Le château de Féline : deux nouvelles façons de le découvrir


Départ de Saint-Canadet (-1-), parking du centre du village ou devant le cimetière. Face au cimetière, la large piste débute ; plusieurs raccourcis grimpent à l’assaut de la colline dont un dans la pente donc plutôt raide. Pour un démarrage en douceur, vous préfèrerez sans doute effectuer la montée dans une large boucle plus longue mais plus facile. Dans tous les cas, il faut passer à la citerne.

Parvenue en haut (428m), au premier carrefour, je prends la direction de Venelles  sur quelques mètres ; au second carrefour de plusieurs pistes, côté gauche, un sentier mène à la butte portant le seul mur qui reste du château de Félines mais il n’est pas visible au premier abord. Il faut monter puis s’enfoncer par la gauche dans la végétation parmi les pierres éparpillées pour le trouver. Le panorama s’ouvre sur la plaine de la Durance.

Au milieu de l’amas de pierres du château ont été trouvés des biscaïens (XVIIIe) ou du moins des boulets de fer, restes des guerres de religion. Mémoires de l’Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d’Aix, Alexis de Fontvert, Académie des sciences, agriculture, arts et belles lettres Tome 18, Aix-en-Provence, 1900

Une légende s’attache au castellas de Féline : une chèvre d’or qui habite les ruines, ne se montre qu’une fois par an, au moment du soleil levant et s’élance dans les airs sur le plus haut sommet du Luberon. L’heureux mortel qui la surprend et s’en rend maître, possèdera la source du bonheur.

Ensuite, retour sur mes pas ; je traverse la colline de Félines sur sa longueur, dans un sous-bois permanent dans lequel on peut croiser quelques motocross bruyantes, des chevaux et quelques murs, vestiges du travail des hommes. De multiples sentiers peuvent constituer un piège pour ceux qui n’auraient pas le sens de l’orientation.

Parvenue au parking de la Quille, une variante vous permet de faire le tour des ruines de l’ancien village (La Quille, dans ce blog) ; ensuite, je redescends par la piste balisée, d’abord macadamisée ; le talus est un peu effondré ; elle se transforme en agréable petit sentier le long des champs et descend jusqu’au chemin des Pierrettes puis celui de Saint-Pierre. La route le long des vignes n’est fréquentée que par les riverains.

N’hésitez pas à vous retourner de temps en temps pour voir la Quille sur sa colline. La route passe devant le cimetière ; après avoir traversé la route de Saint-Canadet,

fréquentée celle-là, je rejoins le centre ville. Je passe devant la fontaine puis le château de Fontvert, anciennement arrière-fief de Saint-Canadet ; il possède un beau parc enclos de murs à créneaux et un portail en fer forgé orné de lions sculptés qui ont perdu un peu de leur superbe. Il appartenait à une famille distinguée d’Aix les Reynaud de Fontvert.

Avis aux explorateurs aventureux ! Je vous raconte une découverte inattendue lorsque, parcourant la boucle dans l’autre sens, je me suis perdue. A la citerne, j’ai tourné à droite sur un chemin bien visible jusqu’à la maison Audibert ; là j’ai suivi un étroit sentier, autrefois inscrit sur la carte, et trouvé un ancien aqueduc ; d’abord une voûte souterraine côté gauche ;

puis plus loin, côté droit un regard d’entretien carré que je ne sais pas dater. Etait-ce un aqueduc pour amener l’eau au château de Fontvert ?

Ensuite, difficile de sortir de là par un véritable sentier : ce sera à vous de trouver une issue… ou faire demi-tour. Je n’ai pas trouvé d’information sur cet aqueduc.

