* Pertuis, dans les vignes et le long du canal


Un circuit familial présenté sur le site ecobalade que je vous propose avec deux versions inédites :

  • logo ffspla version originale balisée de jaune, repérée de temps à autre par des logos FFSP, part du centre où vous devrez trouver une place pour vous garer ; elle vous permettra de découvrir quelques vestiges de l’histoire de Pertuis et longe partiellement le canal de Cadenet à partir de Salle de Guien
  • la version initiale améliorée réduit les passages sur route, longe le canal de Cadenet chaque fois que possible ; les modifications sont signalées sur l’image de l’itinéraire en bas de page
  • la version écourtée évite le centre du village en démarrant à la piscine (parking facile) ; le passage par les terrains de tennis nécessite que le portail soit ouvert, ce qui devrait être le cas dans la journée.

LavoirDécrite ici, la version améliorée. Départ du parking de la poste en passant par les maisons anciennes ; le lavoir Saint-Jacques oeuvre d’un maçon pertuisien en 1851, a remplacé une fontaine plus vieille de 1509 ; il est surmonté d’un fronton triangulaire ; l’eau arrive de chaque côté et se déverse dans un bassin en forme de trèfle. Un lavoir avec deux bassins vient s’adosser au mur de la fontaine. Tour Saint-JacquesLa tour Saint-Jacques, l’une des sept tours de l’enceinte médiévale, est le témoin le mieux préservé des fortifications. Elle est surmontée d’une plate-forme protégée par un crénelage à mâchicoulis ; l’étage s’ouvre sur le chemin de ronde.

en longeant l'avenue pierre augerun arbreNous quittons le centre du village par l’avenue Pierre Augier en montée douce et continue ; un sigle rouge de la FFSP nous guide ; quand on quitte la zone urbaine, sur la barrière DFCI à gauche, une croix jaune incite à rester sur la route mais de nombreux joggers empruntent le sentier en surplomb ; plutôt que de marcher sur une route dangereuse, nous décidons d’en faire autant. Nous longeons les champs en contre-bas du camping, nous nous enfonçons finalement à l’intérieur des terres. La première fois sur ce parcours, je m’étais assurée auprès de deux chasseurs postés là que je pouvais utiliser ce sentier d’exploitation. Lorsque nous rejoignons la route nous n’avons plus que 150 m à peine pour atteindre la voie communale de la Devention : c’était donc une bonne idée.

VignesCette voie macadamisée est plus calme, côtoie les vignes du Petit Callamand ou les champs, et offre une vue élargie sur la Sainte-Victoire difficile à identifier sous cet angle. Après les vignes, le Domaine Les Brulotssentier se rétrécit au niveau du vallat de Lebrète ; descente dans le vallat de Lebrètedeux chasseurs attendent en vain le gibier à plumes. Nous plongeons dans le vallat par un étroit sentier puis passons devant le superbe domaine des Brûlots.

Au lieu-dit Tournemire, deux silos à grain élancés brillent au soleil ; ce sont ceux de l’élevage d’oies (entre autres volailles) de la ferme Cancargaut qui pourra vous fournir en foie gras durant les fêtes. Avant de tourner à droite vers les Vagues, nous levons la tête en direction des rapaces aux cris stridents qui tournoient haut dans le ciel : des faucons crécerelles probablement qui, après une brève montée en altitude, pratiquent un vol stationnaire dit Saint-Esprit face au vent en battant des ailes à grande vitesse et en baissant la tête pour observer le sol pendant quelques secondes (extrait de wikipedia) ; le chemin des Vagues ne veut pas dire que nous sommes au bord de la mer : Vagues est le nom d’une ancienne famille de Pertuis qui avait acquis une bastide dans ce quartier :

Jean Vague achète, le 6 février 1775, une bastide et son affart à Marguerite de Bessière, héritière des hoirs de Jean Joseph Brunet (maire de Pertuis en 1704 mort de la peste en 1720). Depuis la fin du XVIIIè siècle et jusqu’au début du XXè siècle cette bastide a appartenu à la famille Vague. D’après patrimoine de la ville de Pertuis

iris en bordure de cheminLa bastide de Tournemire a changé plusieurs fois de propriétaires : elle appartient d’abord à la famille Monier dont le père est médecin du roi, puis à la famille Vagues, puis au marquis Joseph Léonard de Castellane (1761-1845 Marquis d’Esparron, fondateur et 1er Président de la Société Archéologique du Midi de la France), enfin à la famille Michel.

