Rognes est une ville active sur le plan sportif ; avec les copines, nous parcourons régulièrement le sentier vigneron et la randonnée de la courge, occasion de faire le marché toujours bien achalandé.
Chaque année, il y a de plus en plus de monde, que ce soit pour le sentier vigneron ou la rando de la courge ; cette année, pour la 12e, il y a tellement de personnes inscrites qu’un parking a été réservé, sur le chemin de la Fanée, près du jardin d’enfants. Nous faisons la queue au stand d’inscription. Avant de démarrer la rando, nous passons par le marché, histoire pour Majo de réserver une courge et pour moi quelques pots de confiture.
Route des Mauvares, nous passons devant l’oratoire Sainte-Thérèse d’Avila dont l’influence spirituelle a été forte au XVIIe. La religieuse, peinte par Rubens, est habituellement représentée avec son habit de carmélite et ses attributs (livre et plume). Biographie.
Il [L’oratoire] date du début du XVIIe siècle, il est dédié à Ste Thérèse d’Avila, mais la statue actuelle est celle de Ste Thérèse de Lisieux… selon l’association Les Amis de Rognes
Sainte-Thérèse de Lisieux, carmélite également, est née plus tard, après la date de construction de l’oratoire…
Nous passons devant le château Bonisson, un des nombreux domaines viticoles. Puis chemin de Saint-Paulin où l’on retrouve la route des Mauvares.
Après un chemin à travers vignes entre Saint-Paulin et le Grand Saint-Paul, nous arrivons au premier poste de contrôle et de ravitaillement, l’occasion de boire un verre. Un seul ! Il doit y en avoir pour tous !
Insensiblement nous passons sur le territoire de Saint-Cannat, dans la chaîne de la Trévaresse ; nous entrons dans les bois où s’est installé le 2e poste de contrôle, débordé, avec les pompiers des Bouches-du-Rhône dans un camion aux couleurs de l’Ukraine. C’est qu’ils ont repeint leur camion pour leur mission en Ukraine. Les gens font la queue, beaucoup abandonnent ou se montrent de méchante humeur ; nous persistons pour le fromage de chèvre de la ferme de Brégalon puis nous pique-niquons.
Direction le vaste domaine privé de l’Etape qui a autorisé notre passage sur un sentier qui le contourne en sous-bois. Passage au dessus d’un tronc d’arbre, le long d’un long grillage, puis au-dessus de l’ancien canal du Verdon (on ne s’en est même pas aperçu !).
A la citerne, je reconnais la longue ligne droite à la sortie du circuit de la fontaine de Doudonne qui rejoint la D18 que nous traverserons un peu plus loin pour rejoindre, sur la commune de Lambesc, le domaine de Saint-Suffren qui réserve quelques surprises.
Sans rapport a priori avec le célèbre bailli de Suffren de Saint-Tropez qui a sa statue à Saint-Cannat, le domaine de Saint-Suffren est agricole depuis des siècles, aujourd’hui il fait du vin.
Ses propriétaires furent les Barlatier, installés à Rognes au milieu du XVe
où ils ont leur tombeau. Le premier recensé est Antoine (av. 1480-ap. 1530). Puis son petit-fils Joseph qui eut Joseph, Jean et Marie. L’héritière des Barlatier, Marie, épouse maître Jean Lange en 1706 ; leur fils Joseph de Saint-Suffren jouissait d’une excellente réputation après avoir mené l’enquête criminelle concernant l’assassinat d’Angélique de Castellane de Saint-Jurs. Puis Maurice Honoré de Lange de Saint-Suffren, militaire accompli et chevalier de Saint-Louis en 1800, confirme ses lettres de noblesse. D’près le livre Lambesc (XVIe-XIXe) son terroir ses domaines ses gentilhommes, Alexandre Dumont-Castells, Editions GénéProvence, 2013
A quoi servait l’ancien oratoire – voir Bulle de Manou, oratoire Saint-Suffren – situé sous les arbres à droite en propriété privée ? Soit un oratoire des champs, permettant aux ouvriers agricoles, éloignés de l’église paroissiale, de prier dans les champs sur place ; soit un monument funéraire car le mascaron qui y est représenté est un visage sans expression, me faisant penser à un masque funéraire, ce qui expliquerait la présence d’une tombe sans nom toute proche.
Avant d’accéder à la bastide, est annoncée par un panneau un « private ultralight airfield », piste d’un aérodrome privé qui me parait bien courte…
Au fond de l’allée, une bastide accueillante qui a perdu son bassin d’ornement visible sur une photo du XXe siècle. Par contre la tourelle carrée existait sur le cadastre de 1835.
A gauche, dans les champs, un bassin et une fontaine (1837, date de restauration probable) qui récupérait l’eau de la Concernade par une canalisation souterraine (déduit de la carte de 1950).
De margelle assez basse, peut-être était-ce un abreuvoir pour les moutons car une carraire de transhumance (voir carte routière et agronomique Bonnet) passait devant Saint-Estève et Saint-Suffren ; autres témoignages de la transhumance : la draille de Saint-Estève, la borne de transhumance sur le chemin de la source du côté des moulins.
Nous contournons la bastide par la gauche – l’itinéraire est bien fléché – puis montons à droite vers la Curnière ; passage à côté d’un petit pont de l’ancien canal du Verdon puis découverte du charmant hameau de La Javie.
Sur la carte de Cassini (vers 1760, première carte du royaume), le hameau s’appelle la Jary. Beaucoup de constructions de pierre autour d’une seule ruelle tranquille.
A la sortie, poste de contrôle numéro 3.
La randonnée se termine dans les vignes puis au collège Les Garrigues qui nous évoque le temps du boulot au rectorat. L’étroit sentier entre les maisons du quartier Fontanille nous ramène à Rognes.
Cet itinéraire est différent de celui des autres années ; sans difficulté, alternant judicieusement passages sur petites routes et sentiers dans les vignes aux couleurs d’automne, je l’ai trouvé bien agréable. Merci à l’office du tourisme de Rognes. Attention, si vous suivez la trace, il est possible que vous tombiez sur un panneau « propriété privée » : l’office du tourisme a en effet obtenu un droit de passage pour cet événement.
Image itinéraire 15km220 4h déplacement (6h10 au total avec arrêts dont marché), 110m dénivelée (+210, -210)
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