fondateur de Alpes de Lumière, à partir des années 1950 (plan du chateau extrait de cet article) La carrière de la Roche AmèreP. Martel, Associations et Environnement en Haute-Provence, Les Alpes de Lumière, n°74/75, 1981. ll incite ceux qui voulent sauver le site à se regrouper en association de défense Les Amis de Villeneuve en 1980. Celle-ci fait officiellement des fouilles sous l’égide de la DRAC en 1981, 1982 et 1983 et crée le musée archéologique en 1985. Un lieu riche d’histoire qui risque de disparaitre complètement.

Continuer la lecture de *** La Roche Amère ou le vieux village de la Roque

Roquepertuse


IMG_9645R.JPGJournée d’initiation au geocaching pour ma nièce lilloise. Moi, je connais : j’y suis venue  en octobre 2007 puis revenue en octobre 2008 : entre temps, le site de l’oppidum (Velaux) a été mieux présenté au public et de nouvelles découvertes ont été annoncées ; la colline Sainte-Propice n’a pas changé : un chemin en contrebas permet d’en faire le tour, un autre d’y monter. la balade débute sous les pins puis se prolonge en plein soleil. Des pylones haute tension dénaturent le paysage.

A cette époque j’avais cherché un petit bar restaurant de village mais personne n’avait pu me conseiller. Aujourd’hui il existe  le

Bar Hôtel Restaurant du cours
15 place François Caire
13880 Velaux
tél  :   04 42 87 93 85

Emilie et Nicolas qui vous accueillaient sur la place du vieux village, ont fermé depuis.

IMG_9648R.JPGIMG_9641R.JPGRoquepertuse est un petit plateau surmontant d’une dizaine de mètres la vallée de l’Arc. Oubliez ce que vous saviez de cet oppidum : de nouvelles recherches interdisciplinaires ont quelque peu apporté des éléments nouveaux. « Appartenant à la catégorie des oppida celto-ligures du Midi de la France, le plateau de Roquepertuse a été l’objet de nombreuses fouilles qui ont permis de mettre au jour une fortification […] et d’établir l’histoire du site. Il s’agirait donc  bien d’un lieu de culte commun à tous les villages de la région.IMG_9652R.JPG Une réinterprétation du style des guerriers assis a fait que les archéologues privilégient aujourd’hui une origine plus ancienne pour ces statues : celles-ci remonteraient au moins au Vème siècle avant notre ère. « […] la révision des mobiliers céramiques et métalliques a permis de proposer une datation plus haute (transition IIIème– IIème siècle av. J.-C.) pour la destruction finale du site. […] les statues doivent être désormais disposées sous un portique largement ouvert sur l’extérieur et établi sur l’une des terrasses du cirque rocheux, en contrebas du plateau ».

Vestiges retrouvés sur le site

IMG_9636R.JPGPour accéder au sommet de cette colline, on débute sur un chemin le long d’une oliveraie ; il tourne et retourne en larges lacets jusqu’à un mur. « Roquepertuse et Entremont tombent aux mains des romains en 124 avant J.-C. La vallée de l’Arc connaît alors un essor exemplaire : des aqueducs, de nombreuses villas et fours à potiers témoignent de sa vitalité économique […]. IMG_5709R.JPGIMG_5714R.JPGDéjà on cultive la vigne, l’olivier et le blé. La densité de la population est telle que les terres plus hautes et plus pauvres de Sainte Propice et le Plateau des Amandiers sont à nouveau exploités. Un commerce prospère trouve des débouchés dans les grandes villes voisines d’Arles, Aix et Marseille, mais aussi dans tout l’empire romain.  » Extrait du site de Velaux

IMG_9638R.JPGIMG_5710R.JPGSte Eutropie est la soeur martyrisée de Saint Nicaise, premier évêque de Reims ; elle mourut de la main des Vandales avec son frère, en 407. Les pèlerins demandaient à la sainte de leur être propice et de leur éviter les coups maladroits dont on revient « estroupia »… Les excès et les débordements auxquels se livraient alors les pèlerins, et dont se plaignait le curé, poussa l’évêque à interdire cette manifestation de dévotion populaire en 1752. La chapelle qui porte son nom déformé, a été restaurée partiellement, sans toiture, uniquement des murs mais avec de jolis reflets dorés au soleil couchant. Au sommet de la colline Sainte-Propice, nous rencontrons un geocacheur, Serge Robert, qui repart aussi vite qu’il est arrivé, redescendant la colline du côté opposé, le plus difficile d’accès. Comme nous, il est venu pour la cache de Bob_13 Le sanctuaire de Roquepertuse et son oppidum.

2002 : un nouveau dinosaure, baptisé Atsinganosaurus velauciensis (dinosaure tzigane de Velaux) est découvert à Velaux par Xavier Valentin, chercheur à l’université de Poitiers. D’après la revue Accents, 213, octobre 2012.

Du haut du plateau, le majestueux aqueduc de Roquefavour apparait au loin.

IMG_5706R-300x225.jpg

Sainte-Propice Velaux, 7km445 2h depl 162m dénivelée