Le tour du domaine de Meynes dans l’Arbois


Que de possibilités de randonnées dans l’Arbois ! En pensant à Majo, elle qui aime la garrigue fleurie, j’ai cherché une autre manière de rejoindre le domaine de Meynes, tout en veillant à ne pas me répéter : lire ** De la colline Sainte-Propice au domaine de Meynes et au jas des vachesTrois tunnels, une stèle et deux domaines. L’aqueduc de Roquefavour étant en travaux, le parking le plus proche n’est pas accessible. Je me gare donc le long de la D65, face à la maison Arquier et la cascade.

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Le sentier passe sous le pont SNCF ; il est barré parce que le sentier de droite traverse une propriété privée que beaucoup empruntent cependant. Le sentier de gauche, pendant longtemps en sous-bois, monte doucement jusqu’au canal de Marseille qu’il faut traverser soit par la droite au niveau du tunnel (accès 1), soit par la gauche (accès 3) pour rejoindre la piste venant de la Mérindole, soit par le petit pont entre les deux (accès 2) mais quelquefois protégé par un patou gardant un troupeau de moutons (propriété privée). J’arrive de toutes façons au même endroit (point de passage) mais sur l’autre berge.

Piste caillouteuse dont je me sépare quelques centaines de mètres plus loin ; vers la droite (panneau) le sentier se transforme en jardin fleuri dans la garrigue ; on ne voit plus que lui, aucun bâtiment visible, on pourrait croire qu’on est perdu. Une rude descente puis une remontée ; quelques points de vue sur Sainte-Victoire et le Mourre Nègre, sans ligne à haute tension parasite. Les photos des sommets ci-dessous ont été identifiés grâce à l’application mobile PeakFinder.

Enfin au loin les toits du domaine de Meynes et le croisement avec la piste classique annoncée par un modeste cairn et un virage balisé de bleu.

Le champ à l’ouest de Meynes n’étant pas cultivé, je le traverse pour rejoindre la piste qui passe devant le domaine, à visiter si vous ne le connaissez pas. Je m’engage sur le tour de la colline, à mi-pente : coup d’œil sur la colline Sainte-Propice, le Val des Vignes dont une partie fait partie du parc départemental.

Presque inattendue, la montagne Sainte-Victoire est assise sur l’aqueduc de Roquefavour que vous verrez plusieurs fois, bien ’emmailloté’ durant les travaux, avant de retrouver quelques vieux murs de pierre sèche du domaine de Meynes. Au panneau directionnel, il est encore temps d’aller voir ce grand domaine rural en tournant à droite.

Avant d’opter pour la construction de cet aqueduc, la municipalité de Marseille avait envisagé un siphon pour passer d’une rive à l’autre de l’Arc ; le calcul a montré que l’eau ne serait remontée qu’à un niveau de 4 m inférieur à celui de l’entrée, avec au final, 1000 ha en moins de terres irriguées. Les adjudicataires construisirent 8 piles en 1842 puis obtinrent la résiliation du marché.
300 tailleurs de pierre ont extrait les pierres au Mont-Ribas [ndlr : Mauribas aujourd’hui] et au Collet-de-Bourret non loin du pont de Velaux. Les pierres les plus lourdes (15 t) ont été acheminées par un chemin de fer de 9  km de long, construit exprès pour cela, entre les carrières et l’aqueduc ; 120 wagons y circulaient journellement. Les pierres étaient déposées dans un des six entrepôts en fonction de leur numéro et de leur assise.
Pour monter les matériaux, un plan incliné et une roue hydraulique qui faisait monter les wagons ; ensuite un treuil mobile soulevait les pierres déposées dans un autre wagon puis envoyées vers la bonne pile. Un sacré travail de précision et une organisation rigoureuse que vous pourrez lire pp. 85 et suiv. du livre ci-après. Promenade sur les bords du canal de Marseille, E de Saintferréol, Impr. de Ballivet (Nîmes), 1854

Vu d’avion, surplombant le vallon, gardant l’empreinte d’une enceinte, Meynes pourrait être un oppidum du IIe siècle. Aix en archéologie, 25 ans de découvertes, collectif, snoeck, 2014

Au croisement avec la piste, je reconnais le large virage dans la prairie qui mène au sentier intimiste que j’ai pris à l’aller. Le retour se fait par le même itinéraire.

