Boucle panoramique de la cave des vignerons de Martigues


La cave des vignerons de la Venise Provençale (= Martigues) me remet le petit guide de randonnée-découverte de trois boucles sur les sentiers vignerons. Comme il est tard dans la matinée, j’opte pour la boucle panoramique de 11 km. Des chiffres et des lettres en marron sur le guide papier illustrent les points d’intérêt ; en bleu, les points de repère sur le terrain. Le parking est tout trouvé : celui de la cave, route de Sausset, déjà plein quand j’arrive.

Il me faut parcourir 600 m le long de la D5 assez passante ; peu avant le feu, je reconnais saint Michel sur son piédestal, installé à côté du Clos Saint-Michel, quartier dans lequel une permanence de la police municipale est exercée. Quand on tourne à droite sur le chemin des Jardins, ça commence à aller mieux : on côtoie des vignes et je repère le A pour le cépage grenache.

Grenache : originaire d’Espagne, c’est le cépage emblématique des Coteaux d’Aix-en-Provence, vinifié principalement en rosé ; assemblé avec le Cinsault, il donne du rosé de Provence. Selon le guide p.6.
Un charmant sentier qui domine les vignes prend la relève après la dernière maison ; il grimpe puis se meut entre colline et vignes jusqu’au quartier des Jourdans ; je laisse à droite une ancienne ferme en ruines, son écurie et derrière son aire de battage  ; ce quartier rural de moins de 10 constructions en 1817, est aujourd’hui un quartier résidentiel. Je me trouve bientôt au point 3 où se détache la longue boucle de la Venise provençale (19 km).
Le point 3 se situe à  l’extrémité est d’un gisement de gypse s’étalant jusqu’au hameau de Saint-Pierre, exploité en souterrain jusqu’en 1989, déplacée à l’est de la D49 en 1985 ; à la fin de l’exploitation, certains étages ont été remblayés, certaines zones sujettes aux fontis1 sont clôturés Observatoire régional des risques en PACA, ancienne mine de Saint-Julien-les-Martigues. Les trois sondages à gauche du chemin ont déterminé que le toit de gypse serait à plus de 50m de profondeur ; rien de visible au point 3, pour moi c’est frustrant…
L’entreprise GEOSTOCK (GEOSEL aujourd’hui) souhaitait utiliser les  cavités de gypse pour y stocker des hydrocarbures comme à Manosque. Une étude du BRGM de 1973, avec une centaine de sondages, n’a pas pu assurer qu’ils pourraient être stockés à niveau variable. Etude du BRGM, mine de Saint-Pierre,1973
Pour en savoir plus sur le stockage d’hydrocarbures dans ces cavités : Les sentiers de Bellevue
Avant l’entrée dans les bois, je continue sur le chemin des Audibert qui coupe celui du Barquiou qui ramène directement à la cave par la boucle des cépages ; je coupe la D5 direction le Trou du Loup. Que de toponymes à base de loup en France ! et que de Trous du Loup : à Corbières (04), Salernes (83), un quartier à Ventabren (13), un autre à Villeneuve (04), etc.

Mars 2021 : un charnier de huit chèvres a été découvert au Trou du Loup. Ici pas de loup mais probablement une manière de se débarrasser de chèvres divagantes ; elles seraient 500 dans le massif de la Nerthe. En janvier, 3 autres sur la plaine d’Escourillon. Elles s’attaquent aux cultures.
Sur la route de la Côte bleue, six grands panneaux avertissent désormais les conducteurs du danger due chèvres divagantes pouvant traverser la route et provoquer des accidents.

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Le castellas de La Fare


Sur la carte, le parcours semble court et facile : 73 m de dénivelé pour atteindre le castelas, 125 m pour le point culminant de la randonnée. Mais c’est sans compter sur la nature du terrain…
Pas de ruines du castellas signalées sur le cadastre napoléonien (A1, 1831) ni sur la carte d’état-major ni sur celle de 1950. Il réapparaît sur la carte actuelle, preuve de l’intérêt des citoyens pour leur patrimoine.
Le castrum de La Fare est signalé pour la première fois dans le testament de Raymond des Baux le 7 septembre 1170. Selon La Fare-les-Oliviers, Michel Millet & Félix Laffé, Coll. Le temps retrouvé, Ed. Equinoxe. Ces ruines ont donc plus de 800 ans.

