Le site médiéval de Rougiers


Rougiers est un petit village du Var, au nord de la Sainte-Baume, non loin de Nans-les- Pins ; un village que je ne connaissais pas avant cette fameuse partie de geocaching (pour savoir ce qu’est le geoacaching, voir l’article * chasse au trésor high tech dans ce blog) que j’ai faite avec mon amie Elizabeth de passage à Aix-en-Provence.

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* Itinéraire à partir du village de Rougiers proposé par le site Balade en Provence
* Je vous propose l’itinéraire le plus court

Le temps qu’il fait aujourd’hui à cet endroit :
Météo du jour, direction du vent et température ressentie

Dans le village, nous devons renoncer à atteindre le site par la route la plus courte : deux voitures stationnent sur la chaussée et personne dedans. Nous prenons donc la direction des glacières, en longeant le terrain de sport. Tellement impatientes de trouver « le trésor » les premières, nous décidons de monter jusqu’au site médiéval par le chemin le plus court. Habituellement, pour le plaisir de la randonnée, nous marchons plus longtemps tout en devisant sur notre philosophie de la vie.

Alexandre Dumas a consacré quelques pages à Rougiers dans son livre « Souvenirs de voyage » et Napoléon III est passé sur les terres de Rougiers à son retour victorieux d’Italie où il avait défait les armées autrichiennes à Solferino. Les habitants s’en souviennent puisque la chapelle qu’ils ont construite sur le site de Saint-Jean porte le nom de Saint-Jean de Solférino.

Il parait que Rougiers a aussi un volcan : le Puy Runnier (ou Purignier), unique en Provence, dont le terrain de lave noire produirait les meilleurs pois chiches !
L’habitat villageois est centré autour du château et de l’église. Il a été habité jusqu’au XIVème siècle.

medium_img_3431.jpgOn distingue nettement les deux tours de garde et le donjon carré dont les étages étaient formés de planchers de bois, lentement restaurés par une association d’amis du château. Une fois passé les vestiges du rempart, nous nous dirigeons vers la chapelle romane rénovée de Saint-Jean. A la pointe de l’éperon rocheux, une statue de la Vierge veille à la protection des rougiérois. Les 29 maisons du village s’étagent sur quatre niveaux autour d’un mur d’enceinte en contre-bas du château. Les fouilles ont mis à jour des monnaies émises entre 1171 et 1420 (130), pièces d’armement, vêtement, outils, vaisselle et tessons de céramique (94000) qui attestent d’une intense activité artisanale. Au XIVème siècle un atelier de verrier s’installe dans le village : toutes les maisons disposent alors de gobelets qui ont permis une série de recherche sur le verre médiéval. Une seule ruelle charretière traversait l’agglomération du nord au sud ; ailleurs, pour se déplacer, il fallait emprunter d’étroits passages, souvent en escaliers, parfois couverts.
medium_img_0887.jpgSur le chemin qui monte au château et à l’intérieur du village, on découvre un ensemble de grottes qui furent longtemps aménagées comme lieux d’habitation.
Quelles belles vues à partir de la table d’orientation !

* Le vieux Rougiers du site Les merveilles du Var

Une quinzaine d’anciennes glacières dont certaines fort bien conservées parsèment la colline autour de Rougiers, elles portent le nom rafraîchissant de Fontfrège, soit fontaine froide en provençal.

Après la visite du site qui nous a réellement surprises par sa taille et son état de conservation, nous avons cherché la cache ; j’ai servi de guide grâce au GPS (mauvais guide dans un premier temps…) et c’est mon amie qui l’a découverte. Elle a rempli pour la première fois un logbook ; avec une joie enfantine, au retour, nous avons noté notre visite sur le site internet. Je serai prête à parier qu’Elizabeth fera bientôt partie de la communauté des géocacheurs…

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Merci à Serge, grand geocacheur aixois, grâce à qui j’ai découvert ce site médiéval

La grotte naturelle de Marie-Madeleine


C’était au mois de mai 2004, deux ans après la réouverture au public de la Grotte de la Sainte-Baume1 et du pèlerinage, à l’occasion d’un regroupement professionnel pas comme les autres. La préparation avait été claire : « Vous êtes dans une forêt séculaire, où vécurent des druides2 ; vous emprunterez le chemin des rois comme Marie de Médicis ou le chemin du Canapé si vous vous êtes pressé ; vous visiterez la grotte de Marie-Madeleine, qui a débarqué sur nos côtes aux Saintes-Maries de la Mer. Croyant ou pas, vous marchez dans un lieu sacré. »
* Je vous propose l’itinéraire de 2h A/R par le chemin du Canapé (GR9) réalisé à partir de CartoExplorer
* Je vous propose un autre itinéraire dans ce massif, 3h30 A/R réalisé à partir de CartoExploreur (voir dans ce blog l’article sur la croix des Béguines)