Une des nombreuses variantes jusqu’au domaine de Meynes sur le thème des fleurs de printemps et de vues sur l’aqueduc de Roquefavour.

Image de l’itinéraire 8km600, 2h25 déplacement (2h45 au total), 147m dénivelée (+292, -292)

Télécharger la trace tour de Meynes

Du moulin de Pallières à la source de la Cadière


Je pars du parking de la Lanterne aux Pennes Mirabeau1, sans ombre mais proche du début de la randonnée, avec vue au nord sur le plateau de Vitrolles, le radar et l’affreux cube noir du stadium (Architecte Ricciotti, Grand prix de l’architecture 2006).

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Petite montée jusqu’à la Lanterne du Souvenir – d’où le nom du chemin : camin dou fanau. Offerte par la SACEM en 1928, elle n’était dédiée qu’aux morts de la première guerre mondiale. Après la seconde guerre mondiale, elle portera l’inscription des morts de la seconde guerre. Gravée sur la façade, la devise de la commune : Super pennas ventorum, sur les ailes des vents.

Sur le cadastre napoléonien (1833, Les Jonquiers, E3) deux moulins côte à côte : la tour du premier (parcelle 683) a été réutilisée pour bâtir la Lanterne du Souvenir : c’était un moulin à farine ; le second (parcelle 684) restauré depuis peu, était un moulin à huile devant lequel était construit un bassin, peut-être pour y récupérer l’huile. L’aire à battre et un champ d’oliviers se trouvaient à l’ouest. Derrière les moulins un vaste pré qui devait être en pente.

Sur le plan du début du XIXe, on s’aperçoit que le moulin à huile (aujourd’hui à farine) déversait l’eau de végétation dans le cours d’eau en-dessous le Merlançon. C’est peut-être le canal d’évacuation de cette eau que nous avons aperçu avec André lors de notre première visite.

Les étapes du travail permettant d’extraire l’huile des olives sont :
– déchirer la peau, réduire les olives en pâte, le triturage ;
– pressage : la pâte obtenue est placée dans des filtres (les scourtins en forme de bérets). […] les scourtins laissent passer l’huile lorsque l’ensemble est pressuré ;
– laisser décanter et cueillir l’huile :  […], au moyen d’une feuille (en métal et très plate) […]. L’eau de végétation est stockée dans les “Enfers” d’où elle est quelquefois déversée dans le cours d’eau voisin. Fédération des Moulins de France

Nous apercevons les ailes du moulin de Pallières qui tournent au moment de notre passage, ensuite le meunier qui grimpe la rampe menant à son moulin construit sur le rocher (voir photo ancienne ci-contre). Nous lui demandons si nous pouvons le visiter. Guy, un provençal  de souche à l’accent fortement chantant, nous accueille avec enthousiasme. Il nous explique comment faire la farine, régler les meules ; lorsqu’il évoque en langue provençale le nom des différentes parties du moulin, André et lui échangent : je ne capte que quelques mots au passage. Le meunier, anciennement responsable des espaces verts de la commune, a reproduit à l’étage une rose des vents du XVe.

Fièrement, il nous annonce que les deux farines de blé bio pennois seront vendues dans une boulangerie du village L’atelier du Gavothé. La restauration du moulin par une société spécialisée du Maine-et-Loire n’est pas totalement à l’ancienne puisque le moulin pourra fournir de l’électricité. Voir le site des Pennes. Retrouvez Guy Lagier sur la vidéo de FR3 : un passionné qui saura communiquer ses connaissances.

J’ai recensé pas moins de 8 meuniers habitant Les Pennes en 1841 ! Joseph SAUNIER (né le 13/09/1780 à Eyguières), Jacques SAUNIER son fils, Michel FOUQUE (né à Marignane) et Marius LION, Guillaume JACOMAN, Jean-Baptiste CADENEL, Christophe et Marius BOUDIER. Trois moulins sur la carte de Cassini de 1778 : un moulin à vent sur la crête, le moulin du Diable à Cadenel et le moulin Mourie ruiné dans la plaine du Brusc. Le moulin du Repos (Vitrolles) et celui des Bastides (Séon) sont proches des Pennes. Mais de quel moulin étaient-ils meuniers ?… En supposant qu’ils vivaient au plus près de leur lieu de travail, je  pense que ce sont les SAUNIER qui faisaient tourner le moulin du marquis Louis Nicolas II de VENTO des Pennes ; sa fille Claire-Henriette de PAZERY de THORAME (voir généalogie)  héritera du moulin ; après la Révolution, les biens du marquis passeront dans le domaine national en 1867 ; le moulin sera définitivement abandonné.

