Les gorges de Pennafort


nd-de-pennafort.jpgimg_0093r.jpgEn route pour le Var et le village de Callas : ancienne communauté médiévale de Pennafort, le village est situé à mi-chemin entre le littoral et les gorges du Verdon, dans la Provence verte Je suis accompagnée d’un habitué de la montagne et cela me sera utile. Nous montons d’abord à la chapelle Notre Dame de Pennafort (photo Ti’Mars…), sur les hauteurs, accessible à partir de l’aire de pique-nique par un sentier pédestre. Située sur l’éperon rocheux séparant Ayguier et Garidelle, elle a été construite en 1855 sur les restes d’une tour du XIème siècle (derrière la chapelle, sur la photo) puis « rhabillée » à l’italienne au 19ème. Lors du dernier pélerinage du 4 juin 2006, a été exposé le tableau de Notre Dame de Pennafort, recréé, le précédent ayant été volé.

Pennafort, de l’ancien provençal penna, signifie rocher (même origine que les Pennes). C’est l’équivalent du toponyme français Rochefort. D’autres chapelles Pennafort existent – du nom de saint Raymond de Pennafort – mais n’ont apparemment aucun rapport avec celle-ci.

Saint Raymond vint au monde l’an 1175, au château de Pennafort, en Espagne ; ce Catalan est professeur de philosophie à l’Université de Barcelone. Le Pape Grégoire IX […], lui confie la rédaction des « Décrétales » qui serviront de Code de Droit canonique à l’Eglise Catholique romaine jusqu’en 1917. Il rencontre alors saint Dominique de passage à Bologne et, dès son retour à Barcelone, il entre dans l’Ordre des Dominicains à 47 ans. Préoccupé par l’Islam, il encourage saint Thomas d’Aquin à écrire « la Somme contre les Gentils » et fonde simultanément l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour la Libération des chrétiens captifs des Sarrasins. C’est un esprit indépendant, et l’on raconte même que le roi ayant voulu le retenir dans l’île de Majorque, saint Raymond étendra son manteau sur la mer et la traversera ainsi jusqu’à Barcelone.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_3101.jpgimg_0098.JPGLe chemin d’accès aux gorges n’est pas facile à trouver. Le passage se dévoile derrière le pont où passe la rivière, au niveau de la route. Nous prenons ce chemin sur la rive gauche pour traverser une petite forêt, le long de la rivière. Nous passons ensuite sur une petite prairie qui se trouve à côté d’une propriété privée. Le massif de la Colle du Rouet se rattache géologiquement aux massifs des Maures, de l’Esterel et du Tanneron comme l’indiquent ses barres de rhyolithes1aux multiples reflets rouges. La balade dans les gorges se déroule sans difficultés pendant environ 20 minutes. 

img_3111.jpgEnsuite, le côté technique de la balade prend la relève. Il faut escalader 1m50 de roches : je glisse mes pas scrupuleusement dans ceux de mon accolyte (je n’ai guère de talent pour l’escalade), puis je saute d’une rive à l’autre d’un pas léger pour pouvoir continuer ma route et enjamber la rivière. Un énorme bloc rocheux est tombé dans le torrent. De petites cascades d’eau claire et froide dégringolent de vasque en vasque dans le sens du courant. L’été, ces réservoirs d’eau se transforment en piscines où il est interdit de se baigner mais dans lesquels tout le monde se rafraichit tant le lieu les y invite. Plus nous avançons et plus les gorges sont hautes et oppressantes, surtout en fin d’après-midi où la luminosité diminue. Mon GPS de randonnée ne capte plus aucun signal tandis que celui équipé d’une antenne SIRFIII ultra sensible y parvient même au fond des gorges. Là je me dis que les chasseurs de trésor équipés d’un modèle de dernière génération, sont quand même nettement avantagés !

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La balade se termine en arrivant sur une chute d’eau de 4 mètres de hauteur. Quelques pitons disposés là invitent les plus audacieux à exécuter un petit rappel. Il n’est pas possible d’aller plus loin, à moins de sauter dans l’eau ou d’escalader le rocher. La gueule béante d’une ancienne carrière de rhyolite domine la falaise. Le torrent rejoint quelques 300 m plus loin le cours de l’Endre grossi par les eaux du barrage du Riou de Meaulx. (Ci contre photo img_3102.jpgde Ti’Mars…)

Un endroit resté sauvage, une randonnée ressemblant à une véritable aventure, qui me ravira totalement : il en existe si peu en Provence ! Un endroit que nous n’aurions jamais découvert sans le geocaching. Merci Duvi pour la Gorge de Notre-Dame.

