Départ de Chateauneuf de Chabre, hameau de Grange Neuve pour le Serre1 de la Croix (balisage jaune). Nous trouvons une place près du lavoir. Bien balisé au départ, vers 643m d’altitude le sentier censé tourner à gauche vers les ruines de Courantille n’est pas visible : le balisage a changé. Il continue désormais vers l’est passant devant une maison troglodytique creusée dans la terre ocrée. Nous y entrons, observant en sortant, avec curiosité, le travail de l’abeille maçonne dans la roche tendre. « Sitôt un emplacement trouvé, elle fait des allers et retours sur le sol pour y ramasser de la terre pour fabriquer un ciment pour constituer les différents compartiments dans lesquels elle installe ses oeufs et du nectar pour les futures larves ». Des centaines de petits trous, certains encore operculés par un mélange de sable et salive, ont transformé la paroi en véritable passoire.
La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent
Topoguide de Pirivigier sur le site Buëch rando (attention ! le balisage sur le terrain est différent de celui figurant sur la carte de ce site, entre la cabane troglodytique et le sommet du Pirivigier)
L’album photo de cette randonnée, en une autre saison, jm foulon
Quand nous parvenons sur le replat occupé par le donjon, nous reconnaissons la forteresse de Mison dressée juste en face. Estoublon nous fait remarquer la présence de portions de rempart. En raison de la proximité du Buëch, le galet a été utilisé pour la construction du village et de ce castrum novum de capra. Ses angles nord-ouest et sud-ouest sont renforcés d’un chaînage de pierres de taille calcaires plus clair et de forme rectiligne, qui nous étonne dans cet ensemble de galets arrondis : sans doute a-t-il été repris pour maintenir le renfort de la tour. 
Quadrangulaire, elle laisse voir encore quatre niveaux séparés par des poutres. Le premier étage est éclairé par une meurtrière. La porte d’accès à la tour est aujourd’hui murée. Il parait même que des trous de boulins2 sont encore visibles. Ce château a été donné en héritage à Galburge de Mévouillon en 1248. Mais pourquoi Chateauneuf alors qu’aucun autre château antérieur au XII-XIIIè siècle n’existe dans les environs ? D’après les Baronnies au moyen âge, M.P. Estienne, M. Bois, G. Barruol, P.O. Elliott, M. Jorda, J.Y. Royer, les Alpes de Lumière, 1997
A partir de 800m d’altitude, la neige commence à recouvrir le sol. Nous traversons une petite pinède pour rejoindre un vaste pâturage. Le chemin n’est pas toujours bien marqué. Sur la pente opposée, de tous petits points blancs se déplacent lentement tandis que trois chiens de berger aboient comme s’ils nous avaient aperçus en haut de la crête. La montée dans la neige devient de plus en plus difficile : neige fraîche dans laquelle on s’enfonce avec plaisir. Mes acolytes analysent les quelques traces d’animaux sauvages : serait-ce vraiment un loup ?
Après la traversée d’un bosquet, nous arrivons enfin au Serre1 de la croix repéré par un double panneau jaune. La piste est totalement vierge, sauf les traces d’une biche ayant remonté le GR de pays Baronnies et Méouge en suivant consciencieusement le côté gauche du sentier. Après cent mètres de marche dans la neige immaculée, nous repérons non sans difficulté le chemin forestier à gauche. Nous suivons le pâturage avant de nous déporter à droite le long de la lisière de la pinède du grand Serre. Le sol est parfois couvert de galets roulants mais la neige disparaît peu à peu.
Après quelques lacets, nous rejoignons le lavoir près duquel nous sortons un goûter copieux et inattendu pour l’anniversaire de Ti’Mars… C’est la fin de l’après-midi, il commence à faire froid mais l’ambiance est à la fête.
Quelques photos géolocalisées avec la trace
1serre : crête formant contrefort d’une montagne, colline élevée
2Un boulin est une pièce d’échafaudage en bois, horizontale, engagée dans la maçonnerie par une ouverture nommée trou de boulin. Le boulin porte le plancher de l’échafaudage (définition wikipedia)
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