La chapelle Saint-Eucher sous la falaise des Rochers Rouges


Certes cela ne constitue ni une randonnée, ni une balade à part entière : vous pourrez donc ajouter cette découverte à la randonnée De Mirabeau au pont de Mirabeau ou quitter l’autoroute A51 pour la D996 entre Aix-en-Provence et Manosque. Mais ce coin est si chaud sous la falaise dorée de Roches Rouges, si respectable avec sa chapelle toujours entretenue, si romantique avec ses nombreux graffitis laissés par les gens de passage, si curieux avec sa ruche d’abeilles sauvages gavée de rayons de miel, que je ne peux résister au plaisir de vous en parler. Une marche de quelques minutes seulement.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Falaises des Rochers Rouges

Des falaises hautes d’environ 80 m, s’étirant sur 1000 m au sud-est du village de Beaumont-de-Pertuis, creusée d’anfractuosités, grottes et avens exposés plein sud-est, d’où la présence d’espèces méditerranéennes en limite de leur aire habituelle de répartition. L’artiste Don Jacques Ciccolini a été inspiré par ces rochers. Et si vous observez bien sa toile, la petite chapelle Saint-Eucher y est représentée. Exposition « Don Jacques Ciccolini / L’atelier du paysage » en coproduction avec l’Atelier Cézanne et Michel Fraisset.

Chapelle Saint-Eucher

A peine visible depuis l’autoroute, la chapelle Saint-Eucher (Eucher, évêque de Lyon) intrigue ; lorsqu’on a la chance de l’apercevoir tout contre son rocher, on se dit, comme mon collègue qui passe devant chaque jour : ‘Il va falloir que j’y aille un de ces jours’.

Elle est entourée de plusieurs bâtiments en ruine, un ancien prieuré dépendant du monastère Saint-André à Villeneuve-les-Avignon. Un autel de pierre, une porte derrière donnant sur le presbytère, des murs sans décoration, ici tout est sobre mais entretenu.

Graffitis

Ce lieu, connu des locaux, est devenu lieu de pélerinage. Que d’inscriptions d’amoureux ou simples voyageurs ayant laissé définitivement la trace de leur passage ! Cela me rappelle les inscriptions rencontrées dans la bergerie des pierres écrites d’Abriès (Hautes-Alpes). J’ai pu ainsi retrouver Martine ayant gravé la pierre presque 50 ans auparavant, alors qu’elle était enfant !

Ici en 1901, deux italiens MOREL Cesare et Macchetto Virgilio ont mémorisés leur passage en ces lieux.

Ruche sauvage

La première ruche sauvage d’abeilles à miel que je découvre dans la nature. J’en avais entendu parler par la lecture d’un texte de Mistral lors de sa course au Rocher de Cire dans les gorges de la Nesque (voir les gorges de la Nesque, évocation de Frédéric Mistral). L’incessant ballet des abeilles que l’on peut observer avec une paire de jumelles, prouve qu’elle est toujours en activité.

En savoir plus sur Les murs à abeilles de Provence

Pour terminer, nous passerons au monument en l’honneur des résistants tombés le 20 août 1944, 5 jours après le débarquement sur les côtes de la Méditerranée .

Image de l’itinéraire, 450m A/R, 16 m dénivelée, 15mn (quelques km sur la gauche après le pont Mirabeau en direction de Manosque sur la D996)

Le rocher des deux trous, le prieuré de Saint-Paul de Mausole


IMG_7973.jpgDépart du parking de Glanum, payant en saison. Ville romaine abandonnée au moment des invasions barbares, le site de Glanum est progressivement  recouvert d’alluvions au fil des siècles sauf l’antique porte d’entrée de la ville et le mausolée, tombeau monumental élevé à la gloire des membres de l’élite indigène.

IMG_7962.jpgIMG_7964.jpgLe mausolée s’élevait à l’entrée de la nécropole de Glanum. Il a été érigé par les descendants d’un notable qui s’était illustré dans les armées de César. Il devint citoyen romain sous le nom de Julius. Le bas-relief nord représente une scène guerrière : admirez la précision des détails des chevaux.

IMG_7966.JPGIMG_7965.JPGL’arc de triomphe, placé à l’entrée de la ville, délimite l’espace urbain et commémore la gloire de Rome (10-25 après J.C.). Les reliefs des piles latérales montrent des gaulois enchaînés à un trophée, poteau de bois où sont accrochées les dépouilles guerrières. Que de fruits et de fleurs sous la voûte !

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

Et une cache pour les joueurs les Antiques GC122FJ, par Nighthawk

IMG_7987.jpgIMG_7992.jpgEn 1921, Jules Formigé sort de la carrière une stèle en pierre, un caisson funéraire. J’entre dans la carrière Saint-Paul par hasard, en errant dans le coin au fil des sentiers. Je me ferai une belle frayeur lorsque je découvrai une falaise à mes pieds. Lieu taggé, mélange d’habitations troglodytiques, blocs équarris et falaises abruptes parfois bien cachées sous la végétation, lieu interdit d’accès dont je n’aurai connaissance qu’en sortant.