La route le long du canalNous arrivons maintenant sur la route de la Loubière qui n’a pas de trottoir ; au départ vous pourrez marcher sur la droite le long des champs de chênes mais ensuite ce sera sur la route ; au domaine rural de l’Abbaye – pas d’abbaye pourtant –, la berge du canal passe par les portails du domaine. Immédiatement après, vous pourrez continuer sur la route ou en bordure du champ (privé), puis au carrefour suivant, sur la berge du canal de Cadenet (1850/1870) ainsi dénommé car il servait à amener l’eau… à Cadenet.

le pont vers la DuranceAu même endroit (voir photo ci-contre), une option de 3km aller/retour, s’offre à vous : les berges de la Durance ; la route traverse le vallat de Garance puis les deux passages à niveau, entre dans la zone humide des bords de Durance ; au niveau du pont de chemin de fer (ligne Marseille-Gap), de vieilles marches d’escalier mènent à un ancien bâtiment SNCF donnant sur le pont de la ligne SNCF reliant Meyrargues à Pertuis  ; La Durance et la Sainte-Victoire en fondLe pont de chemin de fer entre Meyrargues et Pertuisescalier menant à la voie ferréemême si l’allure du train n’est pas celle d’un TGV, attention danger ! Ensuite, vous arriverez au bord de la Durance où vous pourrez faire un agréable arrêt près de la rivière, si l’heure vous convient. Retour au carrefour par le même itinéraire ; prenez la rive gauche du canal jusqu’au pont suivant où vous changerez de rive.

GardeselleDe l’autre côté de la route, l’Etang des cerises propose de pêcher la truite ; au loin sur une hauteur la bastide de Gardeselle (autrefois Gargacelle2) avec son imposante façade, suscite notre admiration. Composée aujourd’hui de 10 appartements totalement neufs avec deux jardins collectifs aménagés.

Construite en 1552, reconstruite en 1613 pour Jean Aymar, viguier1 et garde-sceau de Pertuis, elle abritait sous le même toit le logis du maître, le logis du fermier et les parties agricoles.

le fond du canal à secLe canal est en période de chômage durant 3 semaines réparties sur janvier et février, voire plus longtemps si des travaux importants sont à réaliser. Syndicat mixte du canal Sud Luberon ; le fond à sec laisse voir les galets recouverts d’algues ou mousse noire.
la chapelle du domaine CallamandNous sortons du canal pour emprunter le pont et prendre notre pique-nique au soleil ; quand nous reprenons notre chemin, c’est sur la rive gauche du canal ; Majo a repéré la chapelle de l’Arche du domaine du Grand Callamand perchée sur sa colline. Ce petit bâtiment isolé que jouxte la friche d’un ancien jardin en carrés a fait l’objet d’une restauration légère en septembre 2014. Nathalie et Albert Souzan, les propriétaires, ont confié à Renaud Arrighi la réalisation de 50 m2 de fresques intérieures et de 4 vitraux. Nous passons près du pont du viguier1 (le viguier possédait une maison dans ce quartier) ; les promeneurs sont plus nombreux ; dans la plaine, des champs à perte de vue.

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Boucle de Ganagobie par le canal de Manosque


Circuit inédit qui conjugue la découverte du plateau de Ganagobie et celle du canal de Manosque, dont les berges sont en principe uniquement

affectées au personnel d’exploitation pour l’entretien et l’exploitation des ouvrages conformément aux statuts de l’ASCM et à l’ordonnance 2004-632 du 1er juillet 2004. La Filiole 14, avril 2011

Tout commence par une belle descente dans des sentiers ravinés qui coupent les lacets de la départementale plutôt spectaculaires. Dans l’un des virages, le GR, profondément creusé, est impraticable et je serai obligée de suivre la route sur quelques mètres pour le récupérer plus loin.

Tout en bas, avant de suivre le canal, je retrouve le pont romain de Ganagobie, sur le Buès, découvert assez tardivement lors de la prospection systématique des ponts sur la via Domitia. La voie romaine, si elle a facilité la communication et le commerce, servit plus tard de voie d’invasion aux Lombards. Datant du début IIè siècle, 30m de long, 10m de hauteur, une seule arche reposant sur des culées massives, ce pont romain est toujours utilisé par la petite départementale qui le traverse.

L’entrée sur le canal de Manosque est précédée d’un classique panneau d’interdiction de circulation ; le long du canal, la promenade est à vos risques et périls. En période hivernale ont lieu les travaux de réhabilitation : trois tronçons du canal maître à Ganagobie ont fait l’objet en 2008/2009 d’un recuvelage1 des berges. Si le danger est donc moindre en hiver, période de repos du canal, il existe néanmoins quand le canal est en eau : beaucoup d’ouvrages d’art devront être traversés en posant parfois le pied sur une surface étroite ou non sécurisée. Enfants turbulents, s’abstenir !

