Les gorges de Badarel


img_9279r.jpgJ‘avais oublié l’interdiction de circuler dans les massifs du Luberon, situé en zone sud (voir interdiction de circuler en Provence 2008). Pour cette randonnée dans les gorges de Badarel1 au départ des Taillades, il faut que nous soyons rentrés avant midi. Nous ne renonçons pas à cette boucle sur laquelle 3 caches ont été posées par PAPY84. En tous cas, les sentiers sont bien balisés et les panneaux d’information bien situés à chaque carrefour de sentiers.

img_9275r-224x300.jpgimg_9277r.jpgDes cailloux, toujours des cailloux, trop de cailloux ! dans les éboulis, ça glisse sous les pieds. La  crau2 porte donc bien son nom. Les gorges, sans être aussi impressionnantes que celle du Régalon, offrent quand même deux passages délicats ; le verrou rocheux avec une échelle métallique et un pas mal calculé pour les tailles moyennes : c’est bien difficile d’attraper la main courante sur la gauche, et en plus, je me hisse sur une plate-forme caillouteuse. Le second passage sur une paroi raide où il faut mettre les mains, sans aide d’aucune sorte, m’a stressée pendant un instant : impossible de trouver un appui suffisamment large pour le pied. jp3 gorges de Badarel : GC1AGKH

img_9281r.jpgL’arrivée sur la crau du Colombier est reposante, ventilée agréablement, avec vue sur Cavaillon derrière nous et le géant de Provence [le mont Ventoux] devant, sur notre gauche : il ferait peut-être un bon panoramique pour renouveler le bandeau de mon blog… Deux chiens avec une clochette comme celle des troupeaux, devancent leur maître. Un groupe de randonneurs nous croisent. Nous les interrogeons sur la longueur du circuit pour savoir si nous aurons le temps de terminer avant 12h. Ils nous rassurent : le sentier dans les combes est plus facile.

img_9287r.jpgimg_9289r.jpgLa bergerie (cache jp5 la bergerie) est totalement invisible à travers la végétation tant que nous ne sommes pas à quelques mètres d’elle. Elle a été restaurée et, selon PAPY84, devrait être ouverte aux randonneurs. Pourtant, nous trouvons porte close. L’abri pour les animaux est vaste et encombré de gros bidons jonchant le sol. Nous nous demandons à quoi ils ont pu servir. Quant à l’abreuvoir extérieur, il n’est même pas digne d’abreuver les animaux et de figurer sur mon blog !

img_9294r.jpgLe sentier qui mène à la source de la belle marguerite est si bien caché que nous ne l’avons pas repéré. « Une curiosité naturelle qui fait de ce lieu l’un des rares points d’eau dans le Luberon. En fait, il s’agit d’une vasque dans laquelle tombe une goutte toutes les 5/7 secondes, mais il y a toujours de l’eau » (extrait du site Balades en famille). La grotte de la cache jp4 est bien là, non loin des bornes séparant les communes de Robion et des Taillades, offrant sa fraicheur pour quelques minutes de repos. Selon la carte des Baladins Vauclusiens, la baume de la belle marguerite est située plus bas, plus loin et abrite la source du même nom.

IMG_9283r.JPGEvidemment, le parcours continue en descente dans les cailloux. Combe3 par ci, combe par là : combe du colombier, de la taverne, de Vidauque. Coincé entre les barres rocheuses, le sentier est assombri mais frais, le GPS ne capte rien mais il est impossible de se tromper. Parfois nous entendons des cris d’oiseaux résonner, des cris que nous ne savons pas identifier, à part le geai peut-être. Pour une balade d’été, c’est un bon plan. Au croisement (CR1 sur la carte) de la cédraie, on laisse sur la gauche le sentier marqué d’une croix jaune qui mène à la roche percée, à quelques grottes dont la baume Martin (voir la description d’un autre itinéraire la combe de Vidauque et ses sites exceptionnels, sortie du 23/09/1997 par les Baladins Vauclusiens).

circaete.jpgEn sortant de la Combe de Vidauque, nous apprenons par un panneau que nous venons de traverser une réserve biologique du Parc naturel régional du Lubéron qu’il est interdit de survoler en delta, ULM ou parapente. Plusieurs espèces de grands rapaces devenus rares y vivent : l’aigle de Bonelli, le vautour percnoptère, le circaète Jean-le-Blanc (photo extraite du site Le monde des rapaces) et le hibou grand duc. Le site du parc naturel régional du Luberon nous parle de la faune des falaises connaitre la nature – falaises. Ne serait-ce pas l’un de ces rapaces que nous avons entendu tout à l’heure ? La dernière partie qui rejoint les Taillades par l’Aiguille est en plein soleil et il faut remonter une partie de ce que nous avons descendu. C’est la dernière difficulté.

