Saint-Mitre les Remparts : du Crépon aux Rocalèdes


Après une première randonnée à Saint-Mitre avec Majo (balcons du Caderaou), voici une seconde dans le même environnement, au départ du parking de la Manare. Crépon et Rocalèdes sont deux quartiers de Saint-Mitre que nous allons traverser.
La fiche descriptive au format pdf

PortailSentier du CréponSentier forestierTraversée de la ville : l’écusson de Saint-Mitre est gravé sur l’ancienne porte Nord ; le chemin du Crépon, le  chemin des Cailleux sous un léger couvert forestier sont parfois dégradés ; après le Crépon, on longe le petit canal bordé de roseaux.

Le canal d’irrigation de Saint Mitre capture son eau dans le canal de Martigues. Ce dernier fut construit après avoir été déclaré d’utilité publique par un décret de Napoléon III en 1869. Il permit alors de dériver de la Durance 531 litres par seconde, à partir de la prise d’eau du canal des Alpines près de Salon de Provence.Extrait de la fiche rando

Ancienne voie romaineChemin de la fontaine du LoupOn rejoint la montée de la Fontaine du Loup, ancienne voie romaine qui a conservé ses pavés caractéristiques. Le chemin à flanc de colline offre quelques points de vue qu’il faut capter au travers des arbres.

Chemin des rocalèdesChemin de RocalèdesAprès une courte marche sur le bitume, on prend le petit sentier à droite, juste avant le numéro 18 et on arrive sur le plateau des Plaines d’Arnète. Y a-t-il eu une carrière aux Rocalèdes ? des pierres taillées gardent encore la traces des coups de pic.

Détour par le centre ancien : à l’intérieur des remparts vieux de plus de dix siècles et remaniés, je circule dans les petites ruelles protégées de murs, me demandant si je vais trouver une issue, tant elles ressemblent à un labyrinthe.

Portail près du châteauLe châteauLe lavoirRuelle dans la vieille villeRuelle dans la vieille ville

Fin de visite avec le château reconstruit et agrandi, le portail sud à machicoulis , l’église, le lavoir. La tradition parfois encore enseignée à l’école veut que  du haut du mâchicoulis, on jetait de l’eau, de l’huile ou de la poix bouillantes sur l’assaillant, alors que c’était plus vraisemblablement de simples projectiles en pierre, des charognes pour propager des épidémies ou des tonneaux remplis d’excréments.

Une balade familiale facile qui allie la marche et la découverte d’un village qui garde quelques beaux vestiges du passé. Pour ma part, j’ai préféré le circuit Balcons du Caderaou plus varié et aux points de vue plus dégagés.

itineraire crepon rocaledesImage de l’itinéraire balisage bleu 7km700, 90m dénivelée, 2h20 déplacement (2h40 au total) incluant la flânerie dans le village

Balcons de Caderaou


Rando avec Majo aujourd’hui. Nous partons pour Saint-Mitre les Remparts, au bord de l’étang de Berre qui a si mauvaise réputation, par un balisage jaune donc a priori sans difficulté. La FFR conseille de ne plus se garer sur le petit parking Gouin pourtant toujours signalé, mais sur celui de la plage de Massane juste à côté. Le Caderaou1 ou cadaraou est une colline qui culmine à 127m d’altitude sur le flanc de laquelle nous allons circuler.

Plages « istréennes » : Massane, par Flapcri ; cette cache est désactivée temporairement depuis le 29 janvier 2014

Plage de Patorgue : descendre sur la riveLe tracé balisé longe la plage ; à la seconde plage, nous descendons par un petit escalier sur le sable : un vieux panneau de bois du CG13 indique le chemin. Là, on dirait un classique sentier du littoral, tranquille et agréable avec son petit pont de bois et ses mini-dénivelés. Nous essayons d’identifier au nord la chaîne de montagne que nous voyons au loin : d’après la fiche, ce serait le mont Ventoux ; je l’admets, n’ayant pas trop le sens de l’orientation… mais je me soigne en ce moment avec la formation de François Jourjon, de randonner malin !