IMG_8036.jpg

Partout où l’on se tourne, ce ne sont qu’oliviers et arbres de Judée, aux fleurs rose vif, donnant un air de gaieté à l’environnement. Le cabestan de la carrière Saint-Paul trône fièrement après sa restauration ; beaucoup de personnes s’y arrêtent, se demandant comment cela fonctionnait. Il servait à remonter des charges lourdes du fond de la carrière comme en témoigne le schéma.

Continuer la lecture de Le rocher des deux trous, le prieuré de Saint-Paul de Mausole

La chapelle Saint-André aux Orris de la Roquebrussanne


Ce circuit vers la chapelle Saint-André peut compléter le circuit des Orris à la Roquebrussanne. Nous partons du chemin des baumes et rejoignons sans difficulté le premier carrefour de chemin (PT1 de la fiche d’Elia’s). Pour rejoindre la source, c’est à droite, pour la chapelle c’est la montée devant vous.

IMG_6604.JPGUn peu plus loin sur la gauche, à peine visible, quelques marches de pierre partiellement écroulées précèdent un sentier étroit qui s’enfonce vers un ancien hameau en ruines. Si vous ne le savez pas, vous ne les verrez pas. Nous passons à côté de quelques arbousiers. En novembre, les fruits de l’arbousier sont bien rouges et mûrs ; après en avoir dégusté quelques uns à la peau dure, je tombe sur un fruit doux et tendre sous la peau granuleuse. C’est un des rares fruits à mûrir en hiver, alors, profitez-en !

IMG_6625.JPGLe sentier sinue et se perd sous les broussailles. Quelques marches d’escalier aménagées en pleine forêt, sont bizarrement matérialisées par des branches de bois ou des pitons métalliques. C’est donc un itinéraire qui fut largement emprunté par de nombreux pélerins pour se rendre sur ce lieu de culte déserté.

IMG_6608.JPGIMG_6616.JPG IMG_6610.JPGL’arrivée face à la chapelle Saint-André nous met en face d’un trou béant  : plus de porte, juste une haute et large arche de pierres délabrées, des murs intérieurs couverts de mousse et percés, des bancs de bois posés sur des pierres. Par contraste, de nombreux objets religieux et sans valeur selon le panneau à l’entrée, trônent dans la chapelle : un autel, un crucifix, des représentations religieuses, quelques bougies et chandeliers, une statuette, etc. Nul doute que certains villageois continuent à y venir et honorer saint-André.

IMG_0562.jpgphoto aérienne motte castrale des BaumesNous montons maintenant par un sentier raide et glissant au-dessus des rochers proches de la chapelle, là où se trouve la cache les orris médiévaux. Ti’Mars… grimpe près des ruines d’une ancienne tour de gué appartenant sans doute à la motte castrale1 des Baumes. Selon La Roque-Brussanne (Var) Notice historiqueJ.E. BrémondRobert Reboul, Latil, Draguignan, 1874, écrit en 1787, cette tour était alors de facture récente : elle doit donc dater du début ou de la moitié du XVIIIè siècle.

IMG_6659.JPGAu retour, nous passons devant le jardin d’Elie Alexis, ‘jardin sans eau’ dont nous avons entendu parler grâce au geocaching. Il est fermé mais une personne de l’association du jardin d’Elie qui s’en occupe depuis la mort de son propriétaire, est en train de soigner des oliviers malades parce que mal taillés les années précédentes. Je lui explique que nous venons de loin ; elle accepte de nous laisser visiter le jardin après nous avoir donné quelques explications sur Elie, son créateur, qui n’avait ni eau courante (mais il savait récupérer l’eau de pluie dans des réservoirs) ni électricité.

IMG_0583.jpgIMG_0609.jpgIMG_6635.JPGIMG_0632.jpgIMG_6632.JPG

IMG_0637.jpgIMG_0620.jpgPlusieurs espaces ont été aménagés : les cistes qui nous accueillent dès l’entrée, la rocaille, la rocaille exotique, les oliviers et figuiers, le verger dans les restanques qui suffisait à nourrir Elie toute l’année, la serre et ses nombreux cactus, les noisetiers, les plantes tinctoriales. Dans le jardin aromatique, nous pourrons même voir de près le crocus sativus. La fleur comporte 6 pétales violets, trois étamines jaune d’or et un pistil rouge. C’est ce fameux pistil composé de trois stigmates (filaments) qui, une fois séché, donne l’épice safran. Il faut 150 000 fleurs de crocus sativus pour  un kilo de stigmates frais.
Une bien agréable promenade dépaysante dans un jardin remarquable. A revoir en d’autres saisons.
Attention aux horaires d’ouverture en hiver : du 01 Novembre au 28 Février de 14 h à 17 h, fermeture hebdomadaire le Lundi
Téléphone 04.94.86.90.28contact@lejardindelie.fr
le site de l’association Le jardin d’Elie, avec toutes les informations utiles

Image de l’itinéraire chapelle Saint-André depuis le chemin des Baumes 2km200, 1h30 avec visite et recherche de la cache, 131m dénivelée

bullet1.gif

1La motte castrale est un ouvrage de défense médiéval ancien, composé d’un rehaussement important de terre rapportée de forme circulaire, la motte. Un fortin de bois y était aménagé avec une tour de guet analogue à un donjon.