Pirivigier


IMG_7246.JPGIMG_7249.JPGDépart de Chateauneuf de Chabre, hameau de Grange Neuve pour le Serre1 de la Croix (balisage jaune). Nous trouvons une place près du lavoir. Bien balisé au départ, vers 643m d’altitude le sentier censé tourner à gauche vers les ruines de Courantille n’est pas visible : le balisage a changé. Il continue désormais vers l’est passant devant une maison troglodytique creusée dans la terre ocrée. Nous y entrons, observant en sortant, avec curiosité, le travail de l’abeille maçonne dans la roche tendre. « Sitôt un emplacement trouvé, elle fait des allers et retours sur le sol pour y ramasser de la terre pour fabriquer un ciment pour constituer les différents compartiments dans lesquels elle installe ses oeufs et du nectar pour les futures larves ». Des centaines de petits trous, certains encore operculés par un mélange de sable et salive, ont transformé la paroi en véritable passoire.

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

Topoguide de Pirivigier sur le site Buëch rando (attention ! le balisage sur le terrain est différent de celui figurant sur la carte de ce site, entre la cabane troglodytique et le sommet du Pirivigier)

L’album photo de cette randonnée, en une autre saison, jm foulon

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Circuit des trois chapelles à Digne les Bains


Plus de 25 ans après, je reviens sur Digne-les-Bains pour parcourir la boucle des trois chapelles, un grand classique du dimanche pour les familles dignoises. Les souvenirs qui me restent sont ceux d’un grand champ qui monte doucement vers la chapelle Saint-Vincent et d’une montée un peu longue qui a laissé de bien mauvais souvenirs à mes deux filles qui n’étaient que des enfants à l’époque. Ce fut plus difficile que je ne le pensais mais comme disent si diplomatiquement mes compagnons de route, je n’ai plus le même âge…

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IMG_0271.jpgIMG_7116.JPGNous prenons l’avenue Paul Martin, à droite nous nous engageons sur le chemin en lacets qui monte à travers la pinède en longeant de belles villas. J’apprends par le panneau d’entrée que la restauration de la chapelle Saint-Vincent a été prise en charge depuis quelques années, notamment par un chantier de jeunes. Le sentier est caillouteux et désagréable, à peine matérialisé. Un quart d’heure plus tard, nous nous détournons de quelques mètres pour rejoindre la première chapelle que nous apercevions d’en bas tout à l’heure.

IMG_0284.jpgC’est la chapelle notre-Dame de Lourdes ; IMG_0279.jpgconstruite sur le rocher au-dessus d’une grotte, elle veut ressembler à la vraie cathédrale Notre Dame de Lourdes, mais c’est une construction artificielle, légère qui me fait plutôt penser à un assemblage de briques pour enfants. La grille de la grotte est ouverte : des témoignages religieux ont été modestement déposés sur l’autel. Nous empruntons l’escalier pour nous trouver au niveau de l’entrée. Toiture de bois comme un vaisseau renversé, peintures murales bleues, clocheton, porte de bois. Elle est à l’abandon.

C’est le chanoine Reymond qui fit construire vers 1870 cette étonnante chapelle. Elle est conçue comme une imitation en réduction de la basilique de Lourdes et de son rocher. Elle fut restaurée en 1958, à l’occasion du centenaire des apparitions de Lourdes. Sa voûte fut alors peinte en bleu ciel, avec des bordures rouge et or, qui sont les couleurs de la Provence. Extrait du site sur les chapelles rurales

IMG_7123.JPGNous continuons sur un sentier pierreux ; un des virages est barré par un arbre tombé en travers ; peu de balisage. Nous atteignons enfin le sous-bois annonciateur de la proximité de la chapelle Saint-Vincent. Le grand champ que nous voyions ce matin, quand nous étions de l’autre côté de la Bléone, nous apparaît mieux maintenant, avec son troupeau de moutons gardé par une bergère grisonnante mais heureuse.

IMG_0297.jpgIMG_0294.jpgLa chapelle existait déjà au XIIè siècle. Siège d’un prieuré puis d’un couvent de trinitaires fondé en 1495, démolie pendant les guerres de religion, reconstruite  en 1597, elle était déjà en mauvais état en 1606 mais a traversé les siècles. Elle possède des restes de structures romanes, mur sud en pierre de calcaire schisteux gris, arcs de décharge intérieurs à simple rouleau. Elle est revendue en 1779, transformée en bâtiment agricole en 1790 et revient dans les biens du diocèse fin XIXè.
IMG_7131.JPGIMG_7132.JPGA côté du prieuré de trois étages communiquant avec la chapelle par une porte percée dans le mur, une citerne et un four à pain. Une tour de plan carré accueillait l’escalier et servait de clocher. Des vestiges romans, il ne reste que des bas-reliefs éparpillés en France : le tympan1 mutilé de la porte principale se trouve face à la porte d’entrée de la petite chapelle de la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, le petit bas-relief représentant l’évêque Saint-Vincent dans un musée américain, le troisième chez un particulier.

tympan chapelle St-VincentCHAPELLE SAINT-BERNARD photo Fondation Maeght

Il [le tympan de la chapelle Saint-Vincent] a été placé dans la chapelle [de la Fondation] par les fondateurs Aimé et Marguerite Maeght. La chapelle de la Fondation se nomme chapelle saint-Bernard et rend hommage au fils des fondateurs, Bernard, décédé enfant d’une leucémie.