Pour ma deuxième visite, je vais continuer sur l’étroite crête de la barre rocheuse qui m’a fait penser en miniature à celle de Sainte-Victoire : rocheuse, toute en montées et descentes, nécessitant donc un peu d’attention ; après la barrière DFCI, je contourne le réservoir par la droite. Une rare trouée, sur la droite, entre les pins offre un magnifique point de vue sur les terres rouges vitrollaises où je serai tout à l’heure. Deux vestiges militaires également qui pourraient être des postes d’observation.

Le balisage bleu se dédouble : un ancien et un nouveau qui arrivent au même carrefour quelques centaines de mètres plus loin. Au nord vous retrouverez le point de vue sur l’étang, le plateau de Vitrolles, l’aéroport. Progressivement, la végétation devient plus aride. Tant que vous n’êtes pas passé au-dessus de l’autoroute, il ne faut surtout pas descendre trop bas. Une fois dessus, en le suivant des yeux vers le nord-ouest, vous arrivez jusqu’à l’aéroport et l’étang. Après l’autoroute, deux sentiers redescendent vers Pallières, l’officiel bleu étant le deuxième ; j’ai pris le premier, caillouteux et roulant, qui passe non loin d’une propriété privée mais sans mention d’interdiction.

Après avoir traversé la route D113, j’ai zigzagué dans la zone artisanale de l’Agavon et du quartier résidentiel Le Repos, ne prenant que de petites routes, découvrant avec bonheur une place à l’ombre et quelques bancs à côté du jeu de boules Maurice Marin. Depuis l’avenue du Mal de Lattre de Tassigny, je n’ai pas trouvé de ruelle publique pour rejoindre l’avenue Jean Monnet où passe le GR2013. Sans doute est-ce possible de traverser au garage Renault qui s’ouvre des deux côtés.

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Du moulin de Bertoire à la chapelle de Sufferchoix


Le but de la  randonnée c’est Sufferchoix où je suis déjà allée à partir du château de la Barben (Du château de La Barben à la chapelle de Sufferchoix). Je pars cette fois de Lambesc, du parking du petit centre commercial, avenue Léo Lagrange, non loin du moulin de Bertoire.

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Le moulin de Lambesc est conservé dans son état d’origine, pour ce qui concerne la tour et la voûte en pierre du 1er étage. Ce moulin à vent restauré grâce à la Fondation du Patrimoine et les dons (2013), a été construit au milieu du XIXe par la famille Lèbre. Chaque année, on y fête les meuniers. Ouvert au public tous les samedis matins de 10h à 12h.

Le toit et le mécanisme font un tout, l’ensemble est mobile et tourne à 360° pour
pouvoir présenter les ailes face au vent. La manœuvre se fait à partir de la dalle de l’étage à l’aide d’une perche servant de levier. […] Le meunier règle la finesse de mouture de la farine par l’écartement des meules. Extrait du document sur la restauration du moulin

Il va falloir traverser la zone d’activités du plateau, également zone pavillonnaire, en passant près de la gendarmerie et d’un autre centre commercial où vous trouverez de la place s’il n’y en avait pas précédemment. Quand les habitations commencent à se faire rares, la nature s’annonce ; des moutons paissent à l’orée du bois ; sur le côté droit, un sentier longe la route en sous-bois, bien plus agréable que la route.

Un sentier également le long de la piste de Sufferchoix. Je traverse le Lavaldenan sur un petit pont protégé par des barrières en bois. A gauche le canal de Marseille, haut perché sur son remblai. Au carrefour la direction de Sufferchoix est indiqué. Les coquelicots dans l’immense champ de blés, dessinent des figures irrégulières et colorées pour le plaisir des yeux.

Dans la montée, sur la droite, le pigeonnier sera le premier élément visible du domaine de Sufferchoix puis le toit pointu de la chapelle moderne. Un pont aux protections de couleur pastel passe au-dessus de la ligne TGV ; de l’autre côté, deux pyramides faites de rondins de bois empilés, et un panneau aux multiples directions toutes menant en haut de la colline.

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