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Avec le vent et la température ressentie

Départ du parking près du cimetière, non loin du terrain de sport. Première surprise : la commune a prévu un terrain pour promener son chien ! Assez rapidement, l’étang de Berre apparait dans toute étendue avec ses hautes cheminées et ses fumées ; nous lisons rapidement le premier panneau d’éducation à l’environnement, consacré au globulaire turbith qui fleurira à partir de janvier. Impossible de ne pas remarquer une « vraie » (selon le sens primitif) restanque parementée des deux côtés barrant le vallon de Lerissé.
Nous sommes en vue du castellas depuis l’ouest : quelques murailles à double parement entre lequel existe un blocage de pierres d’éboulis liées au mortier à la chaux, un grillage le long de la falaise, des murs construits directement sur le rocher à flanc de falaise, rien de facilement identifiable pour le moment.

Ce dernier [le castellas] faisait partie d’un système de signalisation couvrant les voies d’accès vers l’intérieur des terres [ndlr : les Opies (Eyguières), Notre Dame de Cuech (Sainte-Croix, Salon), Sulauze (Miramas). Histoire de La Fare

C’est là que l’aventure commence ; un sentier bien marqué au départ dépasse la première enceinte de pierres en courbe encore bien nette ; la montée est de plus en plus raide, caillouteuse, nécessitant parfois un effort pour se hisser plus haut. Vestiges du deuxième rempart. André a trouvé le meilleur passage et atteint le sommet du castellas tandis que je m’égare trop à l’est dans les éboulis et suis obligée de redescendre pour remonter le long d’un passage bordé de pierres qui pourrait être l’entrée. D’après le plan de Rinalducci de Chassey, je suppose que nous sommes entrés dans le noyau castral en passant par l’emplacement de l’église .

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Les sentiers vignerons, Trets


Décembre 2021, ce n’est pas le moment pour parcourir les sentiers vignerons tels que sur le descriptif remis par la cave Lou Bassaquet de Trets : Florian, de l’office de tourisme de Trets, m’avait informée qu’il devait être rebalisé car certaines parties étaient devenues privées ; le balisage est donc parfois absent, parfois présent mais avec de mauvaises surprises ; cependant, j’ai réussi à trouver un itinéraire praticable qui est un mix entre le sentier long et le court.

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Après l’achat d’un sandwich en centre ville, je vais jusqu’à la cave pour retirer le dépliant du sentier vigneron. Le marché paysan est installé devant et le cellier est plein de monde. Je passe sous la voie ferrée Gardanne-Carnoules, puis près du kiosque (1932).

17 juin 1944 : un officier allemand juché sur le kiosque, prononce des paroles menaçantes au cas où des armes seraient trouvées dans les maisons. Le maire se porte garant de la loyauté de ses administrés, allant jusqu’à donner sa parole d’officier. En fin d’après-midi, les allemands n’ont rien trouvé : les tretsois regagnent leur maison. d’après Trets actu

Dès l’avenue Marius Joly, la vue sur Sainte-Victoire est inhabituelle : le plateau du Cengle barre le massif qui émerge au-dessus des toits. Au carrefour suivant, l’oratoire Saint-Barthélémy est construit sur une pyramide tronquée. Barthélémy est un des douze apôtres, patron des bouchers, des tanneurs et relieurs.

Aix, 25 Août. La fête de Trets [Saint-Barthélémy] ne s’est point terminée sans à-coup. A la suite d’une dispute survenue entre les nommés Rigaud et Pepita, dans le bar des Joyeux, ce dernier tira sur son antagoniste trois coups de revolver dont un projectile atteignit Rigaud au biceps droit. […]
Son coup accompli, Pepita a pris la fuite et malgré les plus actives recherches de la gendarmerie, il n’a pu être arrêté. On croit que la cause initiale […] est due à une rivalité de femme. Le Petit Provençal, 26 août 1910, site retronews

Après le Chemin de Saint-Esprit, j’entre dans les vignes ; ce spectacle d’automne est un ravissement de couleurs : nuances de brun, de jaune sur terre, gris bleuté pour les montagnes et un bleu pur pour le ciel. Près du vallon de Bourdin, le rouge du feuillage, définitivement égaie la nature. Au fond le mont Aurélien dominant la plaine de l’Arc, avec son bec caractéristique. Ressourçant. Le sentier d’exploitation longe une belle allée d’arbres avant de rejoindre la route de Bendel.

Je passe pour la première fois à côté d’un champ de vignes cultivées en cordon, une technique ancienne que l’on trouvait dans les manuels d’agriculture du XIXe. Chaque branche charpentière sera palissée2 le long d’un fil tendu à l’horizontale à 40 cm ou 80 cm de hauteur.

Afin d’assurer un travail efficace de la vendangeuse un palissage est dressé2. Cette technique permet la taille en cordon de Royat. Les ceps sont mieux alignés sur le rang. On évite ainsi des blessures graves à la vigne […] la Syrah exige 2 fils de plus, dits « fils releveurs » qui vont éviter aux rameaux de se courber vers le sol. Extrait du guide du sentier Lou Bassaquet p.5.

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