La météo de ce jour à cet endroit :
(attention l’hiver, micro-climat, neige et givre possibles)
La direction du vent et le calcul de la température ressentie

medium_0006.jpgEté comme hiver, ce haut lieu de pélerinage est toujours très fréquenté. Un petit couvent de quatre frères dominicains est désormais chargé de l’accueil des pèlerins. Parmi les grands pèlerins de notre temps, comment ne pas évoquer Charles de Foucauld, les pélerins du lundi de Pentecôte, ceux de la fête de sainte Marie-Madeleine (22 juillet) qui se rendent en procession à la messe de minuit à la Grotte, les Compagnons ?

Cette forêt celtique de quelques milliers d’années, est unique en France, les chênes et les hêtres ont plusieurs siècles d’existence, de nombreuses associations végétales sont uniques en Provence ; medium_0004.jpgsi vous venez en juin-juillet, cherchez la racine d’or (lys martagon), si rare et si belle ! Ifs, hêtres, houx, essences peu méridionales, ont élu domicile ici. Parce qu’elle est exposée au nord, à l’abri d’une haute falaise, l’humidité, la fraicheur, les mousses et les champignons dominent. J’emprunte le chemin du Canapé, à droite, moins fréquenté que le chemin des Roys, mais plus abrupt. Des marches de pierre favorisent la marche dans un sous-bois sombre ; les arbres sont tellement hauts que la lumière du soleil ne parvient que rarement jusqu’au sol. Mais quand elle passe, c’est un ravissement de points lumineux ! Si je délaisse le chemin des Roys – emprunté par Saint-Louis, le pape Clément V, Philippe VI Valois, Charles IV de Luxembourg, le roi René, Catherine de Médicis, Charles IX, etc – c’est qu’il est trop fréquenté. A la croisée des chemins, un vieil oratoire : c’est Monseigneur Jean Ferrier, archevêque d’Arles qui a fait ériger les oratoires du Chemin des Roys vers 1516.

Le père Vayssière, gardien du sanctuaire au début de notre siècle, a fait construire les 150 marches en mémoire aux 150 Ave du Rosaire ; je les monte en comptant les stations jusqu’à la 13ème pour mesurer ma progression ! Cette Pietà, sur le parvis de la Grotte, impressionnante par sa taille, est une oeuvre de la juive convertie Marthe Spitzer (1932). D’abord exposée devant l’église Ste-Madeleine à Paris, elle arrive par train jusqu’à Saint-Zacharie où un attelage de chevaux l’amène jusqu’en bas de l’escalier. Là avec rouleaux, madriers et palans, elle est hissée jusqu’à la grotte.

0020.3.jpg* Le site officiel de la grotte Sainte Madeleine (histoire des trois Maries, pélerinage, les Dominicains)

Le compagnon Pierre Petit réalise les vitraux de la Grotte. Marie-Madeleine était la patronne du Compagnonnage ; dès que le Tour de France est ouvert au jeune Aspirant Compagnon du Devoir, il porte sa couleur, le blason de son métier et l’emblème de Marie-Madeleine reconnaissant le Christ ressuscité.
* Voir l’article sur les Compagnons du devoir (commune d’Aups)* L’Association les Compagnons du Devoir, ses buts
Rodolphe  Giuglardo présente le travail de la pierre à la Ste-Baume : l’obélisque des Compagnons placé en 2011

De là haut, le paysage s’étage sur 3 niveaux de montagnes : les monts Aurélien, la Sainte-Victoire, le mont Ventoux.

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Le compagnon réalise les vitraux de la Grotte. Marie-Madeleine était la patronne du Compagnonnage ; dès que le Tour de France est ouvert au jeune Aspirant Compagnon du Devoir, il porte sa couleur, le blason de son métier et l’emblème de Marie-Madeleine reconnaissant le Christ ressuscité.

De là haut, le paysage s’étage sur 3 niveaux de montagnes : les monts Aurélien, la Sainte-Victoire, le mont Ventoux.medium_0009.jpg

Après la descente, beaucoup plus rapide, le groupe s’arrête dans le café tout proche de l’hostellerie et nous dégustons une bière bien fraîche, juste récompense de nos efforts.
Dans ce lieu mythique, on peut aller aussi au « Paradis » en passant par le « sentier merveilleux », de quoi donner envie de revenir…