Il est également possible d’apercevoir les gorges depuis le haut de la route. Il vous suffit de vous garer le long de cette route et de pénétrer légèrement dans la nature.

* Les gorges de Pennafort 

* Histoire de Callas

* Télécharger l’itinéraire complet chapelle et gorges 3,2km 1h50 A/R avec la chapelle (en vert)

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1Rhyolite, géologie : les roches volcaniques sont issues d’une éruption volcanique et consolidées à la surface. Le refroidissement du matériel en fusion est plus rapide en surface que dans les profondeurs de la Terre, ce qui donne aux roches volcaniques une cristallisation fine et vitreuse. La rhyolithe, le basalte et l’obsidienne sont des exemples de roches éruptives qui se sont formées à la surface de la Terre. La roche est issue des premières manifestations volcaniques dans l’Estérel (porphyre rouge de l’Estérel). La ryolithe servait jadis à la fabrication de meules de pierre pour écraser le grain.

*** Le parc de Saint-Pons à Gémenos


Le parc de Saint-Pons à Gémenos est un lieu plein de surprises, y compris des mauvaises puisque Souricette24 nous signale dans un commentaire qu’il est interdit aux chiens. Sur le site de la commune de Gémenos, on peut lire :

La réglementation
Il est rappelé aux usagers des parcs et jardins que, pour le confort de tous et le respect des sites, l’accès est interdit aux chiens et aux vélos.
De plus, il est interdit de laisser des détritus et de se baigner dans les fontaines, plans d’eau et cascades. Les jeux de boules ne sont autorisés que sur les espaces prévus à cet effet.

Janvier 2013 : Catherine nous signale dans un commentaire les travaux de réhabilitation des moulins et autres et surtout PLEIN d’INTERDICTIONS comme celle de PIQUE-NIQUER.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

img_2415.JPGimg_2411.JPGPrès du Fauge qui coule toute l’année, à l’entrée de la Vallée de Saint-Pons je trouve la première église paroissiale du vieux Gémenos, la chapelle Saint-Martin le Vieux, chapelle romano-gothique datant du Xlllème siècle et ancienne paroisse de Gémenos. Une jeune femme, guide de randonnée à la main, cherche le fameux platane aux 7 troncs : il pousse dans le lit de la rivière et nous admirons toutes les deux sa ténacité à vivre en pareilles conditions. En prime, un parc avec quelques daims et un sentier botanique autour de la chapelle !
img_2430.JPGimg_2445.JPGEn suivant toujours le cours du Fauge, sous des arbres séculaires qui gardent ces lieux frais, même en plein été, je passe devant les ruines du foulon et sa cascade ; puis à la cascade moussue du « moulin de Cuges » – beaucoup plus spectaclaire en d’autres saisons. Si vous regardez la carte de la vallée, vous vous apercevrez que plusieurs noms de lieux sont encore les témoins de petites industries développées par le marquis d’Albertas au XVIIIè siècle : la blanchisserie, le foulon1, la glacière, le moulin,… En tournant dans l’étroit sentier à droite après celui-ci, au milieu de toutes ces essences forestières (hêtres, charmes, tilleuls, houx, chênes verts, pins, érables,…), je découvre l’abbaye cistercienne, cachée par la verdure et que l’on ne voit qu’à la dernière minute.

img_2447.JPGimg_2433.JPGimg_2450.JPGEn 1205 eut lieu la construction de l’abbaye de Saint-Pons. Le projet initial, trop ambitieux, ne put aboutir. La fondatrice, Dame Garcende, y établit une communauté religieuse de femmes… cette communauté est élevée au rang d’Abbaye et intégrée à l’ordre de Cîteaux. Elle est fille du Thoronet, une des soeurs provençales avec les Abbayes de Silvacane et Sénanque [ndlr : les abbayes de Cîteaux sont toutes des abbayes unies par un pacte d’amitié, d’où le terme de filles ou soeurs]. « Grâce au travail des abbesses et au moyen de l’énergie hydraulique abondante en ce lieu, le site de Saint-Pons devint la première zone industrielle de Gémenos. » (Extrait du site Généprovence : ne manquez pas en fin de page la légende du couvent de Gémenos)