Image de l’itinéraire 7km920, 2h20 déplacement (2h45 au total), dénivelée 158m (277 cumulé). Variante couleur orange aqueduc près quartier Audibert.
Télécharger la trace (sans la variante aqueduc)

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De Maussane aux tours de Castillon


30 août : niveau vert, le vent annoncé par la météo a baissé depuis hier, je vais à Maussane sur un circuit préparé de longue date. Le grand parking Agora Alpilles est aménagé le long du GR, non loin de l’ancienne gare, avenue des Alpilles.
Le village prend le nom de Paradou au moment de la Révolution et se recentre autour des moulins à foulon qui « parent » le drap (lou paradou, en provençal) d’où le nouveau nom de la commune qui voit le jour le 23 septembre 1796 soit le 1er vendémiaire de l’an V, après détachement de celle des Baux.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

Le parking se trouve en face de l’ancienne gare de Maussane ; [début GR653A Compostelle Arles-Menton] le chemin des Batignolles réutilise cette ancienne voie ferrée Arles-Lamanon activée en 1887, fermée en 1951 au profit du transport routier. La voie devenue piétonne longe de belles propriétés, passe devant des oliveraies et insensiblement arrive sur la commune du Paradou. Au carrefour où se trouve une croix de chemin, le GR653D continue devant le Mas d’Escanin annoncé par une vieille pierre gravée ; sur la gauche, une grange puis un superbe cadre ombragé.

Mentionné comme moulin dès 1623, c’est une grande propriété agricole, un « mas » traditionnel pourvu de son moulin à huile et de son moulin à farine.
Textes de M et D Valadier pour l’Association Archéologique du Paradou – 27 novembre 2012

La Revue de Provence et de Langue d’Oc : artistique, littéraire, scientifique et historique, P. Ruat, Volumes 7 à 10, 1905 évoque le rassemblement des villageois lors des récoltes ou des fêtes,  immortalisé par le poète Charloun Rieu qui y était ouvrier agricole : il tirait la barre du moulin à huile et se livrait à mille travaux champêtres. écrit à sa mort le Journal des débats politiques et littéraires, 16 juin 1930.
Biographie de C. Rieu sur le blog de la généalogiste M.-L. Bicais-Muller

Une branche de peuplier blanc est apporté le matin du château d’Escanin sur un char enguirlandé de fleurs et de verdure. Le cortège rejoint un tertre gazonné au pied de l’ancien hôpital où est présentée la reine en costume d’arlésienne. Les Félibres à tour de rôle lisent leurs œuvres, juchés sur une estrade improvisée. Applaudissements pour Charloun Rieu (1846-1924), Léopold Vidau (1862-1926), Guillaume Laforêt (1877-1937).
D’après Les Baux et Castillon : histoire des communes des Baux, du Paradou, de Maussane et de Mouriès, L. Paulet, Impr. centrale de Provence, 1902

Cette fête existait donc encore fin XIXe. Lors de la fête littéraire on y chante sous les platanes la célèbre mazurka souto li pins (vidéo) de Charloun Rieu, que l’on apprend dans tous les cours de provençal.

Sur le cadastre napoléonien le propriétaire du château d’Escaneng est le maire du Paradou Chassany de Vaumalle, sur lequel je n’ai trouvé strictement aucune information ; sur le forum geneanet, Jean Raymond Castor Chassanis épouse une demoiselle de Vaumalle et se fait appeler Jean Raymond Castor Nismes Chassanis de Vaumalle, sans posséder un quelconque titre de noblesse !

Château d’Escanin, fm34

Un peu plus tard, le domaine est vendu à Louis Etienne Charles Ratyé (°1822 – + 1866 Nîmes). Dans la cour, un monument en forme d’obélisque abrite une statue dans une niche. La grande tour carrée, avec ses airs de ‘Tour Carrée du fort Saint-Jean‘, voudrait passer pour ancienne avec ses pierres lisses et régulières mais elle a probablement été construite fin XIXe ou début XXe siècle, par l’un des héritiers Ratyé vivant au château qui l’aurait élevée pour occuper sa retraite  ; [elle] témoigne seulement de l’admiration d’un membre de cette famille pour Viollet-le-Duc. Textes de M et D Valadier pour l’Association Archéologique du Paradou – 27 novembre 2012

  • Etienne Paul (°Paris 1846,+ ??? )
  • Charles Etienne Ernest (°1851,+1926), lieutenant de vaisseau, basé au port de Toulon, légion d’honneur (bulletin 118 des Amis du Vieil Arles)
  • Jules Etienne Robert (°1854,+1929), viticulteur, légion d’honneur (bulletin 118 des Amis du Vieil Arles)
  • Jean Etienne Charles (°19/03/1863 Lyon -x Léonie Marie J. Vincenot, + 20/09/1946 Paradou), entré dans la marine en 1880, contre-amiral en 1917, vice-amiral en 1921. Maire du Paradou à la mort de C. Rieu en 1935 (Le Petit Marseillais, 21 avril 1935)