Le canal de Manosque

  • L’acquisition des terrains et les travaux ont été exécutés par l’Etat entre 1881 et 1926.
  • En 1977, l’entretien et l’exploitation du canal de Manosque sont remis en affermage2 à la Société du Canal de Provence.
  • En 2004, lancement de l’élaboration d’un Contrat de Canal.
  • Les eaux distribuées par le canal de Manosque sont dérivées de la Durance. La prise actuelle est située dans le barrage de l’Escale à Château-Arnoux
  • 13 communes traversées réparties sur 6 cantons, desservies en eau brute par le canal de Manosque.
  • surfaces irriguées multipliées par 6 entre 1950 et 2000, passant de 270 ha à 1800 ha.
  • Le canal maître mesure 57 km et les filioles3 représentent un linéaire d’environ 250 km.
  • 3 500 adhérents dont seulement une cinquantaine sont agriculteurs.

Quant à ceux qui jettent dans le canal la carcasse de leur voiture, ils ont eu une bien mauvaise surprise quand celui-ci a été vidé en août 2012 car l’immatriculation de la quarantaine de véhicules a été remise à la police qui fera une enquête pour retrouver leur propriétaire. Ceux qui auraient fraudé leur assurance sont passibles d’une peine de 5 ans de prison et d’une amende de 375 000 €…

L’eau du canal s’en va les carcasses de voitures dansent

De nombreux ouvrages d’art jalonnent ce parcours escarpé : un pont-aqueduc (64 sur la totalité du canal) avec rambarde métallique, un autre sans protection qui domine le vide (Mal-Pas), un ponceau4 et ses pierres mal jointoyées entre lesquelles l’herbe repousse. Deux des ponts portent un numéro (11.70, 11.67) qui vraisemblablement représentent leur distance en km par rapport à la prise d’eau du barrage de l’Escale. Le canal devient souterrain, je le retrouve un peu plus loin creusé directement dans le rocher. Il devient plus étroit ; la végétation qui colonise ses bords est celle des zones humides comme le rouge du cornouiller sanguin ou les joncs. Le canalAprès le gros tuyau disgracieux, je retrouve les berges du canal, construites différemment : d’un côté, assemblage de pierres à cinq faces, de l’autre une surface bétonnée lisse. Au pont-aqueduc du ravin de Pont-Bernard, parmi les aménagements plus importants, je reconnais une martelière5. De façon à partager la ressource en eau, une distribution « au tour d’eau » impose la mise en oeuvre des arrosages à des heures pré-définies.

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Balade insolite sur les bords du canal du Verdon à Peyrolles en Provence


Balade insolite et sans grand danger sur l’ancien canal du Verdon (à vos risques et périls cependant…) pour qui sait faire preuve de prudence. Les berges sont généralement en bon état ; parfois un à-pic vertical de plus de 2 mètres de chaque côté, sur une berge étroite où le pied n’a que quelques centimètres d’espace libre de chaque côté, procure la sensation d’être un découvreur des temps modernes ; parfois au contraire, la marche se fait sur le sol à côté de la berge ; ou bien dans le canal dans lequel on peut se sentir enfermé, sans aucune visibilité sur le paysage environnant. Pas de balisage pour ce parcours inédit.

Ce canal désaffecté depuis 1970, a pris la relève du canal Zola devenu insuffisant. Le 15 août 1875, l’eau du Verdon arrivait à la fontaine de la Rotonde, traversant la Haute-Provence puis les communes au nord d’Aix-en-Provence, mais l’inauguration avait eu lieu avec les eaux du canal Zola. C’est une partie située sur Peyrolles que nous parcourons aujourd’hui. Je vous avais déjà présenté une partie sur Venelles jusqu’à l’aqueduc de Parrouvier.

IMG_7513.JPGIMG_7497.JPGNous partons de la citerne 250, citerne de la plaine de Leuze, écrite en grandes lettres avec deux fautes d’orthographe ! Pour l’aller, nous choisissons de marcher sur les berges qui réservent parfois la surprise d’un arbre mort qu’il faut enjamber : la balade commence à un premier tunnel qui ne semble pas d’époque suivi d’une martelière1. Quelques ouvrages d’art jalonnent le parcours : tunnels, pont-aqueduc2, passerelle. Les parois du canal sont parfois inclinées (ce qui permet de descendre dans le fond du canal sur les fesses !), parfois verticales. En fonction des terrains rencontrés et du type de protection des berges, les inclinaisons varient. Celles construites dans la terre sont plus inclinées pour ne pas s’ébouler. IMG_7498.JPGMathématiquement, la forme en trapèze est la plus économique, la plus facile à construire, et celle qui offre le moins de résistance à l’écoulement de l’eau. D’après Dictionnaire des sciences mathématiques pures et appliquées, J.B. Petit, Alexandre André, Victor Sarrazin de Montferrier, Louis Puissant, Bruxelles, Librairie militaire, 1840, Tome 3

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