L’étang des Jonquiers


panneau d information étang Jonquiers

Me voilà partie avec deux de mes filles et le chien Tatooine tenu en laisse (c’est le réglement) pour une balade à Meyrargues, le long des étangs des Jonquiers1, en bordure d’autoroute. Seul un pointillé laisse penser qu’il y a bien un sentier. Le parking de quelques places se trouve au bout d’un sentier tellement boueux que nous avons pensé que nous nous étions trompées ; un panneau affiche le contexte : site écogéré par Vinci Autoroutes et le Conservatoire d’espaces naturels. Autrefois c’était le lit mineur de la Durance avec ses iscles2.

Sur la carte IGN de 1950 il n’existe pas encore et pour cause : c’est une ancienne gravière ayant servi à la construction de l’autoroute A51 qui date des années 1980 pour sa partie entre Aix et le pont Mirabeau. A la fin des travaux, la remontée de la nappe alluviale de la Durance a remis en eau les bassins et la nature a repris ses droits.

observatoire

Le sentier de terre en aller-retour peut être boueux quand la pluie est tombée ; un observatoire en bois trône dès l’entrée. Le jour où nous y sommes allées, des travaux de débroussaillage venaient d’avoir lieu et le bois coupé laissé sur le chemin. Il faut donc enjamber les obstacles.

un castor est passé par là
Panneau d'information la roselière

Les quelques panneaux d’information enfont un parcours pédagogique ; malheureusement, nous n’avons vu aucun animal, seul un témoignage de la présence d’un castor grâce à l’arbre coupé comme s’il avait été taillé au taille-crayon ; les oiseaux sont plutôt côté autoroute. Au zoom noous pouvons deviner une aigrette, un cygne et quelques canards.

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Castrum et croix de Rognac


Lors de notre dernière visite en 2020 (Lire La cascade de Malaga), nous n’avions pas réussi à accéder au castrum que l’on voit depuis le parking sur le GR2013 au bout de l’étroit chemin de Saragousse. Georges m’a incitée à y retourner en traversant l’oppidum (seconde moitié du 1er siècle, réhabité à l’époque gallo-romaine), ce que nous avions tenté une première fois sans succès ; cette fois ce fut la bonne. Il s’agit du château de Rognac – première mention 1337 – selon les écrits anciens.

Au bout du sentier passant par l’oppidum, le rocher rétrécit en largeur et n’offre plus d’accès facile ; sauf en descente face au rocher, moyennant un pas d’escalade un peu difficile pour trouver des appuis sûrs pour les pieds ; l’environnement dégradé est composé de rochers éboulés qui se détachent ou de pierres qui s’effritent. Une fois en bas du passage délicat, une sente descend dans le fossé défensif, taillé dans le socle rocheux, bien encombré de débris de toutes sortes, dont ceux de l’incendie de 2016 ; nous sommes au pied du rocher supportant le castrum ; par une étroite cheminée, nous atteignons le pied du mur de la tour carrée.

Ci-contre : plan du castellum et du vieux village de Rognac révisé d’après le croquis de Clastrier, Bulletin de la Société Préhistorique Française, 1908. Reproduit dans Contribution à l’étude historique de Rognac, Société d’histoire locale de Rognac, Dr Gérard Castel.

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Promenade des bords de l’Arc


Les bords de l’Arc ne m’ont pas laissé un bon souvenir mais cela date de vingt ans ; je sais que la commune a aménagé et entretenu les bords de la rivière ; j’y retourne après un épisode pluvieux, d’où la couleur de l’eau… Stationnement au Pont de l’Arc sur le parking face au parc Indian Forest, payant désormais en semaine.

Je rejoins rapidement le sentier après avoir traversé le pont menant au parking Krypton puis passé en dessous où un couple a installé gite et couvert ; le sentier suit désormais la rivière dont la couleur est peu engageante. Cette première partie est assez bruyante car elle longe plusieurs voies de circulation dont l’autoroute A8.

Le seuil sur l’Arc a peut-être été bâti pour fournir de l’énergie au moulin du Pont de l’Arc ; de l’autre côté de la rive, un mur a été taggué. Le béal du moulin qui longeait la rivière jusqu’au delà de la frontière avec Meyreuil, passait-t-il derrière ce mur ?

AD 13, cadastre, Aix, section E2

Quelques canards tentent de remonter la rivière. Dans le premier méandre, entre l’Arc et le béal, début XIXe, il y avait un autre moulin et un peu plus loin, un pilier de pierre qui pourrait être, d’après la carte de 1950, un ancien pilier de passerelle pour traverser l’Arc vers le chemin du coton rouge.

Passant sous le viaduc de l’Arc de Meyran, je pense au nom que lui donnaient les habitants du quartier de la faculté rue Gaston Berger : viaduc du Coton Rouge en référence à une ancienne petite usine de filature et de teinture en rouge du coton. Ce pont ferroviaire de la ligne Lyon-Perrache-Marseille-Saint-Charles terminé en 1876 montre sa courbe élégante de 38 arches d’une vingtaine de mètres de hauteur qui passe au-dessus de l’autoroute et franchit l’Arc ; nous sommes à son extrémité sud, là où deux arches ont été dynamitées en 1944.

Le viaduc et la guerre en août 1944 :

… le viaduc de l’Arc de Meyran fut dynamité par les soldats allemands, lors de leur retraite, en août 1944 (photo National Museum of Health and Medicine). Afin de remettre le pont en état provisoirement, les soldat américains du 343e régiment du génie réfléchirent à plusieurs solutions. Celle retenue, la plus rapide à mettre en œuvre, fut de bricoler une voie grâce à un canon sur rail qui se trouvait dans les environs. Dix jours plus tard, soit le 29 août, le problème était réglé. Le viaduc était de nouveau praticable. Damien Pachot dans Le viaduc ferroviaire de l’Arc de Meyran (contenus sous licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0)

Bientôt il y aura deux manières proches de cheminer : un sentier étroit proche de la rivière et une piste plus large et facile sur la droite mais parfois boueuse : le premier à l’aller, la seconde au retour ; à la passerelle je ne change pas de rive.

Une colonie de champignons blancs empilés sur un arbre mort va participer à la dégradation du bois : d’autres organismes dont une foule d’arthropodes vont trouver une source de nourriture en consommant les débris ou le bois en partie digéré.

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