Au final c’est un circuit agréable, varié, pas trop difficile, à faire le matin dès 8h si c’est l’été !

Merci Papy84 pour ce circuit geocaching.

* le parcours en sens inverse

* Randonnées en Vaucluse

* Itinéraire gorges de Badarel – bergerie – retour par les combes, 10.870km, 4h, dénivelée 400m (616m montée, 651m descente)

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1badarel : ancien provençal de badareu, terrasse élevée, belvédère
2crau : plaine couverte de cailloux en Provence
3combe : vallon entre deux barres rocheuses

Le sentier du littoral près du fort de Brégançon


Petite promenade familiale sans prétention avec pour unique but la baignade l’été et le fort de Brégançon… J’ai profité d’une invitation chez des amis au Lavandou pour découvrir ce petit bout de sentier du littoral. Aujourd’hui 14 août 2008, certains touristes ont pu voir le président de la République débarquer au fort pour une réunion avec la secrétaire d’état américaine Condoleezza Rice. Quand j’y étais le 10 août, le pavillon français témoignant de la présence du président, ne flottait pas : un seul garde en protégeait l’entrée. Pour éviter le prix du parking de Cabasson l’été (8€ la journée en 2008), mieux vaut privilégier les périodes hors saison.

Merci Dédou de l’invitation à découvrir le sentier du littoral (les contraintes concernant le parking ont été appréciées !) grâce à la cache GCZXFH le fort de Brégançon.

img_9001r.jpgimg_9004-224x300.jpgDe loin on le croirait sur une île mais il est désormais relié à la terre par un pont. Les différents présidents de la république française l’ont diversement apprécié. Histoire du fort sur le site de la présidence de la république et sur celui de linternaute :

  • « Le 25 août 1964, le Général de Gaulle, venu présider les cérémonies du 20ème anniversaire du débarquement allié en Provence, vint coucher à Brégançon.
  • Par arrêté du 5 janvier 1968, le Fort fut affecté à titre définitif au ministère des Affaires culturelles pour servir de résidence officielle.
  • Le Président Georges Pompidou et son épouse y séjournèrent à plusieurs reprises, en août 1969 et durant les étés 1970 et 1971 notamment.
  • Le Président Valéry Giscard d’Estaing se rendait régulièrement à Brégançon avec son épouse : il y passait une semaine pendant l’été, deux jours à la Pentecôte et un week-end l’hiver [Mémoire de Valéry Giscard d’Estaing].  Le 26 février 1978, il y donna une interview télévisée à l’approche des élections législatives.
  • Le Président Jacques Chirac et son épouse se rendaient régulièrement à Brégançon, durant l’été et lors des vacances de Pâques.  » Extrait du site de la présidence.

Le fort de Brégançon sur le site de la commune de Bormes les Mimosas, où l’on lit qu’il fut aussi un repère de pirates !

le sentier sur les rochersimg_9009.jpgLa balade, tantôt sur passages rocheux, tantôt sur les plages (Cabasson nord, du kiosque blanc, plagette sud de la villa de Brégançon, plage de l’ilot du Jardin, plage des Nouvelles, des ïlots de l’Estagnol), tantôt en sous-bois, tantôt au soleil, est plutôt variée. Après la première plage bondée de monde, le sentier monte à l’ancienne borne topographique de taille impressionnante : de là, c’est la première vue sur le fort. A la pointe de la Vignasse, une plaque commémorative indique que le petit port a été construit par Maurice Arène en 1958. Un grand amateur de navigation borméen ?

img_9005r.jpgMême en été, peu d’amateurs parcourent le sentier du littoral, sauf pour se rendre d’une plage à l’autre. Le vent léger a rendu la promenade fort agréable et j’en profite pour glaner quelques galets colorés. Les seuls pièges de ce sentier sont les racines d’arbres qui gonflent par endroit le chemin et les passages rocheux mouillés par la mer montante.
Sur la plage de l’ilôt du jardin, n’existe officiellement aucune zone de mouillage forain1 et pourtant des dizaines de bateaux sont alignés à quelques mètres de la côte ! Leur propriétaire a rejoint la plage le temps d’un après-midi.
bregancon-reglementation.jpgLégende de la photo de droite extraite  du Système d’Information Géographique du Var  (la carte entière) :

  • rayé rose : zone de mouillage
  • pointillés jaunes : chenal
  • ligne pointillée bleue : limite des 300m avec petit rond jaune (bouée des 300m)
  • zone rayée rouge : mouillage et circulation interdits (Fort de Brégançon)
  • zone rayée vert clair (ZRUB : zone réservée uniquement à la baignade et  ZIEM : zone interdite aux embarcations motorisées).