Le sentier du littoral de l'étangPanneau sur le sentier d'interprétationLe sentier serpente ainsi, montant et descendant, poursuivant tout droit vers un petit escarpement rocheux. Nous suivons un sentier pédagogique avec de vieux panneaux complètement délavés. Presque au sommet du plateau, les chemins sont nombreux et le balisage absent ou pas visible : nous nous contentons de maintenir la bonne direction, celle qui descend vers le rivage. Un beau mur de pierre sèche sur une cornicheUn sentier rocheux en escalierLes barres rocheuses parfois s’écroulent sous le travail de l’eau. En haut d’une corniche, un long mur de pierre sèche rappelle qu’autrefois la colline était occupée par de rudes travailleurs. Le chemin alterne à nouveau montées et descentes : nous dominons maintenant l’étang. Le sentier monte en escalier sur des paliers rocheux, traverse un étroit pont de bois, nous apprend que les feuilles de l’érable sycomore ressemblent à celles du platane et que le cèdre peut vivre plusieurs siècles.

Ruine de la LoubièreDans la descente, nous hésitons ; la lecture du topoguide nous laisse perplexes : nous prenons un chemin qui n’est peut-être pas le bon mais qui nous mène au bon endroit, à la ruine de la Loubière qui porte la trace du balisage. Sur la carte IGN, je relève deux allusions au loup : la loubière et la fontaine du loup, toponymes qui témoignent de l’existence ou de la peur du loup. Sur le site geneprovence d’ailleurs, même s’il ne rapporte pas d’histoire de loups dans ce coin, indéniablement les loups au xixè vivaient bien dans le coin (Aubagne, Aix, Pertuis,…) et n’attaquaient pas que les animaux…

Environnement karstiquenous avons encore raté le balisage. Laisse de moules, palourdes, myesLe chemin se rétrécit, entre dans un univers karstique creusé de petits abris sous roche, longe la barrière d’un enclos (enfin ce qui a dû être un enclos mais à l’abandon aujourd’hui) puis se perd au sommet d’une falaise : demi-tour ! à l’enclos, c’est à gauche qu’il faut tourner, Enfin nous approchons de la côte et là, ce qui nous frappe, c’est la quantité énorme de coquillages (des moules surtout) en plusieurs vagues parallèles, qui couvrent la plage. C’est la bonne heure et un endroit idéal pour pique-niquer. le plateau de Vitrolles, la chaîne de l'Etoile ?Nous nous installons face à l’étang. Deuxième exercice d’identification des montagnes en face de nous, donc à l’est : nous reconnaissons facilement le plateau de Vitrolles ; au delà, Majo pense à la Sainte-Victoire.

Au vu de la quantité de moules déposées sur le rivage, nous nous demandons si ces petites bêtes sont mortes naturellement ou à cause de la pollution. Les laisses de mer, constituées d’organismes morts depuis longtemps, sont amenés sur le rivage après un épisode de fort vent ; quelquefois en quantité anormale suite à un épisode d’anoxie… D’après le témoignage d’un ancien pêcheur, autour des années 1950, la vente de moules parfaitement saines, était lucrative. Aujourd’hui les pêcheurs récoltent des naissains de moules pour les mettre en élevage, preuve que la santé de l’étang s’est améliorée, mais elles doivent intégrer des parcs à moules pour y être purifiées.

Les coquillages de l’étang de Berre

Une asperge sauvage aurait-elle décidé d'attaquer Majo ?Après le pique-nique Majo m’initie à la cueillette d’asperges sauvages. Un indice ! une asperge qui a trop poussé dépasse la végétation environnante. Celle de la photo se penche au dessus de la tête de Majo : elle mesure plus d’un mètre de haut. Si la tête se coupe facilement avec les doigts c’est signe qu’elle sera tendre. Dés la mi-février, les versants sud, proches des côtes méditerranéennes voient apparaître les premières asperges sauvages. Fin mars c’est plutôt la fin de saison.

J’ai donc fait une omelette aux asperges (merci Majo qui les a lavées et étêtées).

  • 4 oeufs pour une poignée d’asperges sauvages
  • huile d’olive
  • sel, poivre, persil.
    Faire revenir les asperges dans une poêle avec de l’huile d’olive. Casser les œufs, saler, poivrer, ajoutez du persil haché et battre l’omelette. Une fois les pointes d’asperges dorées, faire cuire l’omelette et consommer chaud.

