L’île du Grand Gaou


img_5726r.JPGJe vous propose une charmante petit promenade entre le port du Brusc – et ses multiples bateaux colorés – et l’île du Grand Gaou (du provençal gaou = chenal, passage), une des îles de l’archipel des Embiez. Beaucoup de monde quand il fait beau et on comprend pourquoi. Le grand restaurant du petit Gaou est plein et sent bon le poisson frais ;  on nous sert gentiment le café dont nous avons besoin après le repas pour entamer notre chasse au trésor.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

Nous commençons par le pique-nique le long de la lagune du Brusc, lieu privilégié pour le img_5727r.JPGdéveloppement des posidonies. Petite odeur caractéristique mais pas trop gênante.

La Posidonie se trouve généralement dans la zone située […] de la surface jusqu’à 30 mètres de profondeur. En eaux peu profondes et calmes, elle pousse jusqu’aux rivages pourvu qu’elle reste recouverte d’eau. C’est une plante photophile : il lui faut donc beaucoup de lumière.
La Posidonie vit sous forme de prairies appelées herbiers. Elle se fixe dans le sable avec ses racines (ou rhizomes) qui croissent de deux façons différentes perpendiculairement au fond, ou horizontalement parallèlement aux plages. Les herbiers de Posidonies jouent un double rôle majeur dans l’écosystème marin de la Méditerranée occidentale :

  • ils servent d’habitats et de lieux de reproduction à de nombreuses espèces marines ;
  • ils produisent une quantité abondante d’oxygène.

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Ce sont donc là deux facteurs favorables au maintien de la faune et de la flore sur le littoral. La plante elle-même croît lentement. Sa destruction a donc des effets irréversibles. Celle-ci peut survenir par la pollution, les engins qui râclent le fond, les sports nautiques, la circulation maritime, la modification des courants marins et de la direction des vagues suite aux ouvrages du bord de mer, autant de causes aggravées par la faible profondeur. Extrait du site se promener et observer

Bien entendu, dans la lagune peu profonde, il est strictement interdit de marcher.
img_5729r.JPGimg_5734r.JPGimg_5741r.JPGUn premier pont mène au petit Gaou puis une passerelle, fermée le soir à partir de 20h, mène au Grand Gaou. Sur la passe du Petit Pas du Coq, quelques pointus en eau peu profonde attendent pour partir à la pêche. Sur l’ïle, tous les sens s’éveillent. La promenade commence par une pinède à pins d’Alep, sous lesquels rien d’autre ne pousse, puis un jardin méditerranéen, une pelouse de genévriers de Phénicie, une zone rocheuse fortement exposée au vent. Nous en parcourons le tour assez rapidement à la recherche de nombreux indices pour notre chasse au trésor. Puis, assis sur une pierre face à la mer, calculatrice et crayon à la main, nous nous lançons dans de savants calculs, respectant la priorité des opérateurs sans oublier les doubles parenthèses… Les gens nous regardent d’un air inquiet, comme si nous étions les professeurs Nimbus et Tournesol. C’est ça aussi  le jeu de geocaching !

img_5751r.JPGimg_5750r.JPGCette île n’est pas très grande et pourtant offre plusieurs  écosystèmes végétaux : pas de monotonie dans le paysage, des espaces pour les enfants. Je me cogne la tête violemment à une branche basse, près d’une calanque. J’y img_5754r.JPGdescends, attirée par de drôles de formes et les roches ressemblant à la peau d’une vieille dame ridée comme celle de la grand-mère de ma mère. Je n’ai jamais vu de tels schistes gris avec inclusions de quartz blanc. Ce sont des phyllades, datant de l’époque de la création des reliefs qui, après érosion de la couche sédimentaire, ont donné ces circonvolutions grisâtres serrées.

« Les Embiez sont les îles de notre littoral méditerranéen les plus accessibles. En effet, il est possible de s’y rendre à pied depuis la côte. … en se mouillant les jambes, il est possible de traverser en face de la pointe du Gaou et des anciens salins pour atteindre la plus grande, l’île des Embiez. » Extrait du Petit Pierrot, Le Brusc et l’île des Embiez

Boucle du Grand Gaou, 4km environ

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Ne « Brusc » pas le « Ga(r)ou est une multi-cache préparée par le geocacheur Cryx Thypex

La chartreuse Notre Dame de Montrieux


Montrieux = Mons Rivi, le mont du ruisseau – commune de MéounesBonaparte lui-même a logé sa famille dans la célèbre Maison des têtes pendant le siège de Toulon, où Raimu aimait se rafraîchir quand il faisait trop chaud sur la côte.

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img_5855r.JPGimg_5859r.JPGimg_5862r.JPGBien qu’elle ne se visite pas, la chartreuse de Montrieux mérite une petite visite de l’extérieur. En poursuivant le chemin, on s’aperçoit que la chartreuse est très grande ; quelques chartreux sont dans le jardin en train de prier. Seule la chapelle Sainte-Roselyne (de Villeneuve) est ouverte aux laïcs : en effet, les moines vivent encore pleinement la règle rénovée de Saint Bruno qui leur impose l’isolement. Accessible uniquement à pied par un chemin privé passant au dessus du Gapeau, la chartreuse, restaurée à partir de 1843 (à cette époque, il fallait au moins 3 heures pour relier Toulon à Méounes en diligence ), n’a plus rien à voir avec les bâtiments d’origine du XIIème siècle.

