Rendez-vous devant le Musée de préhistoire des gorges du Verdon, à 9h15. L’animateur n’est manifestement pas chaud pour partir : la météo est incertaine, il y a risque de pluie et les sentiers risquent d’être dangereux.
Ils vérifient notre équipement de parfait randonneur mais devant l’enthousiasme de la trentaine de personnes inscrites, il cède, fait signer les décharges puis nous partons pour le sentier qui relie le Musée de Préhistoire au site majeur de la région : la grotte de la Baume Bonne (monument historique, 1992).
A l’époque de la construction du barrage, vers 1885, les ouvriers l’avaient surnommé la grotte des faux monnayeurs parce que le contre-maitre y fabriquait les jetons de cantine. Bulletin de la Société préhistorique française, la Baume Bonne à Quinson, B et B Botttet, 1947
Partant du Musée, le sentier balisé de jaune « Méyas par la Calliandre » serpente dans la garrigue des plateaux calcaires ; quelques passages fort glissants sur les rochers recouverts de feuilles mortes nous obligent par sécurité à nous accrocher aux arbustes. La montée est raide et l’arrivée sur le plateau nous soulage ; l’animateur s’arrête : à l’aide des panneaux d’information, nous essayons de nous représenter les lieux il y a 300 000 années à l’époque où, chassant le rhinocéros, ou le bouquetin dans les falaises, homo erectus (note : le 13 août 2011, un homo erectus a été trouvé dans la grotte du Lazaret (06) et identifié par le professeur Henry de Lumey) n’avait qu’un petit quart d’heure de marche pour rentrer chez lui, à la grotte de la Baume-Bonne. Mais nous, à cause du barrage édifié par l’E.D.F. nous sommes obligés de faire un détour par cette falaise pénible. Depuis le barrage, quelques grottes ont été englouties sous les eaux.
Le chemin plonge brusquement dans les gorges ; après un passage protégé par une rampe métallique, nous empruntons un solide escalier avant de rejoindre la grotte de la Baume Bonne protégée par une grille fermée à clé.
Exposée au sud, protégée des vents dominants, près de la rivière (pêche), de la plaine en contre-bas et du plateau au-dessus (chasse), elle constitue un emplacement idéal pour l’homme préhistorique. On peut comprendre qu’elle ait donc été surnommée la « bonne grotte ». Comme elle se situe à 10m au-dessus de l’eau (mais à 50m au dessus du niveau naturel de la rivière), on peut même y venir en canoë à partir de Saint-Laurent du Verdon.
Grotte de la Baume Bonne, Banque d’images PACA, ministère de la culture
La grotte se termine par une impressionnante cloche karstique de 22m de haut, résultat de l’action des eaux de ruissellement et des eaux du Verdon (photo de droite). Les fils du carroyage posés par les derniers archéologues pendent du plafond de la grotte. Les fouilles ont permis de repérer plusieurs ensembles stratigraphiques empilés les uns sur les autres sur 5m de profondeur correspondant à plusieurs périodes d’occupation humaine durant le paléolithique. Les informations ci-dessous ont été rassemblées à partir de Modes de vie à la préhistoire, site prehistoire paca, Musée de préhistoire des gorges du Verdon, le guide des sites préhistoriques Provence-Alpes-Côte d’Azur, F. Boyer, Mémoires millénaires, 2006.
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