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Source de l’Infernet par le GR 2013


Lors d’un reportage sur le GR 2013 en début d’année, j’avais été surprise de découvrir ce charmant petit coin, près de la ville : une source abondante se déversant en cascade, près de petites gorges d’un beau ton rose soutenu ; j’avais du mal à croire qu’il était en région PACA. Je me suis donc inventée une petite boucle passant sur le GR 2013 avec retour par un autre sentier (je n’aime pas faire un aller et un retour identiques).

Départ sur le parking du ball-trap et du club d’aéro-modélisme, près de la gare TGV. Pas évident à trouver la route qui y mène ; il faut emprunter le rond-point de la gare et avant l’entrée du parking P12, tourner en épingle à cheveux sur la droite ; les voitures qui ne veulent pas payer le parking de la gare, stationnent le long de cette route et obstruent la visibilité.

Les maquettes d’avion tournoient au-dessus de ma tête dans un vrombissement presque aussi fort que celui d’un véritable avion. Il ne faut surtout pas entrer sur leur terrain dont l’accès est interdit : à cet endroit, le GR s’infléchit sur la droite pour rejoindre une ancienne route macadamisée fortement dégradée. Puis elle descend ; sur la gauche, un tas d’ordure barre le passage : c’est là que passe le GR.

J’aperçois des caravanes de nomades installées près du stadium, parallélépipède de béton qui aurait dû servir de salle de spectacles ;  il a été cédé à la communauté du pays d’Aix ; même si on a du mal à le croire, c’est l’œuvre d’un architecte de renommée internationale Ruddy Riccciotti. Le blog de Didier Hacquart.

Bien que je n’en ai jamais vues, en vrai, je sais que les grosses bosses lie-de-vin, desséchées, irrégulières, séparées par des rigoles de plusieurs dizaines de centimètres de hauteur, sont les tristement célèbres ‘boues rouges‘, résidus polluants du traitement de la bauxite, bien visibles de l’autoroute A7 et du train. C’est l’usine Alusuisse des Aygalades (Marseille) qui les a entassées ici à partir de 1950.

Pendant près de 70 ans, on a fabriqué de l’alumine à Gardanne, et pendant 70 ans on a rejeté les boues rouges. Chaque tonne d’alumine produit au moins une tonne de boues rouges. En 1906, on construit un transporteur aérien de 3km vers le vallon d’Encorse à Bouc Bel Air. Cela a duré 60 ans. A partir de 1960, les zones de stockage de boues rouges sont saturées. Une étude préconise le rejet en mer du côté de Cassis par un sea-line, 47km de long, entre Gardanne et Cassis puis prolongé jusque dans la fosse de Cassidaigne [ndlr : il est visible sur des dizaines de kilomètres entre Gardanne et Aubagne sous la forme d’un tuyau vert le long de l’ancienne ligne de chemin de fer de Valdonne]. Péchiney dépose un dossier d’intérêt public en 1963.
L’opposition au projet se manifeste si fort que Péchiney est obligé de faire appel à un service de communication pour convaincre l’opinion publique : on ne parle plus de boues rouges mais de limons ferriques, on présente une maquette, les ouvriers de Gardanne en parlent. La requête d’annulation de la déclaration d’utilité publique (déposée par le maire de Cassis) est rejetée en 1968.
Suite à la conférence de Barcelone, la décision d’arrêter le déversement des boues rouges dans la Méditerranée, a été prise pour 2015. Cela est rendu possible grâce au minerai de Guinée plus riche en alumine (et produisant moins de résidus) et à l’amélioration des procédés techniques dans l’attaque de l’alumine et des filtres.
D’après l’institut pour l’histoire de l’aluminium, 2010

Toxique ou pas ? deux points de vue article de sciences et avenir, 2010… et celui du GIP des calanques

Le sentier de fine terre parfois glissante contourne l’énorme tas de boues rouges puis sinue dans les bois. Les sentiers sont nombreux mais le GR est assez bien marqué. Je passe à gué sur des ruisseaux bien secs puis descend jusque dans les gorges roses. Moyennant un petit détour, leur côté insolite apparaît (photo de droite).

Les parois des gorges de CabrièsA partir de là, il faut bien suivre le GR qui surplombe ensuite les gorges avant de descendre par un passage rocheux dans le fond, près de la Cadière qui court en cascade. Drôle de spectacle que ces calcaires roses mamelonnés, alignés, datant de -61 à -55 millions d’années, argileux ou rouges ou silicifiés, quelquefois avec des marbrures.

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