Je remercie vivement la documentaliste de la fondation qui m’a aimablement transmis la photo de la chapelle.
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Aiguiers et cabanes


Avec le livre 25 balades sur les chemins de la pierre sèche, Florence Dominiquele bec en l’air, 2009, nous n’avons jamais été déçus. C’est le dernier week-end avant mon opération des yeux, aussi avons nous décidé de choisir le Vaucluse et les aiguiers que je rêve de connaitre depuis longtemps. Nous suivrons la randonnée au départ de Villars mais sans faire la variante vers la bergerie de Cabrone que nous ferons le lendemain avec la chapelle Saint-Pierre de Bagnols.

Toutes les curiosités du livre sur Google map avec le repérage du livre sous forme de lettreIMG_6688.JPGs

IMG_6683.JPGDépart du hameau des Grands Cléments et déjà première hésitation au niveau du chemin qu’il faut prendre à droite jusqu’à cet immense enclos délimité par un impressionnant mur de pierres sèches de 2m de haut. Nous le suivons sur 3 de ces côtés, étonnés d’y trouver, bien encastrée dans le mur, une cabane de pierre sèche. Les deux linteaux soumis à de fortes pressions, sont fendus.

APT-030-225x300.jpgLa cabane de chasse suivante est d’élégante facture avec ses 4 petites ouvertures en forme de meurtrières. Nous avons failli rater le sentier sur la droite à peine visible qui mène au lieu-dit les Dégouteaux.

APT_034.jpgAPT_041.jpgAttirés d’abord par une accueillante cabane en dur devant laquelle table et bancs attendent les chasseurs, nous passons derrière sur l’esplanade dégagée où de véritables oeuvres d’art en file indienne, tels des mégalithes, s’élancent vers le ciel.

IMG_6718.JPGNous pénétrons sur le site d’anciens vergers où poussent désormais chênes verts, genévriers, pruniers. La cabane de plan carré est couverte d’une coupole élancée. En passant entre deux genévriers oxycèdres, Ti’Mars… soulève un gros nuage de pollen grisâtre que je récupère dans les yeux. Presque aussitôt je me mets à éternuer. Il pollinise en région méditerranéenne d’octobre à novembre et peut provoquer des pollinoses sévères. Une cabane basse au pied d’un grand chêne devait servir de poste de tir aux chasseurs. Des souches d’abricotiers et de cerisiers prouvent que l’abandon de ce verger n’est pas si lointain. Les propriétaires ont essayé de récupérer l’eau : les rigoles et un morceau de citerne sont encore visibles. La dernière cabane de plan oblong (photo img_6716), avec une coupole de forme ovoïde et rupture de pente, est de forme gouttière comme à Gordes, avec beaucoup de petites fenêtres. Son faitage est couronné de cinq pierres régulières alignées. Un conduit de cheminée maçonné et enduit dans l’angle sud-est, une porte de bois, un puits à 7m à l’est, complètent la cabane.
Nous rejoignons le carrefour à l’extrémité du champ.

APT_087.jpgAPT_094.jpgSur un terrain en légère pente entouré de chênes blancs et verts, de plan rectangulaire intégrant quatre pièces en enfilade, cette cabane est la plus impressionnante (voir photo img_6722) ; chaque pièce est couverte d’une coupole et pourtant extérieurement, le volume est régulier : trois portes étroites, un puits de lumière dans la pièce d’entrée, des blocs de taille moyenne et de forme très irrégulière (opus incertum1 calé avec de petites pierres), des linteaux formés de gros blocs parallèles.

IMG_6723.JPGQuelques particularités : des graffitis gravés dont la date sur la porte d’entrée 1771, des vestiges de poutres de plancher à mi-hauteur dans 3 pièces sur les 4, une cheminée d’angle et niche dans la pièce A, un reste de gonds maçonnés à la porte d’entrée. Derrière la cabane, dans une propriété privée plantée de chênes truffiers, nous nous rendons compte de l’importance de cette cabane. Informations extraites de Bories, Parc naturel régional du Lubéron, Edisud, coll. Luberon, images et signes, 1994

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