Un groupe de douze élèves du Paradou a étudié l’eau ‘au fil de l’Arcoule’ ; il signale la présence d’un vivier dans lequel on élevait des poissons conservés ensuite dans une glacière. Bulletin municipal n°5, 2015.
Quant à la chapelle du XVIIIe, elle cumule deux fonctions au début du XIXe : grange et chapelle…

Les vieux outils, dan13520

Au carrefour des chemins (la Burlande et  Escanin), une croix en fer forgé présente un bon dieu noir. Délaissant l’ancien chemin de Maussane qui passe non loin de ruines romaines et d’une borne de transhumance (voir dans ce blog La branche nord de l’aqueduc de Fontvieille), je continue le long d’un chemin bordé de pins ; des martelières régulent l’eau des roubines.

Le GR tourne à gauche, passe devant l’écurie des Alpilles, longe le canal de la vallée des Baux, devient caillouteux, traverse une forêt de terre rougeâtre. Côté droit, mon regard est attiré par une construction carrée et un mur à l’endroit d’une ancienne mine. [fin GR653A Compostelle Arles-Menton] Le chemin longe la frontière entre Fontvieille et Paradou et passe sous le pont du canal qui laisse fuir quelques gouttes d’eau. Bientôt au mas de la Plantade, je retrouve la route.

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La glacière des Bouissières à Lurs


Depuis un an, nous avions prévu de nous retrouver au bistrot de Lurs, nous, les quatre copines de rando d’Aix. Mais il fallait mériter ce repas : le matin, nous avons marché sur le plateau de Ganagobie, en passant par Ville-Vieille et en longeant la falaise ; la messe à l’abbaye ne nous a pas permis de visiter l’intérieur.

L’après-midi, après le repas au bistrot de pays, il fallait plutôt une promenade digestive : je suggère la glacière des B(o)uissières1.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

L’album photos

Rapide aller-retour sur le chemin des Ecritures, installation proposée par les Rencontres internationales de Lure et réalisé par la communauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure.

  • la bibliothèque,
  • la table de Vox et ses caractères d’imprimerie, tous différents et pourtant avec des liens de parenté qui les unissent. Les polices avec Serif (avec empattements) traditionnelles comme la Times New Roman des traitements de texte ou sans serif (sans empattements) utilisées pour une meilleure lisibilité sur internet ; la famille des didones, l’écriture de luxe (La Georgia et la Bodoni) avec un fort contraste entre les pleins et les déliés et des empattements horizontaux, les réales,..
  • les multiples alphabets présentés chacun sur un plot : alphabet pictographique, phonétique, romain, etc.

Nous cherchons le GR653D, chemin de Saint-Jacques ou voie d’Arles qui part de Montgenèvre ; haut de  2m50, l’oratoire sainte Marie Madeleine sur la traverse du Barri, le matérialise ; le sentier mal entretenu semble traverser le jardin d’une propriété privée : les copines hésitent. Je leur montre le balisage rouge/blanc ; il n’y a pas d’erreur. Le sentier herbeux va descendre, longeant des champs, des oliviers dans un décor campagnard. En se retournant, le village perché de Lurs apparait en entier. Je marche en tête quand j’entends des chiens en liberté aboyer sur les copines qui les ignorent. Pas très rassurant mais ne dit-on pas qu’un chien qui aboie ne mord pas ? A la Casse2, nous retrouverons une petite route revêtue qui continue à descendre.

Nous passons devant un lavoir qui n’a plus d’eau. Deux ilôts d’arbres ont envahi des ruines au milieu du champ. Au carrefour avec le chemin qui mène à le Lauzon, nous prenons la montée dans les bois jusqu’au panneau d’information devant la glacière. Ne figurant pas sur le cadastre napoléonien, elle daterait du milieu du XIXe. Une structure artisanale classique permettant de stocker puis conserver de la glace jusqu’au printemps suivant ; elle sera alors acheminée chez les commerçants, sur les marchés, dans les hôpitaux,…

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