Gherardo, frère cadet de Pétrarque, vint expier ses fautes à la chartreuse et oublier sa belle. Il y reçut deux fois la visite de son frère poète (1347, 1353 ) qui, à sa mort, légua une somme d’argent au couvent. Pendant la grande peste de 1348, tous les moines moururent sauf un : Gherardo qui resta seul, défendant bravement la chartreuse contre les pillards.

Non loin de là, à Montrieux le Vieux, l’ancien couvent abritait les domestiques, les frères convers, les religieux infirmes ou âgés. Le plus abondant des torrents y faisaient tourner les moulins à blé et à huile. (André Hallays, En flânant, Paris, 1903).

Omar de Valbelle (XVIIème), descendant du fameux Guillaume qui offrit une partie de ses biens à la chartreuse en 1170, se fit construire un tombeau extradordinaire digne de sa vie de séducteur, du moins c’est ce que dit une légende tenace…

Pour en savoir plus sur O. de Valbelle voir le site clair de lune

Près de la fontaine, le 19 août 1944, le colonel de Linarès rassembla ses troupes…

Pendant ce temps, le 3ème régiment de tirailleurs algériens du colonel de Linarès, guidé par les moines de Montrieux, traverse un massif montagneux [ndlr : le Siou Blanc) sur des pistes réputées impraticables et arrivent aux portes de Toulon sans recevoir un coup de feu : le Revest est atteint. Ces mouvements montrent la faiblesse du dispositif ennemi dans la région et permettent au général de Monsabert d’envisager une action sur Marseille. (extrait du site France-libre.net)

img_0164r.jpgLa forêt autour offre quelques possibilités de balade au Jas de Gabrielle ou dans le Grand Bosquet. Devancé par un chien des Pyrénées impressionnant quand il  court vers nous, un troupeau entretient la forêt : nous ne courons pas, nous nous arrêtons lorsqu’il s’approche de nous (c’est ce qui est conseillé dans le panneau à l’entrée). Les chèvres blanches en liberté sont bien en chair et gourmandes, se hissant fébrilement sur leurs pattes arrière pour attraper le meilleur des feuilles. Le berger, loin derrière, essaie de rassembler les égarées ; c’est lui qui nous indiquera le chemin forestier pour retrouver l’ET21 puis le gué sur le Gapeau. Cette petite boucle de 5.300km dans la forêt de la chartreuse nous a été inspirée par le geocacheur Actarus83.

Site de la chartreuse de Montrieux

La chartreuse, par Wikipédia

Dans les secrets du monastère interdit – Le Point, 15 novembre 2007

L’éléphant de pierre du Siou Blanc


img_5837r.JPGEncore de la neige sur le chemin du Siou blanc en ce dimanche 18 novembre ! autre surprise : l’indication de nombreux avens dus à la dissolution du calcaire par l’eau. On en découvre partout : l’abîme des Morts protégé par un grillage, l’abîme de Maramoye (= la femme maudite), l’aven Claustre, celui des trois marins, de l’Etrier, Cyclopibus, Claude, Bernard, et même celui en bordure de route qu’un effondrement de terrain vient de révéler, etc. Certains de ces trous peuvent avoir une profondeur de plusieurs dizaines de mètres.  Probablement un véritable gruyère sous nos pieds, ces calcaires compacts étant fortement entamés par l’érosion. Est-ce pour cela que l’accès du plateau de Siou-Blanc est interdit la nuit ?

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_5842r.JPGDe très nombreux sentiers de randonnée, fort bien balisés par le conseil général du Var mènent au Roucas Traoucas (= rocher percé en provençal). Le sentier se parcourt dans une végétation basse de feuillus parmi lesquels l’éléphant de pierre finit par émerger sur un fond de ciel bleu. On y accède finalement en marchant sur des dalles de pierre souvent creusées de trous et de fissures. Je passe sous son ventre, lui caresse la trompe, m’installe sur son arrière-train en regardant sa queue bosselée. Curieuse construction de la nature…

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La curiosité nous emmènera jusqu’à l’abîme des Morts très près du parking. Malgré nos efforts, nous n’en verrons pas le fond de quelque endroit où nous nous placerons. A donner des frissons dans le dos, surtout pour ceux qui envisageraient de passer au-dessus du grillage…

Merci au geocacheur Actarus83 : voilà une balade sur la piste de l’éléphant de Siou Blanc qu’on peut varier à l’infini (de 1km à 22km), selon le point de départ choisi sur le chemin de Siou Blanc. En plus, les nombreux avens apporteront quelques sensations à ceux qui resteraient sur leur faim. Amateurs d’archéologie, n’oubliez pas la bergerie des Maigres et la grotte du Vieux Mounoï à Signes (voir site de l’ASER Centre Var).

Randonnée aux aiguilles de Valbelle dans le Siou-Blanc, par le petit Pierrot, site Clair de lune (site toujours bien documenté)

L’éléphant de pierre à partir du Broussan, avec quelques photos d’avens, blog de Fouchepate

Voir quelques itinéraires vers le roucas traoucas

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Réponse au commentaire de vnc : abîme ou aven ?

LAven (terme occitan, devenu générique en France) désigne un gouffre ou puits naturel qui se forme en région calcaire, soit par dissolution, soit par effondrement de la voûte des cavités karstiques.  

L’Abîme (du grec abussos : sans fond) est un gouffre ou puits naturel très profond (dont on ne voit pas le fond)  ; selon le dictionnaire de géomorphologie consulté, son sol est en communication avec des galeries souterraines.

Maramoye est donc un gouffre, un aven profond … et un abîme