Il n’y a pas que le mouillage qui soit interdit autour du fort mais le survol également, même en ULM.  Le 1er août 2008 un pilote d’ULM a été interpellé suite au survol du fort de Brégançon. Selon l’arrêté ministériel, les infractions à l’interdiction de survol sont passibles d’amendes de 15.000 à 45.000 euros et d’un emprisonnement de six mois à un an.

ancrage_ecologique_schema.jpgConsciente de l’impact du mouillage répétitif, la commune de Bormes a fait installer un réseau permanent d’ancrages fixes écologiques pour les bateaux. « Quelle que soit la nature du sol, l’ancre ne repose pas sur le fond. Elle pénètre le sol verticalement jusqu’à parfait affleurement. Le poids n’est donc plus un facteur de tenue. Ce type d’installation n’a pas montré d’impact négatif sur l’herbier environnant sur la durée de l’étude ». Ancrages écologiques (également utilisé à Port-Cros pour le sentier marin)
L’itinéraire du fort de Brégançon aux ilots de l’Estagnol, 6km, 2h00 A/R

Mais vous pouvez continuer le sentier du littoral jusqu’à Pellegrin (Voir De Cabasson à Pellegrin, fiche pratique 12 du topo-guide Le Var… à pied, Fédération Française de Randonnée, FFR, 2005 première édition)

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1 Un mouillage  » forain  » est un lieu situé en dehors d’un port

L’ichtyosaure de la Robine


IMG_8285r.JPGIMG_8288r.JPGLichtyosaure de la Robine, reptile marin fossile dont l’aspect est celui d’un requin, est maintenant bien connu : Je l’ai découvert la première fois lorsque j’habitais Digne.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
La Robine

Georges Bellon, un Dignois passionné de géologie, prend connaissance de l’existence de l’ichtyosaure de La Robine. Il fait part de la découverte à Guy Martini, futur directeur de la RNGHP. Dans le cadre de ce projet de Réserve, de protection sur place et de valorisation du site, une fouille est lancée et un squelette presque complet d’ichtyosaure est dégagé. Le premier musée de site en Europe protégeant les ossements d’un grand verterbré fossile est inauguré en 1984.

IMG_8291r.JPG J’ai eu la chance de connaitre M. Martini à ce moment là et de pouvoir me rendre sur place en passant par un sentier en partie privé, en suivant un vallon tant bien que mal puis en grimpant sur les robines1. Il n’était pas balisé et il fallait bien connaitre les lieux pour le retrouver. Désormais, un sentier balisé et un parking ont été aménagés un peu plus loin. J’y retourne donc aujourd’hui, sous la pluie.

schema_squeltte_andreani_2002.jpgrestes_thorax_et_crane_la_robine.jpgAprès une belle grimpette le long du torrent et de ses cascades, on arrive sur les lieux ; les gouttes de pluie obscurcissent la coupole protectrice et il est presque impossible de reconnaitre l’animal. De plus, il est assez mal conservé et cela peut être décevant si on s’attend à découvrir un squelette parfaitement identifiable.

Le spécimen rarissime pour la région, repose sur son flanc gauche, à l’exception du crâne, dont seule la face dorsale est visible. Il mesure environ 4,20m. Il est assez mal conservé et certaines pièces manquent comme la plus grande partie du rostre, le bassin, de nombreuses vertèbres de la queue.

Plusieurs autres ichtyosaures ont été trouvés à Prads Haute Bléone, dont un presque complet mais sans la tête. Âgé de 90 millions d’années, ce fossile fait l’objet d’études par les paléontologues de la Réserve géologique de Haute-Provence. Un site archéologique touristique a d’ailleurs été créé à l’entrée du village de Prads, où on peut y voir des moulages réalisés sur l’ichtyosaure de Prads. Schémas et photo extraits de : Trois gisements fossilifères phares de la réserve géologique des Alpes de Haute Provence, livret-guide d’excursion géologique, congrès de l’association paléontologique française, 2007. Attention ! document de 7Mo.

2004 : sur l’archipel quasi désertique du Svalbard [en français le Spitzberg], en Norvège, un paléontologue et son équipe ont découvert un squelette  d’ichtyosaure de 150 millions d’années dans un état de conservation exceptionnel. Découverte d’un gisement de reptiles marins dans l’archipel du Svalbard

Mon accolyte, ancien professeur de biologie, me fait remarquer l’accumulaton de rostres de bélemnites2 dans l’espace autour du squelette ; il y en a dans tous les sens, preuve que les courants étaient faibles ou inconstants. Ils vivaient en pleine eau tout comme les ichtyosaures. Schémas de bélemnites

Itinéraire vers l’ichtyosaure, 4.430km A/R, 1h40, dénivelée 540m
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