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Deux grandes clairières, véritables aires de jeux pour les enfants, sont situées de part et d’autre de l’abbaye. Continuer la lecture de *** Le parc de Saint-Pons à Gémenos

Le chateau de Roquefeuille en période de chasse


img_2934.JPGimg_2960.jpgPour que les chasseurs ne me prennent pas pour du gibier, j’avais mis pantalon clair et pull mauve : peu de chance qu’un sanglier ait pareille allure. Le sentier longe les vignes du domaine de Roquefeuille puis traverse le canal avant de s’enfoncer dans les bois, dans le vallon de Pardigon. De tous côtés, je suis entourée de chasseurs postés sur les pistes forestières. Les balles sifflent et je ne suis pas très rassurée.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

Je n’ai pas trouvé tout de suite l’étroit sentier menant aux ruines du chateau : c’est un chasseur, posté sous le mont Olympe, qui me l’a indiqué ; il était accompagné de deux chiens de chasse au collier fluo.

Roquefeuil. De roche et  » fueilh  » feuillage. Le premier seigneur portant le nom de Roquefeuil est Burgondion 1er de Trets (voir le site de Jean Gallian pour la généalogie de la famille d’Agoult). Roquefeuil, autrefois petite commune à part entière, fut rattachée à Pourrières avant le XVème siècle au grand dam de Trets et de Pourcieux. Balthazar d’Agoult d’Ollières est le dernier à porter ce nom. Il est issu d’une des plus anciennes maisons nobles de Provence et du Dauphiné  – les d’Agoult – qui donna de nombreuses branches, possédait beaucoup de terres, avait fait de nombreuses alliances dans la région. A la révolution le seigneur du lieu ayant fui en Italie, ce territoire fut confisqué par les Biens Nationaux puis vendu à la commune de Pourrières. Il y avait même un prieuré Saint-Barthélémy de Roquefeuil situé dans les bois, près de la verrerie sous le Mont Aurélien.

Il reste bien peu de chose de ce château : quelques murs en ruine dont on a peine à deviner leur usage passé. Je profite cependant de la vue et je cherche la cache Roquefeuille qui y est placée (propriétaire : le grand Serge Robert). Je demande au chasseur posté là haut de m’indiquer un autre chemin pour le retour, histoire de varier un peu. img_2944.JPGimg_2955.jpg« Par le vallon de l’Aubanède, tourner à droite après la citerne, dans le sentier qui descend. Mais c’est un peu plus long ». C’est parti ! Le sentier descend jusque dans le fond du vallon. Je surveille le GPS de façon à m’assurer que je rejoindrai la trace de départ. Je crapahute dans le lit de la rivière, pas toujours facile. Le retour semble long malgré les paysages variés mais l’intérêt réside dans la Provence verte, assurément beaucoup plus fraîche l’été. Je me perds dans les sous-bois, retrouve ma trace après avoir marché dans un sous-bois sableux. Forêt et sable siliceux sont les deux conditions pour l’installation d’une verrerie qui a fonctionné du XVIIème au XIXème siècle. Le noble Mathieu Queylar en était le propriétaire. Je rejoins les bords du canal où, à ma grande surprise, tout une famille de pêcheurs y a jeté sa ligne.

Finalement, j’ai fait une boucle de 10kmBoucle de 10 km

Les chasseurs, qui avaient récupéré un sanglier de 60kg dont j’ai suivi les traces sanguinolentes sur le sentier bleu, l’avaient déjà installé dans leur 4×4.

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Le vin « château de Roquefeuille » (Pourrières1) est en bien meilleure forme que le château médiéval du même nom : je vous le conseille avec un plateau de fromages de chèvre de Provence.

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1Pourrières = pourri ! La célèbre bataille remportée par le général Caïus Marïus contre les Teutons et Ambrons déferlent du Septentrion pour envahir Rome en 102 avant JC. Le nom de Pourrrières viendrait de champ pourri (campi putridi) en raison de l’abondance des ennemis tombés à terre… invention d’érudits du XVIIè, disent les archéologues qui pensent plutôt qu’il faut rechercher l’origine du nom dans la culture des poireaux (la description du lieu faite par un écrivain de l’époque ne correspondant pas à Pourrières)