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1Baume : du provençal « baumo », surplomb rocheux, abri sous roche (grotte)
2Les druides étaient les chefs religieux des populations celtiques qui, avant la conquête romaine, occupaient la Gaule et la Grande-Bretagne. Ils représentaient une classe sacerdotale chargée de la célébration du culte, de l’éducation de la jeunesse et des décisions de justice. Leur doctrine se fondait sur la transmigration des âmes. La récolte du gui de chêne, plante sacrée, est l’une des coutumes druidiques les mieux connues

De la neige à la croix des Béguines


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Ce matin, 22 janvier, je suis bien surprise de voir de la neige sur le massif de la Sainte Baume : la météo n’annonçait rien de tel ; quelques kilomètres avant Plan d’Aups, aucune trace de neige. J’apprendrai un peu plus tard, par un habitant du village voisin, que la neige recouvre souvent les sommets à cette époque de l’année et que jamais aucune météo nationale ne l’annonce.

* La météo de ce jour à cet endroit :
La direction du vent et le calcul de la température ressentie

Depuis le parking, j’aperçois la chapelle du Saint Pilon, à 1000m d’altitude, juste au-dessus de la grotte de Sainte Marie Madeleine : c’est là que j’irai par le GR9 qui, sur une petite partie, s’appelle le chemin des Pèlerins. Aux quatre chemins, un oratoire (1516) restauré par les Amis des Oratoires, représente « Madeleine avec deux anges qui se montrent à elle ». Je monte vers le col du Saint-Pilon par un chemin de plus en plus enneigé. Je passe devant la chapelle des Parisiens, humide, au toit de planches de bois moussues (construite vers 1630 par le conseiller de Louis XIII) et deux oratoires. Les pierres glissantes ne freinent pas les randonneurs du dimanche qui sont étonnamment nombreux, surtout en ce début d’après-midi. medium_img_0019.jpgDe là haut, la vue est saisissante sur la falaise verticale. Croix des Beguines par JeffPour me rendre à la croix des Béguines, point culminant de la Sainte-Baume, je dois suivre la crête depuis laquelle, malgré le temps couvert, je peux voir les Alpes, la Sainte-Victoire, la montagne de Lure, la mer… Le sentier n’est pas évident à trouver : heureusement, quelques cairns bien placés m’indiquent le changement brusque de direction du GR9. Du côté sud d’abord, ensoleillé, après le bau des oiseaux (beaucoup d’oiseaux nichés dans les creux de rochers se sont envolés à mon approche), je passe au côté nord, où le vent froid soufflant en rafales, n’a pas fait fondre la neige. Le chemin est étroit et glissant. Je pense alors à l’époque où, institutrice, j’essayais d’expliquer à mes élèves, la différence entre les deux versants d’une montagne. En quelques minutes, ici la démonstration aurait été faite ! * Je vous propose l’itinéraire de 3h30 A/R sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
* Voir aussi dans ce blog la randonnée à la grotte par le chemin du Canapé
* Description de la randonnée de Fontfrège au St Pilon (6h), photos, topologiemedium_img_0025.3.jpgmedium_img_0026.jpg
A 1118m d’altitude, sur un rocher consacré également à l’escalade, la croix des Béguines se détache sur le fond bleu.

* Site Info climat, photos extraites du forum
* Description de l’itinéraire par Alain
* Photos du site Provence Balades

Au retour, par le GR98 bien mal balisé, je m’arrête à la chapelle du Saint-Pilon d’où je devine ma voiture garée au parking de l’hostellerie, désormais bien remplie. C’est là que les anges, sept fois par jour, élevaient Marie-Madeleine de la grotte au sommet de la montagne, pour qu’elle y prie. On y construisit d’abord un pilon pour marquer cet emplacement, puis une chapelle. * La chapelle du Saint Pilon du site Chapelles et églises rurales en Provence. Depuis le début du culte de Madeleine, au moyen âge, on dit que le pèlerinage rend les femmes fécondes et assure le mariage aux jeunes filles. Ce lieu de pélerinage attire beaucoup de monde, été comme hiver. Je m’y asseois le temps de manger un petit quelque chose avant la descente. De ce côté de la crête, il y a du soleil et quelques oiseaux sautillent sur les rochers à quelques pas de moi. Le temps de saisir l’appareil photo, et l’un deux accepte de poser 5 secondes pour la vidéo. La descente est plus difficile parce que les pierres sont glissantes ; je croise quelques enfants enthousiastes, loin devant leurs parents, pressés d’arriver au sommet. En traversant la forêt aux multiples couleurs d’automne, je m’arrête, j’écoute le concert pianissimo que m’offrent les oiseaux. Avec uniquement la bande son, je pourrais vous faire croire que nous sommes au début du printemps. C’est parce que je suis capable de m’étonner devant de petites choses que la nature m’apaise et me réjouit à chaque randonnée.« Celui qui sait regarder une pierre est heureux sur tous les chemins »

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